Annoncé et mainte fois repoussé, Altair a crée un tel buzz que
l'attente s'est révélée insoutenable et que les espoirs placés dans le
dernier jeu d'UBI SOFT ont été énormes, mais à trop attendre un jeu, le
résultat peut se révéler en deçà des espérances. Presenté à coup de
vidéos aguicheuses comme un mélange parfait, Assassin's Creed dévoile
sa recette : une pointe de Prince of Persia, un soupçon de GTA et un
zeste d'Hitman. Ce sont les références qui apparaissent dés les
premiers assassinats et les nombreuses pirouettes. Alors contrat réussi
ou atterrissage raté?

Premièrement, plantons le décor
et éclairons un minimum le si mystérieux scénario resté secret
jusqu'alors. Et il faut bien l'accorder au développeur, le scénario est
réellement une surprise, et une belle! Sans vous dévoiler le principal
de l'intrigue, Assassin's Creed prend place au temps des croisades (en
1191 plus précisément), mais pas seulement puisque le voyage dans le
temps est au centre du jeu (et de la trilogie déjà annoncée). Vous
découvrirez donc que l'intrigue se déroule dans le présent. Le scénario
se révèle passionnant, entre organisation secrète, complots et
mystères, vous devrez trouver le pourquoi du comment petit a petit au
gré de vos pérégrinations dans le passé qui constituent, il faut le
dire, l'essentiel du titre.

Vous incarnez donc Altair, un
assassin déchu qui fait partie d'un clan qui a pour objectif de « laver
» le royaume des personnalités qui nuisent à la société par leurs
idées, des hommes très influents pour la plupart. Vous allez donc
parcourir l'immense royaume, composé de quatre villes, qui sera votre
terrain de jeu, à la recherche de contrats à remplir et donc de têtes a
faire tomber. Vous devez donc, pour commencer, vous rendre dans la
ville dans laquelle votre cible se trouve. Pour ce, le cheval reste le
moyen le plus rapide (mais aussi le plus classe!). Mais n'allez pas
croire qu'une fois arrivé en ville, votre cible va gentiment se laisser
approcher puis tuée. Il faudra en fait procéder de la même manière tout
au long du jeu : premièrement escalader l'une des hauteurs de la ville
pour surplomber celle-ci et dévoiler une partie de la carte pour enfin
- summum du style - faire un saut de l'ange et atterrir dans du foin
(si si! c'est possible), ensuite effectuer des missions (toujours les
mêmes) pour que les informateurs vous révèlent la position du chanceux
qui va se retrouver avec une dague entre les omoplates et là vous avez
l'entière liberté d'aborder la situation : par les toits, en tuant les
gardes, en vous faisant passer pour un moine, ou tout simplement en
fonçant sans réfléchir épée à la main - solution qui paye
malheureusement trop souvent. Une fois que notre grand méchant a mordu
la poussière, celui-ci nous fournit une des pièces du puzzle à travers
une cinématique qui conclura chacun de vos assassinats. En plus de ça
Altair « évolue » au fil de vos exploits (plus de vie, de mouvements et
d'armes) . Le contrat remplit, il ne vous ne reste plus qu'a
recommencer l'opération qui vous mènera au dénouement riche en
mystères. C'est un peu réducteur, mais vous vous apercevrez bien vite
que le déroulement est toujours le même. Répétitif ?

Et ce
défaut est d'autant plus frustrant qu'il entache un tableau qui se
révèle quasi-parfait. A commencer par le plus gros choc : les
graphismes, tout simplement ahurissants! Une distance d'affichage
énorme, des textures d'une finesse extrême, des effets magnifiques
(HDR, particules), le tout dans un univers extrêmement crédible, vivant
et passionnant. Le résultat est tout simplement sublime (ça fait
beaucoup d'adjectifs).Et pour enfoncer le clou, les animations sont à
tomber par terre : Altair se déplace avec une grâce et une aisance
presque irréelle, il saute de toit en toit, s'accroche aux rebords,
bouscule les passants ; et bien qu'il ne court pas sur les murs comme
son cousin de Perse, il dépasse de loin celui-ci en terme de
possibilités. C'est d'ailleurs l'occasion de vous parler de la
jouabilité qui demande un petit temps d'adaptation puisque les sauts
s'effectuent automatiquement : il vous suffit de rester appuyé sur une
des gâchettes pour que notre cabri avance sans rechigner, le jeu
prenant en compte tout les obstacles automatiquement, il n'a jamais été
aussi facile de jouer les yamakasis (peut être trop). Sinon aucun bug
n'est à signaler (sur la version testée : XBOX 360), la maniabilité est
parfaite et permet nombre d'action : voler des poignards aux brigands,
lancer des dagues, escalader les bâtiments, assassiner de plusieurs
façons, monter à cheval, s'asseoir sur les bancs, se cacher dans les
bottes de foin... La liste est longue et la liberté d'action immense.
J'evoquerai aussi les combats à l'épée et au poignard qui sont très
riches et jouissifs, fonctionnant sur un système de contres et 
d'esquives donnant aux joutes un côté réaliste et violent du plus bel
effet.

Pour terminer, le jeu se révèle assez long à défaut
d'être varié. Compter environ trente heures de jeu si vous avez la
motivation de tout terminer, c'est-à-dire les missions secondaires
aussi inutiles que rébarbatives ou encore trouver des drapeaux qui
n'apportent sur XBOX 360 que des succès. Mais bien sur, après, tout
dépend si vous aimez flâner dans les rues poussiéreuses et bondées de
Jérusalem rien que pour le plaisir des yeux et des oreilles, mais je
n'en doute pas.

La dernière production d'UBI SOFT est donc
globalement une réussite, mais l'impression que le produit a été
délaissé au profit du magnifique emballage laisse un goût amer de
gâchis. Il aurait fallu changer la chanson pour que ce tube devienne un
titre culte. Mais au vu de la fin plus qu'ouverte, il est quasi certain
qu'une suite est d'ores et déjà en préparation, reste à espérer que
celle-ci gommera les défauts du premier jet.