Ah, le retour aux affaires de Shinji Mikami (Resident Evil, Dino Crisis, God Hand), déroutant, prône l'action frénétique à s'en faire des ampoules aux doigts dans une oeuvre où plein la vue est le maître mot tant au niveau visuel qu'en vitesse, balayant nos connaissances du genre et renouvelant le terme d'action par la même occasion. Quand on joue à Vanquish, on se fout du scénar pour se concentrer sur un gameplay basique et efficace: détruire des robots à tour de bras avec un plaisir toujours présent.

Petit pitch de départ quand même: dans le futur, la Russie frappe les Etats-Unis (et plus particulièrement San Francisco) avec l'intention de faire s'agenouiller la grande puissance mondiale et menaçant de rééditer l'attaque meurtrière sur New-York en cas de refus. Bien évidemment "on ne négocie pas avec les terroristes", et des militaires suréquipés sont alors envoyés dans la colonie spatiale d'où est parti le laser avec le simple but de l'anéantir. Notre joueur appartient à cette section d'assaut, bénéficiant d'une armure unique aux déplacements prodigieux.

Et l'histoire s'arrête là. Nous parcourons des niveaux avec désormais un seul objectif: transformer en boîte de conserve tous les droïdes que nous rencontrons, et il y en a un sacré paquet! Pour ce faire, nous possédons un arsenal qui peut être modifié à tout moment - par la simple récupération d'une arme qui remplace celle de notre inventaire - et terriblement varié tels une arme d'assaut, un fusil à pompe, un lance-disque, des grenades, un fusil à lunette ou encore un lance-roquettes. Le combat à main nu est également possible, et l'utilisation du boost de notre armure un avantage certain. C'est clair, les affrontements (mettant également en scène nos équipiers) vont à cent à l'heure et une nouvelle capacité se dévoile alors: le blocage du temps, utilisant la jauge de boost. Un excellent moyen de détruire plusieurs ennemis lorsque ceux-ci nous entourent, qui parfaitement maîtrisé peut changer le cours d'une bataille. Enfin, notre héros n'a pas de barre de santé, mais un système auto-régénérant comme on en voit de plus en plus ces derniers temps.

Le jeu est vraiment magnifique, reste toujours ultra-fluide malgré les très nombreux personnages se battant à l'écran, et possède une jouabilité simple d'accès. Je le trouve toutefois assez dur en mode normal (que j'ai abandonné pour recommencer en facile), mais les quatre modes proposés sont là pour convenir à tous les types de joueurs. On parle d'une durée de vie de 5 à 6 heures - ce qui me semble bien le cas - mais ce n'est pas un problème en soi car Vanquish, et on le comprend rapidement, est un jeu défouloir que l'on ressort à l'envie, avec des statistiques de fin de niveau qui ne demandent qu'à être améliorées. Et puis, je ne suis pas certain que passer 15 heures dans des couloirs à shooter à tout va ne lasserait pas le joueur... De petites doses à plusieurs reprises sont le choix de Mikami, et il me convient parfaitement.

Bourrin, speed, jouissif et nerveux sont des adjectifs facilement attribuables à Vanquish à qui l'on aurait néanmoins aimé en rajouter un petit - "convivial" - en raison d'une absence de mode multijoueurs. Dommage, car imaginer ces combats avec un pote relève du fantasme réellement possible mais non-appliqué. L'expérience solo se suffit malgré tout à elle-même, et l'éclate est totale manette en mains dans ce hit signé Platinum Games et encore une fois distribué par Sega qui sait faire plaisir aux vieux de la vieille, après l'exceptionnel Bayonetta.