Je vais commencer simplement par dire que j'ai joué à "Assassin's Creed" premier du nom, et je n'ai pas aimé. Le jeu était répétitif au possible, l'intelligence artificielle à la ramasse, et les décors, bien que immenses, soporifiques et donnant l'impression d'un gigantesque patchwork de copié-collé.

Pourquoi jouer au deuxième volet alors, me direz-vous? Par masochisme, peut-être, mais aussi et surtout pour cette fâcheuse tendance que j'ai à espérer que les développeurs auraient compris leurs erreurs et rectifié tout cela pour le numéro deux. Alors, est-ce le cas ?

On prend les mêmes et on recommence

Je n'avais vraiment pas accroché à la partie "Animus" du premier jeu. L'histoire dans l'histoire m'avait profondément agaçé et j'espérais vraiment que cela passerait à la trappe. Que nenni puisqu'elle revient de plus belle dès le début du jeu pour encore placer le joueur dans le rôle de Desmond Miles, le héros au charisme de moule du premier opus. L'histoire prend place immédiatement après le premier volet et est grosso modo du même acabit, avec une guerre millénaire contre les vilains templiers.
Notre héros voyage cette fois dans le passé d'un autre de ses ancêtres, Ezio Auditore, fils d'une famille noble de Florence. Sur fond de vengeance et de complot, notre assassin se baladera dans plusieurs villes de l'Italie de la Renaissance.

Ezio le super héros du XVème siècle

Tout comme dans le premier jeu, Ezio est un assassin très agile et très habile. Il peut se déplacer rapidement sur les toits, se battre avec quantité d'armes, et assassiner ses cibles de quantité de manières différentes. Le système de jeu est d'ailleurs strictement identique au précédent volet. Ezio se ballade dans la ville pour accomplir des quêtes qui se résument le plus souvent à un assassinat. A côté de cela, il a à sa disposition quantité de quêtes annexes diverses : missions de coursier, missions de vitesse, contrats d'assassinats.

En plus de ces quêtes annexes, d'autres quêtes permettent de débloquer des secrets ou objets spéciaux : statuettes à récupérer, tombeaux d'assassins anciens à explorer, séquences mémoires du "sujet 16" à trouver et décrypter (à l'aide de minis casse-tête). Tout cela rompt un peu la monotonie du jeu, et permet de diversifier l'expérience, ce qui n'est pas plus mal.

Du côté de chez vous...

En plus de ces quelques ajouts, Ezio dispose désormais d'un "fief", une petite ville de banlieue en quelque sorte, qu'il pourra améliorer et rénover. Cela lui permettra d'en retirer un revenu fixe de plus en plus conséquent au fil du temps. Si l'idée de départ est attrayante, le concept tombe rapidement à l'eau quand on a rénové l'intégralité de la ville en à peine quelques heures, se retrouvant alors submergé par le pognon qui coule à flot. L'aspect monétaire du jeu perd alors tout intérêt quand on se ballade avec la bourse pleine à craquer.

Toutefois, pour débloquer tous les mystères de la villa, de nombreuses heures seront nécessaires. On regrette juste que l'aspect "améliorations" soit vraiment trop facile.

Sur des rails...

Contrôler Ezio est très simple, avec un seul bouton (deux parfois), on exécute tous les mouvements de déplacement. Cette impression d'assistance permanence devient toutefois vite énervante tant le personnage est lourdingue et la précision à la rue. Ezio aura tendance à automatiquement vouloir emprunter les itinéraires prévus, quitte à ne pas respecter la direction donnée par le stick. Vous voulez sauter droit devant vous ? Manque de pot un bout de toit est présent un peu à droite et paf, il saute dessus au lieu de faire ce que vous vouliez.

Cela a sans doute pour but d'éviter aux gens des erreurs de visée, en "télécommandant" les mouvements. Malheureusement c'est juste gonflant  et casse bien souvent la fluidité des mouvements. Pendant une course dans les rues, vous aurez une chance sur deux de vous retrouver aggripé à un mur que vous vouliez juste frôler, ou suspendu à une cornique de laquelle vous vouliez sauter dans le vide... Bref, trop d'aide tue l'aide et la série atteint là le paroxysme.

Discrétion pour quoi faire ?

Le point le plus gênant pour moi a surtout été le niveau de difficulté et l'intelligence artificielle. Cette dernière est à la ramasse tout le long du jeu. Les gardes sont des crétins congénitaux, sans yeux et sans oreilles. On les charcute par chariots entiers, et ils n'y voient que du feu.

De plus, l'aspect infiltration et discrétion propre à un assassin n'est pas mis en valeur. En effet quel intérêt de passer inaperçu ou de jouer le jeu du tueur invisible quand même avec vingt gardes à vos trousses vous pouvez tous les éventrer un par un sans une égratignure ? Et même si vous êtes touché, vous croulez sous les remèdes et pouvez facilement vous soigner.

Bref, si l'aspect combat est bien évidemment assez jouissif, la trop grande facilité du jeu gâche un peu la partie. Il aurait été plus judicieux par exemple qu'au delà de deux gardes sur soi, le joueur s'attende à une mort certaine, ce qui n'est VRAIMENT pas le cas ici.

De plus, le fait qu'on ne puisse se baisser, se coller au mur, bref qu'on puisse avoir accès aux mouvements classiques d'infiltration qu'on trouve dans tout jeu qui présente cette activité reste pour moi une énigme. Les phases d'infiltration dans les tombeaux des assassins se résument donc souvent à un repérage inévitable et une boucherie vite expédiée. Le jeu aurait tellement profité d'une belle panoplie de mouvements d'infiltration.

Crache ton oseille

Enfin comme d'habitude avec Ubisoft, on nous balance des DLC qui auraient dû faire partie du jeu initial, et cela pour un prix significatif. Au moins la fin n'est pas vendue séparément (Prince Of Persia, je te retiens!) Et pour finir, on notera que Ubisoft n'échappe pas à la mode de création de compte online (ici, cela s'appelle Uplay) sur un site externe au PSN, censé procurer bonus et autres contenus exclusifs. Choses absentes de leur service qui s'illustre par sa pauvreté et son non intérêt intégral. S'il vous plaît ARRETEZ de nous faire créer des comptes un peu partout pour rien! Merci!

Conclusion

Pour moi Assassin's creed 2 est un bon jeu, mais assez décevant. Ce n'est qu'une remise au gout du jour du premier, avec plus de quêtes annexes et une maison à soi qui sert à rien. Le gameplay et les environnements sont certes plus variés, mais rien de  bien nouveau n'est là, et les contrôles télécommandés sont toujours aussi frustrants. Un jeu over-hypé, qui en fait n'a rien d'extraordinaire. A titre de comparaison, Batman : Arkham Asylum est bien meilleur sur tous les points.