P.B.
Winterbottom, le personnage que l'on incarne, est un personnage assez
grotesque. Son but tout au long du jeu est de voler des tartes... pour
les manger! Un inccorigible voyou donc. Sa gourmandise est tellement
grande qu'elle l'entrainera bien souvent dans des situations assez
délicates. Un jour, il tombe sur une tarte spéciale, qui vole et qui
peut manipuler le temps. Cette tarte est si grosse, son parfum si
envoutant, que notre cher Witterbottom ne mettra pas longtemps avant de
se lancer à sa poursuite, tout en récupérant le plus de tarte possible
sur son chemin. Voila en gros le pitch de base du jeu. L'histoire est
comptée au joueur sous forme de poésie, et surtout de manière très
drôle. Tout est tourné au ridicule, mais pas le ridicule qui tue, non,
plutôt celui qui fait sourire. Le jeu a une personnalité propre très
marquée, que ce soit dans l'esthétique ou dans les musiques. Il a ce
petit coté ancien film en noir et blanc, et nous présente une gallerie
de personnages grotesques,à l'image de P.B. Winterbottom qui m'évoque
un peu le gentleman anglais, avec son haut de forme et son parapluie.
Ca me fait aussi penser à du Tim Burton niveau direction artistique, ce
qui est plutôt sympathique.

Comme
vous l'aurez deviné, avec cette histoire de tarte qui manipule le
temps, c'est justement le temps qu'il nous faudra exploiter pour finir
les cinq niveaux du jeu. Mais contrairement à Braid, qui proposait de
nombreuses façons de manipuler le temps pour arriver à ses fins, ici
c'est la création de clones qui sera au coeur du gameplay. En effet,
chaque niveau est composé de plusieurs parties, plus ou moins grandes,
où il vous faudra résoudre une énigme pour pouvoir vous emparer des
tartes et passer à la partie suivante. Lors du premier niveau, qui sert
principalement de tutorial, vous apprendrez surtout les bases par
l'intermédiaire d'énigmes assez simples. Les bases, parlons en
justement. On saute avec A, si on laisse appuyé sur la touche,
Winterbottom ouvre son parapluie pour planer, alors qu'avez la touche
X, on met un coup de parapluie, qui peut propulser un clone ou activer
un levier. Avec la touche L, on s'enregistre, lorsque l'on relache la
touche, un clone répètera tout ce que vous avez fait durant le laps de
temps où vous avez appuyé sur la touche, en boucle. Les clones
s'avèrent être utiles, on peut leur monter dessus (on en arrive parfois
à avoir 4 clones les uns sur les autres pour atteindre un endroit
élevé), faire en sorte qu'ils nous tapent (pour être "propulsé"), leur
faire activer des leviers, ou tout simplement les faire bouger. Au fur
et à mesure que l'on avancera dans le jeu, les énigmes seront de plus
en plus compliquées. Elles nous obligeront soit à utiliser un minimum
de clones, ou au contraire à en utiliser une dizaine. Il y aura aussi
des zones spéciales où nos pouvoirs marcheront moins bien, et une autre
où les clones seront agressifs... Les casses tête se renouvellent donc
assez bien, et le concept est amusant. Malheureusement, aussi amusant
soit il, ce concept a des limites. Les énigmes ne sont pas toujours
très compliquées, à part quelques unes qui m'ont fait réfléchir
quelques minutes. Et puis, il ne faut pas se le cacher, le jeu est très
court. Sur cinq niveaux, il y en a un qui sert de tutorial, et les
quatres autres ne sont composés que de 6 ou 7 parties, sachant qu'une
partie met en moyenne 3 minutes à être bouclée... On aura fini la trame
principale en 4 heures à peine. Il y a quand même quelques niveaux
bonus pour rallonger la durée de vie, qui sont en fait des contre la
montre où il faut ramasser les tartes en un temps record, mais je vous
avouerais, et c'est très personnel, que je n'ai jamais vraiment été
motivé par les modes de jeu contre la montre.

 

 

Winterbottom
est donc un jeu sympathique, bourré d'humour et qui propose un mélange
plateforme/réflexion qui marche bien. On parcourt les niveaux avec
plaisir et les énigmes à résoudre restent amusantes et stimulent bien
nos neurones (du moins ce qu'il en reste), même si il y en a pas mal
qui sont assez simples et qui se finissent du premier coup. Le
principal défaut du jeu est sa durée de vie, qui est assez courte, même
si vous pouvez y rajouter quelques heures si vous aimez les défis de
type contre la montre et que vous vous sentez de taille à relever le
challenge que proposent les stages bonus. Même s'il est court, le jeu
reste bon et amusant, avec un style particulier qui fait qu'on prend
plaisir à le parcourir. Après, à vous de voir si vous êtes prêt à
dépenser 800 microsoft points pour quatre heures de bon jeu...