Surtout connu jusqu'alors pour ses
360 000 armes disponibles, Borderlands n'est plus aujourd'hui
réduit à une simple pelleté d'armes. Car en plus de compter pas
moins de 17 millions de guns en tout genre (si ils le
disent...), le titre de Gearbox Software (Brothers in Arms entre
autre) se révèle être en réalité un sacré First Person
Hack'n'Slash Shooter! Grosses pétoires, univers à la Mad Max,
second degré, il ne m'en fallait pas plus pour partir avec mon stick
et mon couteau sur Pandora!

Après une scène d'introduction
absolument excellente qui met tout de
suite dans l'ambiance, vous vous retrouvez dans un vieux bus où il
vous faudra choisir l'un des quatre héros disponibles. La gonzesse
qui comme d'hab' fait dans la finesse et la défense, le gros bourrin
qui se bat avec ses poings et un lance-roquettes, le chasseur plutôt
orienté vers le sniper et accompagné d'un aigle et le dernier,
parfaitement équilibré et armé de fusils à pompe et
mitrailleuses. Comme vous pouvez le constater, rien de bien original,
et ce n'est pas du côté du scénario qu'il va falloir aller
chercher cet aspect. Clairement pas focalisé sur l'intrigue -
narrant la recherche d'une arche légendaire - le jeu mise tout sur
son gameplay et son ambiance.

 

Du sable à perdre la vue...

Alors ne me demandez pas de vous exposer le background de
cette planète ni le pourquoi du comment de l'histoire car on en sait
rien. Hostile et peuplée d'autochtones étranges, voilà le postulat
de base. Ensuite, il ne tiendra qu'à vous de vous créer un perso
armé jusqu'aux dents et de vous frayer un passage jusqu'au ridicule
boss de fin. Mais avant d'en arriver là, il va falloir en dézinguer
des trucs! Pas d'inquiétudes, dés les premières minutes les ennuis
commencent... A peine descendu du bus vous êtes accueilli par un
petit robot (un clap-trap) qui vous indique le chemin jusqu'à la
première bourgade. Évidemment, vous allez découvrir l'hospitalité
locale et faire la connaissance des délinquants du coin. Clairement
à la masse, parfois difformes mais toujours agressifs, les méchants
du jeu vont du toutou qui préfèrent les coups de dents aux coups de
langues aux insectes géants en passant par des humains (enfin ça y
ressemble...). On sait donc rapidement où l'on a atterrit ; et les
paysages on beau flatter la rétine avec leurs étendues désertiques
et leurs petites bourgades façon Bioshock sec, on est en
permanence menacé. Et la population dans tous ça? Comment dire...
Rare sont les personnages qui ont toute leurs tête. Tout part en
vrille sur Pandora et les conditions ont beau être exécrables, il y
a toujours de la place pour l'humour et la dérision. Les
développeurs auraient pu choisir de garder une ambiance «sérieuse»
comme c'était le cas dans les premières versions du jeu, mais ici
les dialogues sont crus et le ton volontairement léger. «Mon père
disait toujours: Pourquoi marcher quand on peut rouler!, d'un autre
côté il était cul de jatte...». Ça en jette comme réplique et
en plus c'est drôle! De même les petits robots sont absolument
tordants! Cela faisait longtemps que je n'avait pas vu de personnages
aussi charismatiques! Quand celui-ci est mal en point, il sort des
phrases telles que: «J'ai une fuite!» ou «Je baigne dans mon
huile!», le tout avec une voix robotique qui
n'a rien à envier à celle de Portal.

 

17 millions
d'armes et moi et moi et moi...

Que serait Borderlands sans les armes? Pas grand chose. Mise
en scène et scénario quasi-inexistant, quêtes et trajets
rébarbatifs, les lacunes sont nombreuses mais le système de jeu
compense heureusement ces souçis. Premièrement, la vue à la
première personne, en plus d'être parfaitement adaptée à ce culte
de l'arme, est quelque chose d'originale pour ce type de jeu. Entre
FPS et Hack'n'Slash, Borderlands a trouvé le juste milieu.
Gardant l'essentiel des deux genres, il offre certes arbres de
compétences, chasse à l'XP et équipements aux multiples capacités
(dégâts, éléments, coups critiques, cadence de tir, bonus de
santé...) mais également une partie tir jouissive et nerveuse. Une
richesse de jeu qui doit aussi beaucoup à la palanqué d'armes
disponibles et au plaisir presque obsessionnel d'obtenir celle qui a
la méga classe! Effectivement, elles sont toutes unique (look et
capacités) mais en plus chacune d'entre elles a un comportement qui
change sensiblement votre façon de décapité des têtes et
d'arracher les membres. A vous de trouver gâchette à votre doigt en
ouvrant les coffres rouges planqués un peu partout. Ils sont souvent
synonymes d'objets sympathiques et sont le seul moyen de trouver des
objets digne de ce nom. Car ce n'est pas sur les cadavres ou même
sur les boss - tous plus faiblard les uns que les autres - que
vous mettrez la main sur les armes qui défouraillent grave. C'est un
des problèmes puisque l'on se rend vite compte que mise à part des
dollars le looting est sacrément radin (ça c'est de
l'expression de geek!). Après, il reste toujours les échoppes
ambulantes (distributeurs) proposant souvent des fucking objets
coutant la peau des fesses.

