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Sorti le 17 juin 2010, Metal Gear Solid Peace Walker est l'un de ces jeux qui vous obligent à ressortir votre psp du tiroir. Pour ma part, ce fut l'occasion d'en acquérir une, c'est vous dire la qualité du soft si celui-ci m'a poussé à acheter la console portable de Sony. En effet, le jeu peut se vanter d'offrir un contenu hallucinant pour un Metal Gear (Solid), multipliant les à-côtés variés et originaux et mettant en avant une dimension jusque là jamais exploité dans la saga de Monsieur Kojima : la coopération. Certains vont même jusqu'à le surnommer le « MGS 5 » ...

« Je m'appelle Paz et je ferai tout pour protéger le nom que je porte » (Paz Ortega Andrade)

Nous retrouvons Naked Snake, désormais nommé Big Boss (contre son gré), en 1974 c'est-à-dire dix ans après les événements qui ont eu lieu à Groznyj Grad. Depuis la Russie, Snake a quitté sa patrie envers laquelle sa loyauté a été piétinée et vit temporairement en Colombie avec Kazuhira Miller, personnage bien connu des fans de la première heure (cnfr MGS 1) mais dont on ignore tout. À eux deux, ils mettent en place ce que Miller appelle « un nouveau genre d'entreprise » : Les Militaires Sans Frontières (MSF) (prononcé à la française soulignons-le !). L'histoire débute lorsque nos deux amis reçoivent la visite d'un professeur d'université, le Professeur Galvez ainsi qu'une de ses élèves qui étudie la paix, Paz Ortega. Ces deux derniers proviennent du Costa Rica où ils auraient remarqué la présence de troupes armées étrangement bien équipées, chose contre laquelle ils ne peuvent rien faire puisque le Costa Rica ne peut plus posséder d'armée étant donnée sa constitution. Il semblerait que la CIA soit derrière tout ça. Ils demandent donc à Snake de les aider à découvrir ce qu'il se trame. L'autre énigme dans cette affaire est une fameuse cassette audio. En effet, on y entend une voix étrangement familière à Snake. Les interrogations se multiplies dès les premières minutes de jeu. En contrepartie, Snake recevra une base située en pleine mer : La Mother Base.

Encore une fois, Kojima Production nous propose un scénario solide, intriguant et richement mis en scène sur plusieurs points de vue, mais cela j'y reviendrai plus tard. Peace Walker, c'est l'explication du changement radical qui va faire comprendre à Naked Snake qu'il est Big Boss, notre héros prend une nouvelle direction ! Pour plus de détails, je vous invite à (re)lire la chronique de Tin : « Se sentir coupable et aimer ça, cheminement d'une descente aux enfers ». On pourrait reprocher à l'équipe de Kojima la décadence dans l'originalité des ennemis/boss qui ne sont que des robots, mais ce choix est en parfaite adéquation avec le scénario même si il manque un bon grand méchant charismatique comme on les aime. Cependant les personnages présents dans cet épisode, principalement des alliés, sont attachants (Chico) voire intriguant (StrangeLove). Le jeu propose deux fins, la deuxième étant particulièrement renversante.

« Le téléobjectif, c'est pour les amateurs. Tout est dans le timing. » (Snake alias Big Boss)

Peace Walker démontre que la PSP est loin d'être morte et propose une qualité graphique qui n'a rien à envier aux opus PS2. Le jeu nous fait parcourir le Costa Rica par le biais d'environnements différents tels que de petits villages, des entrepôts, des bases aux styles diverses ainsi que des somptueuses ruines dans lesquelles un Boss vous attendra et nous retrouvons également l'habituel jungle. N'étant pas sur une console de salon, les développeurs ont opté pour des maps petites mais soigneusement détaillées, nous offrant de magnifiques paysages comme des cascades ou encore le reflet des arbres sur l'eau, le soleil qui perce ces derniers et éclaire la flore ou la présence de papillons. Tant de petites choses qui rendent ces maps vivantes et agréables à voir et revoir. Néanmoins, la taille des maps influence le gameplay, nous y reviendrons après.

