Après les deux spin-offs explosifs qu'étaient les Advanced Warfighter, Ubisoft opte pour un retour aux bases de la série, et plus précisément l'un des plus gros piliers de celles-ci : l'infiltration. Intitulé Ghost Recon : Future Soldier, il est le titre qui devait renouer avec les plus déçus de la récente tournure prise par la série lors du passage à la Next-Gen.
Faute de reports intempestifs à son sujet, Ghost Recon : Future Soldier est devenu l'un de ces jeux à double tranchant dont on ne sait pas si ces reports sont bénéfiques au titre ou si la qualité globale du jeu n'est pas à la hauteur pour qu'il puisse sortir sur le marché... Une chose est sûre, Ghost Recon : Future Soldier est bien arrivé et nous ne sommes pas près de l'oublier dans le genre du TPS infiltration.

Titre estampillé "Tom Clancy's" oblige, Ghost Recon : Future Soldier n'a su échapper à son scénario d'anticipation bourré de patriotisme et de testostérone, dans lequel on incarne l'élite : les Ghosts. Le fil des missions nous est expliqué par de brefs briefings mis en scène comme dans 90% de jeux de guerre moderne/futuriste en ces temps de crise : cartes satellites. On nous explique donc brièvement comment l'on passe du fin fond de la Sibérie au Nicaragua en passant par la Zambie. Et pour boucler la boucle, on a même droit à quelques cinématiques présentant un peu mieux les personnages et leur passé, mais celles-ci manquent clairement de pep's et les dialogues en sont d'ailleurs d'une platitude inébranlable.

Ghost Recon, premier du nom, lors de sa sortie en 2001, misait essentiellement son gameplay sur la stratégie que vous adopterez à placer vos unités là où vous le voulez. GRFS quant à lui, ne vous permet plus d'ordonner à vos équipiers leur prochaine destination puisque c'est l'I.A. qui s'en charge. Et autant dire qu'elle s'en charge plutôt bien, ce qui n'est pas réellement le cas de l'I.A. ennemie qui vous fonce régulièrement dessus lorsque vous êtes repérés mais qui, lors de leurs tours de garde, peuvent vous donner du fil à retordre.

Vos équipiers sont donc un atout majeur dans cet épisode et ce malgré votre incapacité à contrôler leurs déplacements puisque vous pourrez contrôler leurs tirs, à défaut de leurs pas, afin d'effectuer des tirs synchronisés. Une mise en situation s'impose : quatre ennemis se trouvent face à vous, vous marquez ces derniers, vos alliés se déplacent vers eux et les prennent en joue. Ils attendent votre signal pour les abattre. Il vous suffira simplement de tirer sur le quatrième adversaire faisant sa ronde pénardement et vos alliés suivront alors le mouvement en abattant leur cible marqué au préalable. On notera également la faculté de nos alliés à nous révéler les positions ennemies à travers des petites indications (en chuchotant lors des phases d'infiltration) qui pourraient sauver votre peau.

Ça a l'air facile dit comme ça, hein ? Eh ben, pour être honnête, ça l'est, même un peu trop certaines fois. Déjà que la maniabilité est ultra-simplifiée, on a quelques fois droit à des moments dont on ne voit pas trop l'utilité vu que ça passe comme dans du beurre. Mais ne vous méprenez pas, quelques passages vous demandent d'être un peu plus organisé, heureusement d'ailleurs. Et souvent, quand tout se corse, c'est que le titre le veut, à travers des scènes d'action assez explosives où les balles fusent dans tous les sens et que la poudre à canon est omniprésente. Le cocktail infiltration/action est donc plutôt bien réussi même si on peut reprocher à ce premier ingrédient de ne pas nous donner une difficulté plus constante.

Ghost Recon : Future Soldier nous propose tout au long de sa campagne des environnements assez conséquents et plutôt variés qui paraissent bien jolis. Mais lorsqu'on s'approche d'un peu trop près, on se rend vite compte que le rendu technique global du titre est assez inégal. Entre des effets de particules de qualité, du clipping à tire-larigot, des environnements vastes, accompagnés de textures baveuses, des mouvements plus vraies que nature et une animation faciale lors des cinématiques, très en deçà de ce à quoi nous sommes en droit d'attendre en 2012. Autant dire que nous aurions espéré mieux de certains aspects au point de vue technique.

Les doublages VF ne viendront pas remonter le niveau puisque ceux-ci manquent d'envergure et ne sont pas bien poussés, la VO quant à elle, tient un peu mieux la route mais ne casse pas trois pattes à un canard comme dirait l'autre. Des indications sur vos objectifs en cours s'affichent également ci et là dans votre environnement en réalité augmentée, mais au contraire de Splinter Cell : Conviction, cette technique n'est pas utilisée aussi souvent et elle est imbriquée bien plus sobrement dans l'espace que dans ce dernier, ce qui constitue un plus indéniable pour le titre.

Ces successions d'environnements dans la campagne solo vous tiendront manette en main pendant une douzaine d'heures mais vous aurez de quoi rentabiliser votre achat puisque celle-ci est jouable en coop jusqu'à quatre, en ligne ou en LAN seulement. Au contraire du mode Guerilla vous permettant à vous et à votre ami de jouer en écran splitté face à 50 vagues d'ennemis successives tentant de s'emparer de votre QG. Un mode multijoueurs compétitif, comportant quatre modes de jeu pas bien folichons mais misant sur la coopération entre joueurs, devraient très certainement occuper certains d'entre vous quelques heures de plus malgré le manque d'ordre mais surtout d'espace dans certaines des dix cartes ajustées pour une douzaine de soldats d'élite.

Tout en continuant son chemin vers l'accessibilité et la simplification déjà entrepris par Advanced Warfighter 1 & 2, ce Ghost Recon : Future Soldier enchaîne les phases d'infiltration, bien qu'un peu dirigistes, et les phases d'action pure et dure où le temps de planifier vos attaques devient rare. Malgré une technique assez inégale, le mélange reste diablement efficace et l'immersion in-game dans la guerre futuriste des Ghosts est plus que présente dans cet opus qui fait un pas de plus vers ses ancêtres.