Pour ceux qui débarqueraient d'une galaxie lointaine, ces add-on sont
juste deux nouvelles aventures dans l'univers de GTA IV. Ne vous attendez
donc à aucun changement majeur en terme de réalisation et de gameplay
car c'est exactement la même chose. Vous retrouverez les mêmes qualités
et défauts. Et il faut le dire, certains aspects du jeu ont assez mal
vieilli : le frame rate est parfois à la rue, la visée semi-automatique
des gunfights est archaïque, le pathfinding des personnages est limite
lourd, la map n'est pas assez variée. En clair, si vous n'avez pas aimé
GTA IV, passez votre chemin.

On se retrouve donc une nouvelle fois à Liberty City, le New-York vu et
corrigé façon Rockstar Games. La carte est toujours aussi vaste et bien
construite. C'est un réel plaisir de s'y balader malgré le petit
problème de variété évoqué plus haut. L'action se déroule au même moment que les évènements narrés dans GTA IV. Du coup, au cours des missions
(une bonne vingtaine par épisode), on croisera assez souvent des personnages
rencontrés lors de notre première aventure. Parfois, on rejouera
carrément une même mission mais avec un point de vue narratif différent. C'est assez succulent. Et ça permet de pas mal approfondir un scénario
et des personnages que je trouvais assez banaux à la base. Il est donc
fortement conseillé d'avoir joué et terminé le quatrième opus pour
comprendre toutes les subtilités de ces add-on.
 

The Lost And Damned
 
On incarne Johnny Klebitz. C'est un membre des Lost,
un groupe de bikers qui a perdu son chef, Billy Grey, pour cause de
séjour en centre de désintox. Et quand il en sort pour reprendre les
rênes de sa bande, il passe en mode Kratos et va vouloir péter la gueule à toutes les autres bandes de la ville. Rien que ça. Des tensions vont
se créer entre lui et Johnny qui milite pour plus de calme.

L'ambiance est donc assez virile. L'action se déroule très souvent dans
les quartiers industriels de Alderney. Les amateurs de Harley Davidson
et de hard rock (Mötley Crüe et AC/DC dans la tracklist) devraient être
aux anges.

Les plus gros changements dans le gameplay par rapport à GTA IV se situe pendant les missions. Déjà, on est obligé de les faire à moto.
Heureusement, leur maniement a été assoupli. Ensuite, on est rarement
seul lors de leur déroulement. Une partie des Lost sera toujours là pour vous prêter main forte. Et ça a plusieurs avantages. Lors des trajets,
le fait de rouler très proche les uns des autres permet de récupérer de
la vie. Les gunfights deviennent plus aisés avec des frères d'armes à
vos côtés. Et le meilleur, c'est que s'ils survivent, ils s'endurciront
jusqu'à devenir de parfaits loubards. En revanche, si jamais ils
meurent, vous devrez recruter des voyous en herbe, qui seront
inexpérimentés et donc moins forts.

Tout ça sentait très bon. Malheureusement, au niveau du scénario, on
retrouve les mêmes défauts que dans GTA IV. L'histoire est sombre,
sérieuse et trop réaliste à mon goût. Du coup, j'ai trouvé les
personnages fades et les missions chiantes. J'avoue que je me suis
emmerdé à suivre les pérégrinations des Lost. A aucun moment, je ne me
suis attaché à eux. Dommage.

The Ballad Of Gay Tony

Ici, on contrôle Luis Lopez. C'est à la fois le meilleur ami, le
confident et l'homme de main de Tony Prince, alias Gay Tony, le roi de
la nuit de Liberty City. Il doit sa renommée aux deux night clubs qu'il
possède à Algonquin. Mais il est criblé de dettes et s'est mis à dos
tous les gros bras de Liberty City. La principale occupation de Luis
sera de donc le protéger. Beaucoup de travail en perspective...

Il y a un seul ajout de gameplay dans cet épisode mais il est énorme :
le base jump. Cela modifie l'approche des missions, avec pas mal de
trajets en hélicoptère à effectuer, des sauts en parachute pour atterrir sur les toits d'un building ou pour s'en échapper. Mine de rien, ça
ajoute de la diversité aux situations rencontrées.

Niveau ambiance, c'est un vrai retour aux sources. On est à mille
kilomètres des trop sérieux GTA IV et The Lost And Damned. Pour faire
simple, de tous les GTA sortis, c'est juste l'histoire la plus
intéressante, la meilleure galerie de personnages et les missions les
plus funs. Un personnage résume tout ça à merveille : Yusuf Amir. C'est
un arabe égocentrique et vénal, à l'accent anglais à couper au couteau,
qui essaie de parler le langage des cités. Pour épater son père, il va
entrainer Luis dans des missions plus débiles les unes que les autres
(voler toute sorte de véhicules, comme un hélicoptère de combat sur un
yacht, un char du NOOSE lors de son hélitreuillage, ou encore une rame
de tramway en train de circuler). Son but ultime étant de construire le
plus grand building de tout Liberty City.

Du pur bonheur. A posséder absolument.

Au final, comment ne pas saluer le travail réalisé par Rockstar Games sur ces deux extensions. Si vous êtes fan de GTA IV, impossible de ne pas craquer. Pour 40€, vous aurez droit à une trentaine d'heures de jeu qui vous permettront de replonger dans Liberty City. Les autres développeurs devraient en prendre de la graine. Voilà ce qu'on appelle un vrai DLC.