Concernant les cinématiques, on néglige la plupart du temps le moteur graphique du jeu pour laisser s'exprimer le pinceau d'Ashley Wood, un artiste qui a déjà travaillé sur les peu connus Metal Gear Solid : Digital Graphic Novel 1 & 2. Les dessins sont finalement un excellent choix face à des graphismes de PSP qui pourrait sembler vieux lors de zoom trop prononcés. D'ailleurs il vous sera possible de zoomer à votre guise sur les œuvres du maestro afin de découvrir plus en détails le corps de certain(e !)s personnages, chose devenue courante dans la saga. Ces bandes dessinées sauront vous garder éveiller puisqu'elles nécessitent parfois d'appuyer sur des touches pour déclencher par exemple des combos au sein même de la cinématique.

« Hé Snake ! J'ai entendu dire qu'ils t'avaient donné ton ancien nom de code, car tu avais l'habitude de te balader torse nu. C'est vrai ? » (Kazuhira Miller)

Le gameplay de Peace Walker tend à se rapprocher de celui de MGS 4 avec sa visée à l'épaule tout en se déplaçant. Il est par contre assez inacceptable de ne point pouvoir ramper tel un serpent lorsque l'on sait que cette commande était cruciale pour se défaire d'une poursuite dans les jeux précédents. Le CQC est assez complet, permettant de projeter son adversaire ou sol ou de l'étrangler si les informations qu'il vous fournit ne vous suffisent pas, ce qui sera bien souvent le cas. À l'approche de plusieurs ennemis, l'appuie répété de la touche R permet d'enchaîner un combo, facilitant (trop) grandement l'affrontement mais ce sera toujours fascinant d'admirer notre héros se défaire de ses adversaires avec une telle aisance. Pour utiliser ce panel de possibilités, trois types de contrôles rappelant vos licences préférées vous sont proposées : Tireur, Action, Chasseur. Le temps d'adaptation est un peu long quelque soit le type choisi mais une fois pris en main, le gameplay est vraiment jouissif.
Au niveau de l'intelligence artificielle, il faut bien l'admettre, la dimension plutôt ridicule de certaines maps les oblige à être myopes, ce qui tend à faciliter considérablement les choses puisque les environnements ne sont pas bondés de soldats, il est assez frustrant que votre ennemi ne vous voit pas lorsque vous pointez votre Mk.22 sur son visage à cinq mètres ... À contrario, déclencher une alerte leur redonne la vue et étant donnée l'impossibilité de se cacher sous une table ou un bâtiment puisqu'on ne peut ramper, il faudra le plus régulièrement utiliser la manière forte pour en venir à bout.

Il y a deux types de boss, les principaux dont je ne vous parlerai pas et les méchas. Il s'agit tout simplement de blindés, de chars et d'hélicoptères que vous devrez affronter pendant votre périple en Amérique centrale. Plusieurs méthodes sont envisageables pour en venir à bout, la manière forte en faisant tout péter, ou la manière beaucoup moins forte, consistant à neutraliser la ou les escouades qui accompagneront ce qui sera peut-être votre futur mécha ... En effet, il est possible de les récupérer pour améliorer la force de frappe de MFS. Même si les méchas que vous croiserez dans l'histoire ne présentent pas une très grande résistance, ceux dits « modifiés » dans les Extra OPS vous donneront du fil à retordre !

« L'ennemi d'hier est l'allié d'aujourd'hui... » (Soldat de la Mother Base)

Un objet clé dans Peace Walker : le « dispositif de récupération Fulton » qui vous permet d'envoyer les soldats rencontrés à votre Mother Base par la voie des airs. Il est aussi possible, par le moyen que je vais vous décrire, de développer d'autres objets afin d'importer plus de soldats, et plus facilement.

Une fois atterris dans votre base, vous devrez les assigner à différents postes : l'unité de combat, R&D, mess (la section s'occupant d'approvisionner vous et votre armée en vivres), l'équipe médicale et renseignement. Ces différentes sections vont gagner des niveaux et vont, avec l'aide de documents, vous permettre de concevoir de nouvelles armes. Vous pourrez ainsi vous amuser avec de nouveaux jouets. Une fois que vous posséderez une véritable petite armée, vous pourrez envoyer vos soldats et méchas résoudre des conflits dans le mode Outer OPS et ensuite voir le résultat de vos décisions non plus en tant que soldat, mais en tant que chef. On critiquera l'impossibilité de diriger quoique ce soit et de constater que l'IA fait parfois des choix douteux dans ses attaques, néanmoins il est difficile de perdre de vue qu'il vous est permis de comparer l'armée de votre adversaire avant de confirmer votre assaut.

