Pauvre War. Le sort s'acharne contre lui. Trahi par les forces maléfiques, le voilà condamné par le Conseil à devoir éliminer le Destroyer, accompagné par le Guetteur, la version démoniaque de la fée Navi dans Zelda.

L'introduction est typique d'un Metroid : une démonstration d'un War en plein possession de ses moyens avant qu'il ne perde tout (pouvoirs, armes, puissance). Après une courte cinématique, on plonge alors directement dans l'ambiance post-apocalyptique et c'est parti pour une grosse vingtaine d'heures à parcourir les différentes parties du monde à la recherche d'objets et à la rencontre de personnages mi-mythologiques et mi-fictifs. L'univers brodé autour de l'Apocalypse est travaillé, il n'y a pas de doute. War traversera un désert pour combattre une sorte de ver des sables ou affrontera le Reine des Araignées dans une ville à l'abandon.

Le gameplay est donc un mélange de God of War et de Zelda. Du premier, Vigil Games emprunte la violence des combats, les petits QTE ou le levelling des armes. Du deuxième, on récupère les "donjons", les objets magiques à obtenir afin de pouvoir explorer une plus grande partie du territoire et les énigmes (les dernières étant un hommage appuyé à Portal). Le mariage est plutôt réussi, donnant un Zelda plus bourrin ou un God of War un peu plus orienté exploration.

Et pourtant, malgré tous les efforts de l'équipe et le dessinateur Joe Madureira, War et les personnages en général manquent de charisme. Les décors sont assez beau esthétiquement mais les protagonistes sont assez générique. Des bibendums encastrés dans leur armure, des anges et des monstres vus et revus. Techniquement, c'est dans la bonne moyenne mais je n'ai pas trouvé les graphismes originaux. De plus, j'ai trouvé la fin trop rapide. En effet,  le dernier boss a été si rapide à battre (même en apocalyptique) que j'ai cru que le vrai Destroyer allait débarquer pour me donner un vrai combat ! Mais j'aurais dû m'en douter puisque le jeu est dans l'ensemble facile, n'offrant qu'un ou deux combats donnant du fil à retordre (et rien au niveau du combats avec les cerbères enflammés et les satyres de GoW3) et des énigmes intéressantes mais là aussi n'offrant presque pas de défi. Enfin, le manque de "donjons" qui sont au nombre de 4 peut faire sourire quand on le compare à un Zelda mais le jeu a tout de même une durée de vie honorable et, pour des questions de rythme, d'histoire et d'équilibre du gameplay, c'est peut-être même une bonne chose.

Darksiders est un jeu sympathique et bien fait. Mélange de God of War et de Zelda, c'est un bon palliatif pour ceux qui sont en manque des deux. A l'instar de Dead Space, Vigil Games réussit à marier différents genres avec un certain brio (mais peut-être moins que leurs collègues de chez Visceral Games). Il est donc dommage que le design soit si générique car ils ont fait des décors variés. Mais peut-être est-ce seulement moi qui suis peu perméable au style de Madureira ?

 

 

Petite note sur les trophées :
Il m'a fallu 32h pour obtenir le platine. Dans l'ensemble, ce n'est pas trop dur.
Conseils généraux : faîtes directement le mode Apocalyptique et ensuite, à part les 4 trophées ratables, jouez sans vous soucier des trophées afin d'apprécier le jeu.
Juste avant de le terminer, sauvegardez et ensuite, il faut parfois "farmer" pendant quelques heures pour certains trophées. Je pense notamment à Improvised Kills (150 kills avec l'environnement) pour lequel il faut recommencer le jeu en fait, c'est plus rapide ou Battle Hardened qui demande de tuer araignées sur araignées pendant un certain temps (conseil : récupérer l'artefact légendaire de Iron Canopy pour aller plus vite). Bizarrement, le trophée Aerial Predator ne m'a demandé que 2 essais alors que j'ai lu que certains avaient dû recommencer la séquence presque 20 fois.