Le premier jeu (voire même tous médias confondus) qui m'a fait véritablement peur, qui m'a complètement pris aux tripes et au cœur. Le seul jeu vidéo qui m'a fait pleurer. Le jeu qui a changé ma vision de l'horreur, ma vision de tout art audiovisuel, tout simplement.

L'histoire est magnifique de noirceur et de mélancolie. On ne joue pas à Silent Hill 2, c'est Silent Hill 2 qui se joue de nous. Il se joue de nous pour susciter une peur malsaine, une peur qui s'accroche à nous et dont on ne peut se défaire. Une peur étrange, complexe. Une peur qu'on ne pourra jamais vivre ailleurs. Un sentiment de malaise, de fascination, de perdition, d'espoir vain.
On est bien loin de la peur artificielle et succincte que peuvent provoquer des sursauts chez Resident Evil ou Dead Space. Ici la peur a un sens. Tout a un sens, une symbolique. On le sait, mais leur sens nous échappera jusqu'à la fin. Pourtant on est conscient que tout ce que l'on voit, on ne le voit pas par hasard. Le hasard n'existe pas dans Silent Hill 2. On se laisse berner, par le jeu en lui-même, puis par les personnages secondaires. On est juste un pantin, mais le pantin de qui? On ne sera jamais conscient de cette force qui nous manipule. Mais elle est là. Elle nous accroche à la manette alors que l'on est en train de vivre un véritable cauchemar. Une peur à la limite du supportable. Mais à laquelle on ne peut pas renoncer.

Silent Hill 2 n'est pas un jeu. Ce n'est pas non plus une "expérience". C'est tout simplement une œuvre d'art. Une œuvre malsaine, fascinante, prenante, touchante. Personne ne peut y rester indifférent. Il n'est pas question de parler de gameplay, ou de points techniques. Cela n'a pas lieu d'être. Silent Hill 2 se vit dans nos tripes et dans notre cœur. Ce n'est pas un plaisir ludique. C'est juste un plaisir. Artistique, émotif, sensuel.

Il n'y a pas de mot pour décrire Silent Hill 2. Éteignez les lumières, isolez-vous. Et plongez dans cette histoire magnifique et macabre. Ce que vous vivrez restera à jamais ancré en vous.