Ah, le survival horror !!! Un genre apprécié par de nombreux joueurs et qui a acquis en moins de deux décennies, ses lettres de noblesse. Pourtant, on est en droit de se demander quelle est la raison du succès de softs comme Alone In The Dark, Resident Evil, Silent Hill ? La réponse est pourtant très simple, ils répondent à un instinct et un besoin quasi primaire pour tout être normalement constitué: celui de se faire peur.

Et des moyens de se faire peur, il en existe presque autant qu'il y'a de jeux. Si les Resident Evil basculent dans la peur suprise, des titres comme Dead Island versent plus dans le gore et le sentiment de vulnérabilité alors que des Silent Hill privilégient la peur psychologique...,

C'est donc dans un genre particulièrement saturé que EA et Visceral Game ont décidé de s'engouffrer avec Dead Space. Après un premier volet maitrisé de bout en bout, qu'en est il du deuxième épisode des aventures de l'infortuné 'Isaac Clarke ?

 

Space Opéra, ambiance de la frousse (copyright  Y. Noah)

La première chose qui frappe lorsqu'on joue à Dead Space, c'est l'ambiance exceptionnelle rendue par le titre. Les gars de chez Visceral Game ont bien compris que la pièce maitresse d'un survival ce ne sont pas les armes, ni le bestiaire mais bien l'environnement dans lequel on évolue. Et de coté là, on peut dire qu'ils ont fourni un sacré boulot. 

Si déambuler dans des couloirs de base spatiale n'était guère une perspective enchanteresse, il faut avouer qu'on ne ressent jamais le sentiment de répétitivité. Couloirs sombres, néons clignotants, tuyeaux par lesquels fuit de la vapeur, cadavres démembrés, traces de sang à profusion, ombres de nécromorphes fuyantes.....bref, les game designers s'en sont donné à coeur joie pour qu'au détour de chaque couloir, votre ventre se serre et vos mains suintent sur la manette !

Mais l'ambiance particulièrement pesante et opressante n'est pas le seul fruit d'un level design réussi. En effet, coté ambiance sonore, c'est tout simplement du jamais vu. Les pas qui résonnent sur les grilles métalliques, les cris déchirants qui transpercent le silence, les rales des nécromorphes, le souffle haletant d'Isaac dans sa combinaison. La musique, sublime et délicieusement rythmée sait se mettre en retrait pour parachever une ambiance qui finira de vous plonger au plus profond de l'angoisse !

Par ailleurs, dans ce second volet, Isaac a soigné son aphonie et parle désormais. Le doublage du héros ainsi que celui des personnages secondaires est très bon, même si coté dialogue, on se contente du B.A.B.A du film d'action, dommage !

Enfin, que dire de la mise en scène : celle ci est tout simplement Hollywoodienne et fera la part belle aux codes du film d'action sans mettre de coté les grands classiques de l'horreur  dans lesquels Dead Space puise son inspiration (Alien, The Thing.....). 

 

Isaac et Nécros sont sur un vaisseau

Coté gameplay, Dead Space 2 est très clairement orienté action. Si ce parti pris rejoint la tendance actuelle (notamment celle des RE), Visceral Game nous prouve qu'on peut privilégier des phases d'actions rythmées et brutales sans renoncer à une ambiance horrifique et flippante.

Les combats sont jubilatoires et brutaux, les nécromorphes se jettent sur vous en hurlant et autant vous dire que c'est très déstabilisant, d'autant que vous ne devrez pas vous contenter de leur coller un pruneau dans la tête, mais leur découper les membres, ce qui est d'autant plus délicat. Les affrontements sont particulièrements sanglants et brutaux et les armes sont relativement variées mais d'utilisation totalement différente, chacune étant adapté à des situations.

Par ailleurs, certaines actions prendront place en gravité zéro, donnant lieu à des phases absolument splendides et contemplatives (ah, le passage au dessus de la station pour rééquilibrer les panneaux solaires).

L'interface est quant à elle, bien pensée et plutôt originale et permet une détection des objectifs rapides et un "switch" des armes rapide, ce qui sera absolument nécessaire étant donné la rapidité de certaines bestioles.

Conclusion

Réussir un survival horror orienté  action sans pour autant perdre la substance angoissante et claustrophobique n'était pas un pari gagné pour EA. Et pourtant, là où d'autres se sont plantés, Visceral Games réussi un coup de maître en servant au joueur un titre angoissant, brutal et hollywoodien,  magnifié par une réalisation hors pair à tout point de vue...Rien que ça !