Faire suite à une œuvre appréciée
et reconnue n'est pas chose facile. Lors de sa sortie, Resident Evil a fait
l'effet d'une bombe sur les consoles 32bit, et une génération
entière de joueurs fût marquée à vie par un genre nouveau : le
survival horror. Un tel monument méritait une suite, mais afin de
s'assurer du succès, le studio Capcom allait-t-il décider de copier le
premier opus, ou se risquer à surprendre les joueurs ?

Claire Redfield

  La direction à prendre sur ce que serait la suite de
Resident Evil ne fût pas un choix aisé : lors de son développement,
qui dura en tout deux ans, le jeu connu plusieurs rebondissements.
Une version très avancée sera même abandonnée, alors qu'une
démonstration de cette dernière avait été dévoilée à la presse.
Après un changement complet de l'équipe de développement, le jeu
sortira finalement en 1998.

  Un premier constat est vite réalisé : le jeu
garde la même recette que le premier opus, mais pimente le tout en
s'orientant côté action. Les déplacements rigides et les caméras
fixes de Resident Evil sont donc conservés, mais le nombre de zombies
a été significativement augmenté, de même que la puissance des
armes.

Deux versions des faits

Des zombies plus nombreux

  L'action se déroule dans Racoon City,
ville proche du manoir théâtre des
évènements du premier Resident Evil. Comme son prédécesseur,
Resident Evil 2 propose le choix entre deux protagonistes, nouveaux
pour l'occasion : Claire Redfield, une demoiselle de 19 ans à la
recherche de son frère Chris - personnage principal du premier
opus - et Leon S. Kennedy, jeune recrue qui effectue son premier
jour dans la police de Racoon City.

  Nos deux héros vont vite apprendre à
leurs dépends que la ville a été infectée par le Virus-T, transformant les morts en zombies affamés, et
Claire et Leon seront vite amenés à se séparer afin de mener à
bien leur but commun : s'enfuir de cet enfer. C'est dans cette
rupture que réside la force et l'originalité de Resident Evil 2 :
selon le choix du personnage, l'histoire en sera affectée, bien plus que dans le premier Resident Evil. Le
jeu possède deux scénarios, appelés A et B; vous
pouvez donc revivre l'histoire sous deux angles de vue différents.
Contrairement à Resident Evil, le choix du personnage n'influe pas
sur la difficulté du jeu : pas de sexisme, les deux protagonistes
sont logés à la même enseigne. Cependant, les personnages
secondaires rencontrés diffèreront selon que vous commenciez la
partie avec Leon ou Claire et afin de profiter de la globalité de
l'histoire, il vous faudra parcourir le jeu deux fois.

Assassins de la police !

L'entrée du commissariat

  L'action se
déroule principalement dans un commissariat, en parti ravagé par
les zombies. Le poste de police se rapproche étrangement du manoir
de Resident Evil, de par son atmosphère et son architecture. Vous
aurez bien du mal à vous évader de cette prison improvisée,
d'autant que le Brian Irons, le chef de la police, semble peu
préoccupé par votre cas, et que l'ombre d'Umbrella s'étend jusqu'à
Racoon City.

  Leon et Claire ne vont devoir compter
que sur eux-même, et leurs armes : ces dernières sont fort
heureusement efficaces, le joueur aura même accès à quelques
armes automatiques telles que des mitraillettes, en nombre très
réduit afin de ne pas déséquilibrer le gameplay. Le système
d'énigme du premier opus est conservé, mais pas d'inquiétudes : ce
n'est toujours pas votre cerveau qui sera soumis à rude épreuve,
mais vos pouces : en effet, l'inventaire étant assez réduit, vous
allez devoir faire des allés-retours afin d'avoir le
bon objet au bon moment.

Une journée en enfer

Euh, copain ?

  Tous les ingrédients sont là pour
former un grand jeu, et malgré des graphismes datés et un gameplay
rigide, on prend grand plaisir à aider Claire et Leon dans leurs
quêtes. La durée de vie est assez réduite, environ 4 heures par
scénario, soit un total de 8 heures. Le joueur n'a donc aucun
temps mort, la difficulté étant au rendez-vous, et le scénario se
montrant certes basique, mais haletant.

  Si vous souhaitez jouer ou rejouer à
Resident Evil 2, sachez qu'outre les versions Playstation et Dreamcast
il existe un portage sur Gamecube, qui n'apporte cependant aucune
amélioration. Le jeu est aussi sorti sur le Playstation Store
japonais, et devrait donc logiquement arriver un jour sur son
homologue européen.

Concentré sur-vitaminé d'action et
d'horreur, Resident Evil 2 réussi là où beaucoup de suites
échouent : se renouveler ! Bien qu'abandonnant un peu son statut de
survival horror, cet opus de la saga Resident Evil est un grand
moment de divertissement.