 

Nature morte

Je ne sais pas si vous vous rappelez, mais le style graphique était
à la base beaucoup plus conventionnel. Puis, à la surprise général,
Gearbox a cru bon de tout changer en cours de route et d'opter pour
le Cel-shading. Un procédé permettant un rendu BD du plus bel effet
et collant parfaitement à l'humour du titre. Il est ici utilisé à
merveille et donne aux environnements un cachet certain. On ressent
en permanence la chaleurs, la crasse, le sable et autres trucs
dégueulasses. D'ailleurs en parlant de ça, le «médecin» du coin
fait dans le genre boucher si vous voyer ce que je veux dire...
Enfin, trêve de gaudrioles! Pour revenir à la personnalité
artistique du titre, celui-ci se situe entre un Bioshock(ambiance 50s, distributeurs, société en perdition) et un Fallout(aspect cartoon et second degré). En un mot comme en cent: c'est
réussi! Maintenant nous allons parler de la vision texto-centriste
au théâtre... Ah merde! Non, ça c'est du théâtre! Faut vraiment
que j'arrête d'écrire en cours! En attendant, place au doublage et
à la bande-son! La VF est pour commencer quasi-parfaite, mise à
part quelque traductions foireuses («retourne voir ton vrai père!»
Ça c'est de l'insulte!). Les musiques quant à elles sont très
réussies ; avec un coup de cœur pour celle de l'introduction. Un
jeu à forte personnalité donc...

 

World of
Pandora

Une personnalité artistique mais un certain goût pour la voie de la
facilité quand il s'agit d'occuper le joueur. Amateurs de MMORPG
coréens, réjouissez-vous! Borderlands regorge de quêtes
toutes aussi inintéressantes les une que les autres. «Va chercher
50 cristaux, ferme 3 valves (vive Half-Life!), tue 5 trucs,
ramène-moi ceci ou cela» ; on se fout royalement de se que l'on
fait. Au final, ce n'est pas bien grave puisque ce qui nous intéresse
c'est de gagner de l'expérience et atteindre la surpuissance à
l'état pure! Mais on se dit quand même que le contexte et les
personnages auraient mérité plus d'attention. Un jeu narcissique en
somme ; où l'intérêt est de booster son perso, gonfler sesstats (et son ego par la même occasion) et où l'autre n'a
pas plus d'importance qu'un nain psychopathe radioactif. Enfin, tous
ça c'est de la gnognotte par rapport au problème ultime: le monde
ouvert. D'habitude, le territoire façon bac à sable (normal c'est
le désert), c'est méga cool! Mais là c'est super lourd... Pour
commencer, la division du monde en zones multiplie les temps de
chargement qui deviennent à la longue vraiment agaçants. Mais en
plus de nous faire attendre durant plusieurs dizaine de seconde
devant des écrans fixes, les trajets - pour peu que l'on soit à
pied - cassent le rythme et finissent par ennuyer. Ces éléments
d'ordre pratiques sont clairement malvenues mais privent surtoutBorderlands d'une mise en scène et d'un scénario digne de ce
nom. Honnêtement, il aurait été préférable de proposer des
environnements plus «étriquées» mais mieux exploités, étant
donné le peu de chose qu'apporte la liberté qui nous est offerte.
Pour terminer sur une bonne note, j'évoquerais la durée de vie qui,
pour peu que l'on veuille atteindre le niveau maximal (50), vous
occupera facilement une trentaine d'heure. La présence de trois
parcours différents - synonymes de nouvelle partie + - est
également bienvenue et encourage fortement à retourner au combat
pour poursuivre la chasse à l'arme.

 

Aujourd'hui, j'ai l'irrépréhensible envie de faire une analyse à
deux balles façon décryptage pseudo-artistique dont nos compères
du septième art - entre autre - raffolent. Borderlandspropose sa vision d'une Amérique profonde, devenue le symbole de
notre planète laissée aux mains de pillards capitalistes
surexploitant une terre qui, dans un futur proche, sera semblable à
Pandore. Une planète perdue et aride dont on aura laissé s'échapper
- comme la jarre de Pandore - toutes les ressources synonymes de
vie, pour ne garder qu'un fond crasseux et pollué. Tout de suite ça
donne de l'importance et de la tenue à quelque chose qui ne paye pas
de mine...

 

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