Nier, c'est bourré de défauts. La technique est à la ramasse, on ne fait que des allers retours durant 20 heures ou plus, la narration est mal amenée... Mais... quelle p***in d'expérience!!!! Je m'explique

Cavia qui développe ce jeu( et qui au passage est mort... RIP) , est un studio finalement assez méconnu, mais qui avait pondu sur PS2 2 jeux entrés au panthéon des RPG's qui ont marqués la génération précédente, les amateurs éclairés savent déjà que je parle des Drakengard. 2 jeux ayant autant marqués pour leurs technique limite que pour leurs musiques merveilleuses et surtout pour leurs galerie de personnages tous, je dit bien TOUS dérangés psychologiquement!! Les qualités et les défauts étaient pratiquement les mêmes dans les  deux jeux et on les retrouve dans ce Nier.

Nier  nous conte l'histoire d'un père qui cherche à soigner sa fille, Yonah, d'une terrible maladie. Il se déplace donc aux quatre coins du monde  afin de trouver un remède ou des indices pouvant l'y amener. Rien de transcendant, me direz vous, MAIS il y'a cette fameuse intro, dans un futur proche (été 2050 précisément mes filous!). Nier et  Yonah, malade encore et toujours, sont dans une ville contemporaine qui semble être Tokyo, ils sont donc attaqués par les shades, principaux ennemis du jeu (nous y reviendrons), puis notre brute au grand coeur, cède aux appels d'un grimoire posé par terre. Ce grimoire lui promet une grande force afin de se défaire de ces sales shades. Nier, maintenant propriétaire d'un livre de combat au top du top du top (!!!!) fume les ombres en deux temps trois mouvements (j'vous jure, trop fort ce bouquin!!!)!! Puis fébrilement on attend la suite, on sautille, on en veux plus!!!! Et la, RIEN, le néant!!!! On a une ellipse de plus d'un millénaire et on retrouve notre petite famille dans le futur même si on se dit que ça à l'air d'être le moyen âge...

Cette introduction pose donc pleins de questions alors que cela fait à peine 3 minutes 30 que l'on joue!!! Qui sont ces shades? Comment Yonah et Nier sont encore vivants? Quel est ce bouquin? Que s'est il passé pour que le monde régresse à ce point? Autant de question qui vont rester dans notre tête jusqu'à la fin et qui seront un moteur pour continuer cette aventure.

L'histoire se révèle donc excellente avec parfois des choix de la part de Cavia, assez surprenants, voire suicidaires commercialement (ceux qui ont fini le jeu et qui ont vu au moins les 2 premières fins voient surement de quoi je parle...). Le tout est porté par une galerie de personnage tous extrêmement travaillés que nous allons présenter ici.

NIER

 

 

 

On a donc Nier, le papa brute un peu poule et qui cherche à protéger sa fille, loin des héros japonais habituels, Nier est âgé, moche, il ne se plains pas parce qu'il a mal au petit orteil, et n'a pas les problèmes existentiels de Hope et de Sora. C'est juste un papa guerrier, qui utilise sa force pour gagner sa vie et surtout pour essayer de sauver sa fille d'une mort certaine.

YONAH

 

 

 

Cette fille est Yonah, petite, fragile, elle s'inquiète beaucoup pour son papounet d'amour, en gros c'est la petite que l'on rève tous d'avoir, parce qu'elle est trop trop trop mimi et parce qu'elle s'avère moins énervante que Vanille et ses gémissements...

KAINE

 

 

 

ALALA!!! Surement mon perso préféré, Kainé tout d'abord, c'est la classe, une femme guerrière, dure et vénère comme Kratos au début, mais qui finalement s'avère aussi douce que les pétales de Flower, on tiens une VRAIE femme guerrière dans un jeu vidéo. Comme si cela ne suffisait pas, il s'agit du personnage le plus dérangé du jeu et aussi du plus vulgaire jamais vu dans un jeu video.... A noter qu'elle est possédée par un shades et que vous ne découvrirez la réelle portée émotive de Kainé que dans votre deuxième partie...

GRIMOIRE WEISS

 

 

 

Jusqu'ici je n'ai que trop peu parler du grimoire, c'est pour mieux l'introduire. Weiss est un livre qui parle... non je ne me drogue pas. Livre millénaire, sage, puissant et qui mérite d'être traité comme un prince... enfin c'est ce qu'il aimerais hein! Weiss est donc le premier compagnon de route de Nier et accessoirement une merveilleuse machine à tuer, lances, piques, poings géants, boulettes de shoot them up (??) Weiss sait tout faire et on se sent puissant  avec, de plus, les développeurs ont dotés Weiss d'une formidable répartie et on a ici bien plus qu'une arme. On a un orateur délirant qui ne rate pas une occasion de se montrer et de s'autocongratuler, ce qui a le don d'énerver  Kainé au plus au point et donc de créer des situations marrantes et qui ont le don d'alléger un peu le poids de l'histoire et de l'univers. Un peu comme dans Resonance Of Fate pour ceux qui conaissent.

EMIL

 

 

 

Emil est le personnage qui m'a le moins marqué, mais avec qui on en apprendra le plus sur la fameuse introduction, ce qui en fait un personnage très important, surtout dans la deuxième partie du jeu. C'est un jeune garçon à qui il arrive beaucoup de galères pas forcément facile à vivre, mais j'ai trouvé ce personnage moins charismatique et flamboyant que Weiss et Kainé, malgré tout, on a un personnage fort et qui au niveau de l'émotion, surpasse à mon humble avis, la plupart des persos de RPG que l'on ai vu depuis au moins 4 ans.

