« Celui que les dieux souhaitent anéantir est d'abord frappé de
folie ».Cette citation d'Euripide qui se trouve au dos de la boite
résume bien  cette histoire épique et annonce la couleur. Nos ennemis
sont les dieux, et le héros - ou plutôt l'anti-héros - un barbare grec
pâlichon pas content du tout affublé d'un discret tatouage rouge
pétant. Autant vous dire qu'il n'est pas là pour tricoter mais plutôt
pour nous offrir un titre monumental à la gloire de la jouissance
videoludique. Personnellement je ne m'en suis toujours pas remis.

Je
vous préviens tout de suite, il est difficile de raconter God of War
avec des mots. Il faut poser ses yeux sur l'action et ses doigts sur la
manette pour avoir une réelle valeur du titre. Mon but n'est donc pas
de vous dire si le jeu est bien ou pas (car vous l'avez compris, ce jeu
est une tuerie), mais plutôt de vous convaincre de l'acheter.
 L'action
(c'est le cas de le dire!) prend donc place dans l'antiquité grecque,
mais histoire de mettre un peu de piment, la mythologie est ici
présente. Vous aurez donc la possibilité de croiser tout le bestiaire
propre à ces légendes : cyclopes, gorgones, minotaures, sirènes,
cerbère seront donc de la partie. Vous croiserez aussi la route d'Arès
: le dieu de la guerre ou encore d'Athéna: la déesse de la sagesse et
de la pureté. C'est un réel plaisir de se retrouver plongé dans cet
univers rarement évoqué dans les jeux vidéos, d'autant que
techniquement le jeu est grandiose et la mise en scène n'a rien à
envier au cinéma. Vous vous en apercevrez dés les premières minutes,
avec un combat dantesque contre une hydre. Mais revenons un moment à
l'histoire. God of War débute sur l'hypothétique suicide de Kratos qui
saute d'une falaise (très très haute d'ailleurs). Ce procédé tragique
qui annonce dés le début la mort du héros sert à embrayer sur un retour
en arrière qui nous emmènera deux semaines plus tôt sur la Mer Egée.
Tout l'intérêt du jeu est donc de savoir comment il en est arriver là
et je vous assure qu'on comprend très vite pourquoi Kratos aime autant
ôter les membres des places auxquels ils sont normalement prédestinés.
Le destin de celui-ci vous mènera de la Mer Egée au temple de la boite
de Pandore en passant par Athènes. Vous allez voir du pays !

Ce
voyage, bien que parsemé de bras et de têtes, offre des paysages et des
lieux souvent grandioses et magnifiques. La caméra accentue ces scènes
en s'éloignant de Kratos qui n'est plus alors qu'un « petit » demi-dieu
face un Arès de plusieurs centaines de mètres qui extermine une armée
entière d'un revers de la main sur fond de ciel déchaîné. Je vous
laisse imaginer...C'est tellement beau que l'on s'arrête souvent pour
contempler ces tableaux presque irréels. Les scènes cultes s'enchaînent
les unes après les autres; entrecoupées par quelques phases de
réflexions. On ne s'ennui pas une seule seconde et on prend un pied
monstrueux à parcourir (allez, je me lâche)le plus beau jeu de la PS2.
Les développeurs de Santa Monica ont fait un travail exceptionnel
d'optimisation en utilisant par exemple une caméra fixe (jamais
gênante) qui limite les calculs. Si bien que tout est fin, la distance
d'affichage est énorme, les personnages détaillés, les effets
splendides. Sans parler des cinématiques à tomber par terre et de
l'univers parfaitement maîtrisé qui se révèle passionnant.
La
bande-son, elle non plus n'a rien à envier au septième art. Les
musiques tantôt grandiloquentes tantôt discrètes ajoutes une ambiance
épique aux différents évènements. Si bien que l'on finit par rentrer
complètement dans cet univers où tout se règle à coup de lames.

Vous
débutez donc l'aventure à bord d'un bateau prit en pleine tempête sur
la mer Egée. Ce premier lieu vous servant en quelque sorte de
didacticiel, vous découvrez les armes de  Kratos: deux lames aux bout
de chaînes accrochées à vos poignés. Cette arme originale est
l'occasion d'animations magnifiques et de combats impressionnants. Bien
qu'au début ne disposant que de peu de coup, la palette s'étoffera en
ramassant des orbes rouges que vous pourrez utiliser à votre guise pour
faire évoluer vos nombreuses armes et pouvoirs. Cette quête d'orbes
rouge et autres items augmentant votre barre de vie et de mana, cela
deviendra une deuxième nature  de fouiller de fond en comble les
niveaux recelant nombres de secrets. Comme dans Devil May Cry, plus vos
armes seront puissantes, plus vous disposerez de coups différents, tous
très classes et assez simples à sortir.
 En plus de cela, il est
possible de finir tout les ennemis, y compris les boss, via un QTE
souvent très gore et jouissif. Ces QTE donnent un côté spectaculaire
aux combats qui constitue l'essentiel du jeu. Mais ne croyez pas que
les combats se résument à taper bêtement; puisque le système de combat
est plus subtil qu'il n'y parait. Il faudra se frotter aux modes de
difficultés élevés pour se rendre compte de l'importance de la parade
et de l'utilisation de toutes les capacités. Aucun sentiment de
répétition n'est donc possible, tant les situations, les lieux et les
combats nous surprennent tout au long du jeu. GOW est un de ces jeu
très intenses... mais aussi très court. Le combat final arrivant après
environ huit heures de jeu (en difficulté normal).Une durée de vie
courte, certes, mais l'envie de replonger dans ce chef-d'œuvre prend le
dessus sur la frustation. D'autant que quelques bonus intéressants sont
à débloquer; un prétexte en plus pour boucler le jeu une troisième fois
sans problèmes.

Sony tient là LE jeu qui - s'il marche - peut
faire vendre une console. Un background exeptionel couplé à un jeu
d'action, qui en s'inspirant de grands comme Devil May Cry, arrive à
imposer une personnalité propre. Si vous avez une PS2, courez vous le
procurer et si vous n'en avez pas, achetez en une! Reste à espérer que
malgré une communication  étonnamment discrète, le fantôme de Sparte
nous revienne dans un deuxième combat contre l'Olympe.