Infinity Ward... Mmmm... On peut dire que ces gars là on su faire fructifier leur licence. 2003: le premier Call of Duty (COD) sort et apparaît alors comme le frère d'arme de la série des Medal of Honor. Sauf que pendant que la licence d'EA (Medal of Honor) pédale dans la semoule, celle d'Activision décolle et atteint son apogée avec le dernier épisode en date : Modern Warfare 2.
Avec des cargos entiers de jeux vendus, on aurait pu penser que le
studio allait prendre la grosse tête...et bien c'est le cas ! Se
revendiquant comme le plus grand studio actuel, il était temps que
SamPlay vienne remettre les choses en place et casser un peu le
deuxième opus, qui laisse apparaître - puissance 10 - les failles de la
« Infinity Ward Touch »

Mais pardi ! C'est quoi cette « Infinity WardTouch »? Cela tient en trois mots : Scripts, linéarité et ambiance
« putain, on est des bons et on va buter ces boches ! ». Et autant dans
les Modern Warfare, tout cela passe à peu près bien, mais
dans COD2, au bout d'une heure, on en a jusque là de la progression
basée sur un schéma rabaché jusqu'à l'écoeurement. Mais laissons de
coté un instant la révolte pour parler en toute retenue du jeu.

Au début, tout va bien. La présence de plusieurs campagnes (russe, anglaise et américaine), synonyme a prioride variété, nous rassure sur la suite des évènements. On lance le
premier niveau, la fleur au fusil, le cœur enjoué et on constate alors
que, graphiquement, le jeu tient encore la route malgré son age (4
ans). La campagne russe débute sur les casques de chenilles ; après le
didacticiel, on embraye directement sur la destruction d'un bâtiment
nazi (tout les allemands n'étaient pas nazi, qu'on se le dise!) et des
fusillades dynamiques et intenses. Niveau après niveau, on n'arrête pas
de courir à droite et à gauche pour faire péter ça, repousser ci et
atteindre cela. Certains moments héroïques ou originaux viennent
(rarement) ponctués la progression, mais pour être franc (tireur), on a
beau zigouiller des hordes de méchants allemands, on se fait chier...

Ca
y'est ! C'est dit ! On s'emmerde la plupart du temps. Comme je le
disais, certaines scènes (Pointe du Hoc, Infiltration à Stalingrad
entre autre) offrent un sursaut d'intérêt à ce COD mais ensuite la
répétitivité repointe le bout de canon pour nous achever à coup de
scripts salvateurs et autres séquences toujours calquées sur le même
principe. Vous allez en placer des bombes, en nettoyer des maisons, en
défendre des zones, jusqu'à être quasiment capable de le refaire en
vrai. En fait, à chaque fois que l'on se réjouit de l'arrivé d'un
élément nouveau, celui-ci est réutilisé ad nauseam (c'est
vrai que c'est classe d'employer des termes latins...). Même piloter un
char dans le désert finit par lasser ! On aurait presque envie que les
niveaux se terminent ! Tout ça est bien dommages car tout n'est pas à
jeter dans ce Call of Duty 2. D'abord, on peut saluer le fait
que l'ambiance de chaque lieu et chaque zone de combat soit en général
assez réussi. Russie, Afrique du nord, Allemagne, Normandie (c'est
mieux en vrai...), on voit du pays (en guerre)! La mise en scène aussi
se révèle souvent efficace, en dehors du système "j'avance, script, je
tire, j'avance..." Tout est très cinématographique et les niveaux,
introduit par des images d'archives, parviennent à véhiculer un
sentiment guerrier qui évite que l'on s'endorme devant son écran.

Enfin
guerrier est un euphémisme... Ultra patriotique serait plus approprié.
Les répliques du genre: « enculé de boches » à toutes les sauces et
« on est les meilleurs » finit par agacer et je ne vous parle même pas
des dialogues ridiculement bateaux. Désolé si l'objectivité et les
points positifs sont éclipsés par la déception. Car, il faut dire, qu'à
sa sortie le jeu a été auréolé de récompense et de critiques élogieuses
qui, aujourd'hui, me paraissent un peu trop clémentes. Certes COD2 ne lésine pas sur l'action, les cadavres et les armes mais l'overdose n'est pas loin...

Reste
un mode multijoueur efficace, bien que déserté sur 360 (pas sur PC),
pour apporter de la spontanéité et de la variété à un titre qui, en
solo, s'apparente plus à un shooter sur rails multiples. Je conclurais
avec une citation du petit père des peuples, notre bien aimé Staline
(si, il avait une moustache !) : « La mort d'un homme est une tragédie,
la mort d'un million d'homme est une statistique ».