Attention, je vous préviens, j'ai une bonne douzaine d'années de jeu sur PC au compteur et à peu près trois semaines de console (la Megadrive ne compte pas), certains défauts sont donc probablement uniquement dus à mon manque d'habitude du pad.

 

En tant que grande exclu PS3 et coup de coeur officiel de Gameblog, je pouvais difficilement passer à côté d'Uncharted 2 une fois la PS3 achetée avec un bel écran plat pour aller avec.

Ce jeu laisse un sentiment un peu étrange pourtant. C'est tout à fait intéractif, mais d'une rare linéarité, à un point que même Valve n'a pas osé franchir avec ses Half-Life. Comme le disait une critique sur ce même site, on est littéralement poussé par le jeu du début à la fin dans un immense couloir très tarabiscoté quoique particulièrement bien mis en scène et scénarisé.

Il n'y a aucun reproche à faire à la réalisation, c'est un sans faute absolu : le jeu est d'une fluidité sans égale, les graphismes sont magnifiques, les animations quasiment parfaites, le scénario reprend les bases d'un bon Indiana Jones. C'est une réussite totale de la part de Naughty Dog. Le gameplay est tout aussi fluide : on passe de la grimpette à la fusillade puis un petit corps à corps, on résoud une énigme simplette ou deux, passage par une phase d'infiltration plus ou moins importante et reprend les fusillades... En fait, tout participe à une expérience cinématographique, sauf que l'on contrôle ce qu'il se passe à l'écran.

Le gros problème de cette façon de faire, c'est que l'intérêt de rejouer est pour ainsi dire nul : le level design et l'action sont rigoureusement linéaires, aucun choix n'est possible, aucun embranchement n'est prévu dans l'histoire. Pour être franc et direct, on est à l'opposé total de l'école Looking Glass/Irrational (System Shock, Bioshock, Deus Ex) ou Obsidian (Alpha Protocol, Fallout: New Vegas). Étant particulièrement sensible à l'intérêt d'un jeu vidéo où l'on doit faire des choix à assumer dans toute leur conséquences par la suite, je dois dire que j'ai beaucoup de mal à apprécier Uncharted 2 sur ce point-là, qui est pourtant la colonne vertébrale du gameplay.

Le coup de maitre de Naughty Dog est donc d'être parvenu à faire d'une expérience aussi linéaire un jeu que l'on ne parvient pas à lâcher du début à la fin, malgré la confusion totale des fusillades dues à l'imprécision congénitale de la manette pour viser et un scénario rajoutant à mon avis un peu trop d'antichambres du couloir d'accès au portail d'entrée secret de Shambhala.

Chapeau donc, même si c'est un jeu que je ne remettrai probablement jamais dans la machine, ce fut tout de même une expériene fort plaisante et que tout possesseur de PS3 devrait tenter au moins une fois.