[Test qui ne concerne que la partie solo]

 

Blur, c'est le jeu auquel on adhère immédiatement. En deux courses, on a déjà bien identifié les boni façon Mario Kart. En quatre courses, on en a découvert toutes les subtilités, avant même l'explication du tutorial. Pas de prise de tête en somme, c'est du fun immédiat. Ensuite, on gagne régulièrement, au début du moins, des nouveaux véhicules, on fait connaissance avec les différents défis du jeu, entre courses classiques, contre-la-montre, et une sorte de shoot'em up plutôt bien pensé. C'est accrocheur.

Vient le premier boss, et lorsqu'on le bat, on obtient son bonus spécial. Donc, en plus des boni sur le terrain, on peut en customiser un. Par exemple, la bulle protectrice peut devenir une bulle protectrice ET offensive, repoussant les assaillants. On a donc hâte de battre d'autres boss pour acquérir leurs spécificités et personnaliser notre véhicule.

Puis à la moitié du jeu, je me lasse...

Blur est un jeu de voitures qu'on dit arcade. On entend aujourd'hui par arcade un jeu facile à prendre en mains. Seulement, ce n'est pas toujours le cas. BurnOut 2 par exemple (le meilleur de la série à mes yeux) est un jeu facile à prendre en mains aussi, la conduite est aisée, mais il va falloir apprendre les circuits, apprendre à connaître le trafic, sinon on se crashe en permanence. D'ailleurs, plus on utilise longtemps le boost, plus on panique, concentré à mort pour éviter de se retrouver dans le mur ou de percuter un véhicule. Dans Motorstorm, c'est encore pire. Motorstorm nous apprend très vite l'humilité. On ne comprend presque rien à la première course. Les adversaires nous bousculent avec une violence rare, et chaque bosse du circuit nous envoie dans le décor.

Et ces deux jeux-là aussi sont des jeux arcades, c'est-à-dire pas du tout réalistes, avec possibilité de faire des dérapages de folie, et une grosse part de fun. Seulement, contrairement à Blur, BurnOut 2 et Motorstorm ne pardonnent pas l'erreur. Blur oui, en permanence. C'est le genre de jeux où on peut conduire comme un porc, se prendre des murs sans vrais soucis (en normal du moins), où on obtient des médailles d'or sans même connaître le circuit.

Arrive le moment où la difficulté augmente. On finit troisième au lieu de premier. Mais le fun pour moi n'y est plus, la motivation non plus. Le problème ne vient pas de la facilité du jeu, qui s'estompe au fur et à mesure pour proposer un challenge plus corsé, mais d'un gameplay superficiel sans réélle marge de progression, et d'une avalanche de récompenses sans intérêt. On débloque des véhicules dont on n'utilisera même pas un tiers, on obtient trophée sur trophée sans forcément comprendre pourquoi. Ce n'est pas un jeu qui se savoure, mais se consomme, à l'image de certains films hollywoodiens qu'on oublie aussitôt après les avoir vus, lors d'une sortie ciné entre potes avec passage au MacDo.

À partir de là, malgré de louables efforts pour varier les défis, je trouve que la formule Blur n'est pas convaincante. Certains défis d'ailleurs poussent à l'anti-jeu, par exemple il faudra atteindre dix adversaires avec le pouvoir éclair, seulement l'éclair est une arme qui barre la route aux premiers du peloton, donc en gros pour valider le défi, on se débrouille pour rester en queue de la course... Bof bof.

Blur mélange un Mario Kart-like avec Burn Out Takedown, mais sans le fun total du second ni la subtilité de conduite du premier (et pourtant les Mario Kart ne sont pas extrêment subtils). Il ne conserve que les aspects les plus simplistes, c'est-à-dire des circuits larges comme des autoroutes et un côté bataille qui peut facilement tourner au bordel général. On enchaîne des courses sans âme ni profondeur dans un jeu qui n'a pas réellement choisi sa voie entre rigolade pure et jeu à défis arcades. Blur est tout simplement un jeu trop léger pour tenir sur le moyen terme.