L'Heroic Fantasy redevient tendance, tenez vous le pour dit ! Et si vous aimez ça, vous êtes cool. 
 Vous êtes cool parce que vous avez adoré Skyrim, parce que Witcher 2 est votre jeu préféré de 2011 alors que vous n'avez pas de bon PC et parce qu'aucun jour ne passe sans que vous cherchiez le dernier screenshot de Dragon's Dogma.
Vous voulez en bouffer de la Fantasy hein ? Alors préparez votre estomac vidéoludique, parce que Reckoning est là ! Et il est suivi, guetté, pisté, par des mastodontes qui lui font déjà de l'ombre.
 
Dans les faits, Reckoning est, j'espère, le croquis d'une très probable et très prochaine suite.
Graphiquement, c'est un jeu qui pourrait être sponsorisé par le MacDonald's. En effet, on y trouve des couleurs bariolées, presque fluorescentes, et c'est aussi appétissant que l'affiche d'un BigMac ruisselant de sauces.  On sait que ça n'est pas forcément du meilleur gout mais ça donne envie.
L'atmosphère de Reckoning est très agréable et plutôt immersive. La musique, les bruitages et le doublage sont de bonne qualité. Le design général et la construction du monde sont assez cohérents.
 Quand au gameplay, il est très réactif : le système de combat mêle efficacement le Beat'em All et le RPG traditionnel, très dynamique et assez technique à la fois. God of War qui rencontrerait Dragon Age en quelque sorte.
 
Vous remarquerez qu?il a beaucoup de conditionnel et de mesure dans mes phrases. Tout simplement parce que c?est là que le bas blesse. Reckoning est un jeu « bouffe rapide à emporter ». Il n'a pas d'identité forte, ni de saveur particulière. C'est un bon jeu, voire un très bon jeu, à défaut d'être mémorable. Il peut être un excellent bouche-trou pour ceux qui ne trouvent pas leur plaisir videoludique depuis quelques mois.
 
Il y a pourtant un grand nom derrière : R.A. Salvatore, le papa de Drizzt do'Urden, un écrivain de talent dans ce genre que l'on affectionne. Mais un romancier n'est pas automatiquement un bon écrivain de jeu vidéo. Il l'est même rarement. Ce sont deux métiers différents.
 Alors oui, le scénario de fond de Reckoning est UN PEU au dessus des standards actuels. « Il est mort mais il revient à la vie. Il est absent de la toile du destin et, par ce fait, il modifie l'avenir de chaque chose qu'il rencontre. » Classique, mais à priori intéressant. Après, comme d'hab', ça dépend de la manière dont le roman est écrit.
Mais Reckoning est un jeu vidéo. Et ce qui intéresse le joueur, c'est ce qui se passe sous ses yeux et la façon dont il va interagir à travers cet évènement. Et malheureusement, Reckoning, comme beaucoup d'autres titres, se contente de vous balancer des milliards de lignes de textes pour vous permettre de vivre pleinement son scénario.
 
Il y a néanmoins quelques bonnes phases, de bonnes idées, certes. Et cela résume très bien Kingdom of Amalur-Reckoning ...de bonnes idées.
 
Ma critique est mesurée, à l'image de ce qu'est le jeu. Mais il vaut un bon 15/20 pour moi. En espérant que ce soit le brouillon d'une oeuvre majeure du jeu video.