Comme les autres MGS, l'histoire principale dure 10 à 15 heures mais si vous désirez amener votre Mother Base au sommet de son développement et concevoir le meilleur ZEKE, c'est pas moins de 75 heures qu'il vous faudra, le jeu comptant plus d'une centaine d'OPS Bonus (ou Extra OPS). Les plus acharnés pourront s'adonner à augmenter leur héroïsme (points acquis lors des missions ou lors de l'accomplissement de certains objectifs) ou acquérir les noms de code les plus prestigieux.

« Il faut être doué pour devenir une personne influente. Et pour unifier tous les camarades, il faut être exceptionnel. » (Amanda Valenciano Libre)

Le multi nous propose deux modes : Versus OPS et CO-OPS. Ce premier permet des affrontements entre « amis » en 3 vs 3 à l'instar de Portable OPS sur 4 modes de jeu : match à mort solo et par équipe, capture et contrôle. Jusque là, c'est assez classique. Là où la saga fait un véritable pas en avant, c'est son approche coopérative avec le mode CO-OPS. Avec Peace Walker, c'est en groupe que l'on peut s'infiltrer, augmentant les possibilités de jeu. Vous ne serez plus tout seul pour vous abriter sous une boîte et vous pourrez emprunter des raccourcis inaccessibles en jouant seul. La coopération se fera surtout ressentir face aux boss « modifiés » qui comme je l'ai dit plus haut, sont vraiment coriaces et si vous n'êtes pas concentrés, peuvent vous tuer d'un coup. Mais à plusieurs pas de panique, votre camarade peut vous ranimer. Un autre point fort de ce mode est la possibilité de se synchroniser, aboutissant à la mise en commun de votre inventaire avec votre partenaire, idée intéressante exploitable également en Versus, vous autorisant dès lors à disposer d'une plus grande variété d'armes.

Mais il y a un problème à tout cela : contrairement à Portable OPS, le jeu ne possède pas de mode infrastructure et doit se contenter du mode ad-hoc, plutôt bancal et nécessitant une PS3 connectée par câble ethernet, ce qui fait que peu de personnes y ont accès. C'est la grosse incompréhension et frustration. Le multi, à plus forte raison la coopération, se voulait être un point fort de ce jeu et ce dernier se voit dispenser d'un mode infrastructure, qui j'en suis sure, aurait octroyé une plus grande longévité au dernier bébé de la saga MGS.

« Tu veux entendre mon cri du quetzal ? » (Cécile Cosima Caminades)

En tout point de vue, la bande son n'est pas en reste. L'OST (Original Sound Track : les musiques) se veut mémorable, avec un tout nouveau thème, aussi prenant que l'ancien. De même que la désormais fameuse chanson « Heavens Divide » vient vous booster quand vous en avez le plus besoin ! Croyez-le, cette chanson viendra vous titiller de temps à autre et vous la réécouterez avec une larme aux yeux, et ce sentiment, ça ne s'explique, ça se ressent. On en retiendra également d'autres telles que « Zero Allies ! » ou celle chantée par Paz (« Koi no Yokushiryoku »). C'est une question de goût mais quoiqu'il en soit, l'absence d'Harry-Gregson Williams ne se fera pas trop ressentir.

Les bruitages sont d'un bon niveau aussi, niveau auquel les développeurs nous habituent depuis longtemps. Nous retrouvons David Hayter qui donne sa voix à un Naked Snake qui alterne humours et émotions, le rendant toujours plus vivant comme si ce héros avait toujours existé. Les voix robotisées ainsi que la chansonnette qui accompagneront les boss sauront également marquer votre esprit.

CONCLUSIONEn résumé, Metal Gear Solid Peace Walker se révèle être le digne successeur de l'épopée des deux serpents les plus célèbres du monde, néanmoins le jeu est entaché de quelques défauts qu'on aura parfois du mal à oublier. Toute fois, on peut déclarer incontestablement que Metal Gear Solid Peace Walker figure parmi les meilleurs jeux sortis sur PSP.