Sam Fisher est de retour! Après avoir boudé la PS3 depuis son lancement, avec le très moyen Double Agent, notre espion aux lunettes de vision nocturne revient pour une sixième aventure intitulé Blacklist. Retour gagnant ou Sam est-il devenu trop vieux pour ces conneries?

 

Le méchant est Sadiq.

 

Une base de l'armée américaine se fait attaqué par des terroristes se faisant appeler les Ingénieurs. Ces derniers prévoient de frapper les États-Unis par une succession d'attentats tant que les troupes américaines ne se sont pas retirées des pays où ils sont engagés. Pour contrer cette Blacklist, la présidente des États-Unis fait appel à Sam Fisher et l'équipe d'Echelon 4 composée entre autre d'Anna Grimsdottir l'analyste de données, Isaac Briggs un agent de la CIA et Charlie Cole un ingénieur excentrique.

Un scénario bien mise en scène qui mise son rythme façon course contre la montre un peu à la manière de la série 24. Même si c'est pas des plus recherché, l'histoire se laisse suivre notamment grâce aux dialogues bien écrits servi par une excellente VF qui donne vie aux personnages. Ces derniers ont tous leurs propres personnalités ce qui engendrera certain conflit en interne. La tension est palpable comme lors d'une grosse journée de travail avec son équipe. Au cours des quatorze missions solo que comporte le jeu, l'équipe de Fisher traversera le globe pour traquer les Ingénieurs, ce qui sera prétexte à voir du pays et varier les situations. Pour cela Echelon 4 utilise un énorme avion: le Paladin.

 

5ème liberté?

 

Le déroulement du jeu change des habituels TPS/infiltration où l'on enchaîne les missions les une après les autres. Ici le menu est remplacé par le Paladin. De là, on peut circuler librement et parler à notre équipe ou améliorer notre équipement. C'est aussi ici que l'on choisira à tout moment entre mission de la campagne solo, le coop ou le online compétitif. Pour donner un exemple, cela rappel fortement le Normandy de Mass Effect. Qui dit jeu d'infiltration dit forcément éviter autant que possible les ennemis ou les éliminer discrètement. Car même en mode normal, foncer dans le tas est synonyme de suicide tant l'on meurt vite, surtout que l'IA est loin d'être mauvaise. Pour cela Sam Fisher aura le droit à tout un tas de gadgets et d'armes qu'un certain James Bond jalouserait. Caméra glu, arbalète IEM, lunette sonar, drone de reconnaissance etc... et pour les plus bourrin il sera aussi possible d'acheter divers AK, Famas et toute une panoplie de grenades. Tous ces équipements sont personnalisables et améliorables moyennant finance. Justement on gagne de l'argent pour chaque action effectuée ou objectif rempli, les joueurs les plus discrets seront récompensés généreusement.

Une fois que l'on a choisi ses outils il est temps de partir au front. Sur le terrain on se retrouve devant un Splinter Cell tout ce qu'il y a de plus classique où il faudra éviter le plus souvent la lumière ou se créer des zones d'ombres. Attention cependant, contrairement aux épisodes PS2, Fisher n'est pas complètement invisible. C'est là que rentre en jeu le système de couverture inhérent au genre TPS. Le Mark&Execute instauré avec l'épisode Conviction fait son retour. Cela consiste comme son nom l'indique de marquer des ennemis et des les exécuter automatiquement une fois la jauge adéquate pleine. Que les joueurs les plus exigeants en matière de jeu d'infiltration se rassurent, certain ennemis portant des casques et armures seront immunisés contre ça et le niveau de difficulté Perfectionniste supprime cet aide. Et pour ceux qui veulent encore plus de challenge, il est possible de finir le jeu sans tuer personne ou presque...

La jouabilité se révèle sans accrocs même si le gameplay a pris un petit coup de vieux. A titre d'exemple pour grimper sur une gouttière il faudra viser le bouton d'interaction correspondant même si on est face à cette dernière. Dans les moments tendus où il faudra agir vite et efficacement cela peut se traduire par une mort stupide. Frustrant. Pareil où il faut constamment appuyer sur le bouton rond pour descendre un petit rebord là où il suffirait juste d'avancer pour tomber automatiquement comme dans n'importe quel TPS. Autre petit défaut: La quasi absence de tutoriel. Splinter Cell Blacklist propose un gameplay d'une grande richesse qu'il aurait été judicieux de proposer un mode entraînement. On se retrouve un peu livré à nous même durant les premières heures.

 

«Who's there?! J'ai cru entendre du bruit.»

 

Même si les couleurs restent un peu toujours dans le même ton, il faut avouer que ce cuvé 2013 de Splinter Cell a de la gueule. Graphiquement le jeu est très beau même si il reste en deçà des standards du genre, le tout sans un pet d'aliasing ou de clipping. Bref du travail très propre. Le seul défaut pourrait être sur la modélisation des personnages. Pas qu'ils soient moches mais ils font trop «poupée de cire». Dommage surtout que la motion faciale est assez bluffante. Les différents niveaux proposent beaucoup de chemins alternatifs avec un level design parfaitement maîtrisé permettant des approches différentes voir d'improviser.

Côté sonore par contre c'est moins la joie. Le mixage n'est pas des plus convaincants et la spatialisation du son est carrément à la ramasse. Entendre des ennemis discuter sur les enceintes de gauches alors que les types sont à droite est vraiment rageant. En plus de ruiner l'immersion cela peut avoir une incidence néfaste sur le gameplay lors des phases d'approches furtives. En parlant de ruiner l'immersion il y a aussi un bug sonore assez curieux: tous les méchants sont bilingues! Je m'explique par là qu'ils vont discuter en français et paf direct, les dialogues passent en VO sans raison. Je précise que c'est uniquement lors des phases de jeu et non durant les cinématiques. En parlant de dialogue, la VF est parfaite et il est possible pour les allergiques à la langue de Molière (de changer de pays?) de choisir ses langues et ses sous titres dans les menus.

Splinter Cell Blacklist c'est aussi un contenu généreux. En plus de la campagne solo qui prendra huit heures en mode normal, les équipes d'Ubisoft nous propose une quinzaine de missions jouables en coop (écran splittés ou en ligne) qu'il faut bien l'avouer est un jeu dans le jeu tellement il est complet est fun. Et enfin le retour du mode Spies vs Mercs qui est un mode compétitif jouable en 2vs2 ou 4vs4. Une équipe incarne des espions qui devront pirater des terminaux surveillés par des mercenaires qui devront empêcher ces annonymous du terrain de commettre leurs piratages. Les espions se jouent comme Sam Fisher et ne porte quasiment que des gadgets et devront ainsi privilégier l'infiltration. Quant aux mercenaires, ils sont lourdement armés mais possèdent un champ de vision restreint car jouable uniquement en vue à la première personne. Choisi ton camp camarade!

 

Les plus:

 

- Une réalisation solide.

- Dialogue et VF.

- Level design.

- Un contenu généreux.

 

Les moins:

 

- Mixage foiré.

- Bugs sonores.

- Un gameplay capricieux pouvant frustrer.

 

Sam Fisher n'est pas encore prêt pour la maison de retraite et nous le prouve avec Splinter Cell Blacklist. Un retour gagnant pour notre agent d'Echelon qui revient aux sources de l'infiltration tout en restant accessibles aux néophytes grâce aux choix et possibilités donnés au joueur. Avec en plus une réalisation solide et un contenu généreux il serait tord de se priver de ce sixième épisode pour les fans du genre qui n'ont pas été gâtés sur cette génération de console en matière d'infiltration.