La première expression qui vient en tête lorsque l'on pense à GTA V, c'est mine d'or.

 

Mine d'or pour Rockstar, papa d'un bébé à 250 millions de dollars mais qui lui en rapportera des milliards.

Mine d'or pour les journalistes, relayant avec plus ou moins d'assiduité toutes les petites informations inconséquentes gravitant autour du monstre velu.

Mine d'or pour les joueurs, dont l'excitation, entretenue par un séducteur tout à la fois discret et ostentatoire à coup de teasers bien sentis, tend inexorablement vers la jouissance.

Mine d'or pour les télévisions, mine d'or pour les bavards à la pause café, mine d'or pour EDF, mine d'or pour les rouflaquettes, mine d'ormine d'or...

 

Ah, GTA V, que serais-je sans toi ? GTA V, le sauveur de 2013, le game of the year (GOTY comme disent les vrais poilus) autoproclamé. GTA V, l'objet du désir, un citron à presser, à essorer par tous, pour tous. Encore, que diable !

 

GTA V est un archétype autant qu'une caricature. Sur orbite, le jeu tourne sur lui-même, pour lui-même. Du fun en barre (d'or bien entendu). Le monstre est imposant, grandiloquent mais que sert-il au juste ?

Car GTA V est incontestablement un grand pas en arrière après le fantastique Red Dead Redemption. Narrativement, c'est d'une flemmardise absolue. Là où Red Dead développait son John Marston par la conquête de nouveaux territoires (la mythique arrivée au Mexique), GTA V n'a qu'une galerie de personnages névrosés à proposer dans un univers fourmillant mais stagnant. GTA V est le premier GTA en ligne droite absolue, justifiant atrocement mal un scénario qui doit, par essence dans le genre, aller vers le toujours plus. 

Les moments de bravoure sont trop rares - l'introduction, le premier casse - et Trevor finit par méchamment taper sur le système. La constitution du trio n'a ni queue ni tête et les motivations, hormis celle de Franklin, sont suspectes.

GTA V, c'est du "cartoon" ; où l'impression de rejouer à un GTA III à 250 millions de dollars.
Certes, la série a toujours été un défouloir impeccable mais il était concevable d'esperer davantage...

 

Le jeu pousse à fond son cynisme, tonalité intéressante les premières heures puis lassante à force d'être rabâchée gratuitement à la moindre occasion. Si les avis interweb-esque sont partagés concernant Trevor, le mien est tranché. C'est à mon sens LA fausse bonne idée du jeu et surtout l'expression d'une facilité scénaristique navrante.

Alors oui, c'est très joli (pour un open-world), parfois drôle (les missions sous hallucinogènes), remarquablement fini eu égard aux standards de la série et franchement, on s'y amuse. Mais alors mes p'tits loups, pourquoi cette démangeaison ?

 

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