Je suis caché dans une petite alcove depuis maintenant un quart d'heure. J'attends patiemment qu'un des gardes me tourne le dos, qu'il montre un instant d'inatention. En attendant, je les entends discuter, depuis pas mal de temps. Je les écoute, je m'immerge, je suis dans le jeu.

Le seul défaut que j'ai pu trouver à Deus Ex, c'est son début. Le jeu mêle habilement FPS et RPG, mais, en choisissant ses capacités, du moisn au départ, on fait forcément l'impasse sur d'autres. Et les premiers niveaux sont un peu lents, un peu chaotiques. On est censé incarner un policier bionique trop fort, et on se retrouve rapidement mise à mal par quelques terroristes peu armés.

Une fois l'expérience acquise, le jeu prend toute sa dimension. Les graphismes (pour l'époque, bien sûr), le scénario... et surtout, la possibilité de faire des choix qui, sans bouleverser complètement l'histoire (plusieurs fins différentes tout de même) peuvent vraiment vous permettre de changer le déroulement du jeu, et de certains passages.

Prenons un exemple tout simple. Vers le début du jeu, le héros retrouve son frère dans la chambre de celui-ci. Leur conversation est interrompue par l'entrée des vilains pas beaux. Le grand frère vous dit de fuir. Lors de ma première partie, je l'écoute, je m'enfuis... Et je retrouve son cadavre dans un hôpital plus loin dans le jeu.

Lors de ma seconde partie, je décide tout simplement de rester avec lui. Mais les forces adverses sont si nombreuses que je m'y prends à plusieurs fois. C'est compliqué, je dois utiliser des armes dont les munitions me manqueront par la suite. Je me dis, à un moment, que l'events est lancé, que mon frère mourra de toute façon, et que je dois partir pour lancer la suite du jeu. Sauf que... au bout d'un moment, mon frère voit que je ne suis toujours pas parti, il m'engueule mais me remercie en même temps. Nous fuyons ensembles, abattons quelques ennemis, et nos chemins se séparent... Jusqu'à ce que je le retrouve, plus loin dans le jeu, dans un hôpital... Mais cette fois assis, en train de me parler.

Ca ne parait pas grand chose, mais à l'époque, c'était dingue. Et lorsque je vois des Molyneux s'extasier devant quelques possibilités offertes par Fable 3, je ris doucement, et je repense à ce jeu qui, à l'époque, était déjà en avance sur son temps.

Un des rares jeux à posséder une âme, une ambiance, et à faire plonger le joueur à l'intérieur.

Magique.