 

 

Après cette longue mise en bouche, qui s'avérait à mon sens nécessaire, vu la densité de l'histoire et des personnages, je vais analyser le gameplay à proprement parler. Nier est donc un Action-RPG dans la plus pure tradition du genre. Avec des combats en temps réels bien dynamiques et une montée en niveau, dans la plus pure tradition du style. La ou Nier tire son épingle du jeu, c'est dans le mélange de gameplay qu'il adopte. En effet, la caméra est la plupart du temps libre, mais le jeu s'avère surprenant en adoptant pour certaines phases un mode de représentation différent. Je trouve ça totalement délirant que de se retrouver avec un scrolling vertical a balancer des boulettes à la manière d'un Ikaruga, avec une vue isométrique à la diablo ou un scrolling horizontal pouvant rappeler Castlevania. D'ailleurs, on retrouver ce mélange de genre dans Lords Of Shadow, mais en beaucoup plus développé. Et c'est la que le bat blesse, à  vouloir jouer sur tout les tableaux, cavia s'est dispersé et même si ces phases sont délirantes, elles n'apportent finalement pas grand chose au jeu, la ou le jeu de MercurySteam rend chaque gameplay capital. On a donc la bien plus qu'une variété de gameplay, une variété d'hommage qui nous rappelle que les mecs qui sont aux manettes aiment le jeu vidéo, et des clins d'oeil, vous allez en voir, Resident Evil, Mario Kart (oui oui, je ne ment pas...) Zelda, les jeux textuels... Nier assume son côté geek à 100%. On prend donc un plaisir non dissimulé à parcourir le monde et à charcuter du shades tout en "lowlant" à chaque phase nouvelle.

Et c'est la qu'on embrasse le côté graphique, 1er reproche... c'est laid, techniquement, au premier coup d'oeil, on se demande si ce n'est pas une blague, textures datant de l'époque de DMC 1, modélisation honteuse, bugs de collisions et j'en passe, des cinématiques avec des visages mal fait et des cheveux alliasés comme pas possible...AAAAHHHH!!!! On pleure...mais ce jeu est MAGNIFIQUE!!!! La patte artistique fait mouche, les effets de lumière, avec par exemple un léger éblouissement quant on sort d'un tunnel sombre vers un endroit ensoleillé. L'esthetique  est léché et on se surprend à trouver un jeu si pauvre et si peu détaillé... beau tout simplement... 

Cette beauté va de pair avec la bande son qui, comment dire... est parfaite. Y a t-il un autre mot? Je  ne pense pas, en plus d'un concept très original, les thèmes en eux mêmes sont TOUS d'une grande qualité. Le concept est simple, les thèmes chantés (par Emi Evans pour ceux qui se demandent à qui appartient cette voix critalline et planante) sont écrit à partir d'une langue inventée pour les besoins du jeu pour coller à  l'aspect bizarre de cet univers futuriste et post apocalyptique semble t-il... On a donc droit à des thèmes somptueux qui utilise la voix comme instrument ( à la FF13). Du piano, "Grandma", des voix tribales ou complétement  digitales space, "Blu Bird"; "wretched Automatons". Des violons puissants, des chorales et j'en passe, l'ost s'offre donc le luxe d'être l'une des meilleures de ces 10 dernières années et surtout contrairement à trop de jeux (FF13; Assassin's Creed en tête) est PARFAITEMENT en adéquation avec ce qui se passe à l'écran. Exemple: Je suis dans un temple, j'explore, la musique de fond est reposante, douce, à base de choeurs mystérieux, puis bim!! Ennemis, la musique se pare donc de percussions sauvages et ces choeurs doux se métamorphosent en battle theme excellent!!!

Alors Nier a des défauts, et des gros, surtout au niveau de sa narration, qui s'offre à nous en allers retours pénibles et inintéressant. Le monde est petit et on en a vite fait le tour, malgré qu'il soit bien ouvert. Surtout que la deuxième partie du jeu, ce dernier nous  recycle les environnements jusqu'à plus soif!  Mais comment en vouloir à un jeu si unique, preuve de prise de risque et réel jeu d'auteur(s), en plus d'être un ingénieux hommage au jeu vidéo dans son ensemble... Alors oui, Nier est un jeu très imparfait, et en le jugeant seulement sur son gameplay, on parle ici d'un jeu "sympa" avec des mécaniques bien huilées sans que cela soit transcendant. Un jeu que nous trouvons bien et qui mérite, aller, 3 étoiles sans plus... Mais non!!!!!!! Nier est un pied de nez à tout ceux qui trouve les japonais trop enfermés dans leurs codes de par son histoire, qui touche à des thèmes forts ( l'amour, l'ambiguité sexuelle, la mort, la science, la maladie) le tout sans tomber dans un manichéisme que l'on voit que trop. Pour finir un petit mot sur les différentes fins, l'originalité se trouve dans le fait que l'on reprend à un point précis et que la 2eme partie sera dotée de nouvelles cinématiques changeants totalement notre point de vue sur l'histoire et les shades en particulier.

Voila, en esperant que vous avez tout lu, et que surtout, je vous donne envie de jouer à ce chef d'oeuvre qu'est Nier, un vrai grand jeu...