Le fait que la rédaction de Gameblog soit présente chaque année à Cologne depuis 2009, avec un dispositif complet pour vous faire vivre cet événement en direct, vous donnera certes un indice sur la thèse que nous allons développer ici... mais allons-y tout de même et reprenons les choses depuis le début !

Gamescom, le plus grand salon de jeux vidéo du monde ?

Dans les faits, c'est exact. En attendant les chiffres de cette année, la Gamescom a réuni l'année dernière 340.000 visiteurs sur plus de 140.000 m2 de surface globale. Près de 30.000 professionnels ont fait partie de la fête, dont la moitié sont venus de l'étranger, 6.000 journalistes du monde entier ont couvert l'événement pour des retombées massives (475 émissions de TV, 775 de radio, 6.780 articles dans la presse écrite et 64.000 sur internet). Je vous invite à lire notre dossier Gamescom : historique et enjeux du plus grand salon jeu vidéo au Monde pour avoir plus de détails sur tous ces chiffres, sur l'histoire du salon, et vous convaincre du rendez-vous proprement monumental dont on parle ici.

Mais le nombre de visiteurs, la présence des professionnels et la surface au mètre carré font-ils l'intérêt d'un salon, pour nous journalistes et vous lecteurs ? Non, évidemment. Tous les gamers qui font le déplacement (et Dieu sait qu'ils sont nombreux et de toutes nationalités) sont certes ravis de pouvoir mettre la main sur tous ces titres à venir qu'ils attendent tant, de participer à des événements et de repartir avec des goodies plein les sacs, mais pour qu'un tel rendez-vous existe véritablement, au delà du lieu dans lequel il est organisé, il doit avant tout rayonner à travers les annonces et nouveautés distillées par ses principaux acteurs.

Microsoft et Sony répondent présent, Nintendo toujours en retrait

Du côté des constructeurs, si Nintendo continue d'aborder la Gamescom comme un rendez-vous direct avec son public européen, se contentant d'un vaste stand donnant accès aux jeux annoncés/présentés durant l'E3, rencontrant les professionnels (développeurs, distributeurs, c'est à Cologne aussi que de nombreuses décisions sont prises de ce côté invisible pour nous), mais boudant presque les journalistes, les deux autres grands acteurs que sont Sony et Microsoft participent de leur côté à faire de ce salon européen un rendez-vous plus exceptionnel.

Commençons par Sony qui, chaque année depuis la première Gamescom, prend ce rendez-vous très au sérieux. Une fois n'est pas coutume, nous avons eu droit à une conférence PlayStation à la hauteur de l'événement, dans une vaste salle et avec une scénographie travaillée (la même que l'année dernière), le tout pour servir un vrai temps fort, un jour avant l'ouverture du salon.

Lors du désormais traditionnel "Media Briefing", le constructeur était en effet venu avec quelques annonces sous le bras, parmi lesquelles pas mal de jeux indés comme The Tomorrow Children, The Vanishing of Ethan Carter, ou encore Volume, mais aussi d'autres de plus grande envergure comme DayZ ou Tearaway Unfolded. Par ailleurs, nous avons également pu avoir de nouveaux trailers spécialement conçus pour la Gamescom, avec notamment The Order : 1886, le sublime Rime ou encore LittleBigPlanet 3.

Pour ce rendez-vous européen, Sony a également annoncé l'arrivée sur notre territoire du PlayStation Now pour 2015, mais aussi celle de la PlayStation TV pour cette fin d'année. La PS4 se verra par ailleurs dotée d'une nouvelle fonctionnalité assez dingue avec la mise à jour 2.0, le "Share Play", qui permettra à un joueur PS+ de "prêter" à un pote, à distance, les jeux de sa ludothèque... et cette annonce mondiale a été spécialement réservée pour la Gamescom. Idem pour l'annonce "teasing" de Silent Hills via le projet P.T., ou encore pour le retour d'Until Dawn sur PS4 et sans PS Move, le dévoilement du nouveau Ninja Theory (Hellblade) et, surtout, le "finish move" de WILD par Michel Ancel, pour bien conclure la conférence... Bref : le plein de surprises pour une vraie conférence majeure.

Mais avant Sony, c'est Microsoft qui avait dégainé le premier. Habituellement en retrait avec des conférences plus chiches en véritables annonces (voire pas de conférence du tout, ou presque, avant l'année dernière et un "mini-briefing"), la firme de Redmond a elle aussi décidé de mettre les petits plats dans les grands pour se hisser à la hauteur de l'événement et de son concurrent direct.

Nous étions ainsi conviés dans une salle plus vaste que d'habitude pour assister à une "vraie" conférence, chargée de trailers alléchants et d'annonces plus ou moins fracassantes. A noter d'ailleurs qu'il s'agissait d'une salle utilisée par Sony il y a quelques années pour sa conférence.

Une monté en gamme donc, et les nouveautés étaient là pour nourrir l'événement : annonce de trois nouveaux packs (Call of Duty : Advanced Warfare avec console custom d'1To à 499 euros, packs FIFA 15 et Sunset Overdrive à 399 euros - qui rendent techniquement la Xbox One moins chère que la PS4), des nouvelles du prometteur Quantum Break avec une superbe séquence de jeu, l'annonce surprenante d'une exclusivité (finalement temporaire, voir les explications) pour le prochain Rise of the Tomb Raider, des jeux indé à la pelle qui sortiront d'abord sur Xbox One, ou encore l'arrivée prochaine d'une "Halo Channel"... Franchement, nous avons été surpris, après tant d'années "discrètes", de cette offensive de la Xbox. Il faut dire qu'elle est vraiment dans une position de challenger désormais, mais au moins on était du coup heureux d'assister à un briefing franchement solide.


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Redite de l'E3 ?

L'autre élément qui colle à la peau de la Gamescom, c'est cette idée de "redite" de l'E3, juste deux mois après. Il est vrai que les jeux de fin d'année y font une nouvelle apparition, et que pour eux la surprise est moindre, forcément... mais non seulement cette nouvelle Gamescom a une nouvelle fois prouvé qu'elle pouvait dévoiler pour la première fois de nombreux jeux, mais aussi que les éditeurs se gardaient parfois de vraies exclus pour le grand salon européen.

Quantum Break ou ScreamRide chez Microsoft, The Tomorrow Children, Until Dawn, Hellblade, Rime ou Tearaway chez Sony, Silent Hills chez Konami, Life is Strange chez Square Enix, Assassin's Creed Rogue chez Ubi... autant de preuves qu'on peut découvrir des choses nouvelles et majeures lors de la Gamescom.

Par ailleurs, il faut noter aussi que la Gamescom est une bonne occasion de mettre la main pour la première fois sur quelques jeux qui n'ont été qu'annoncés à l'E3, ce qui en soi peut rendre le salon attractif aussi bien pour le public que pour les professionnels.

En définitive, il suffit de se pencher sur les faits et de faire la somme de toutes les choses plus ou moins majeures qui ont été annoncées et dévoilées lors de cette Gamescom 2014 pour se rendre compte non seulement que les choses ne font qu'évoluer dans le bon sens, mais aussi et surtout, pour répondre à la question initiale, que la Gamescom a désormais bel et bien fait son trou et représente un rendez-vous majeur de notre calendrier vidéoludique. Moins que l'E3 évidemment, et ce n'est sûrement pas prêt de changer, mais déjà plus qu'un Tokyo Game Show victime de la baisse de régime des développements japonais... À moins que le rendez-vous japonais ne se reprenne cette année ? Gameblog sera en tout cas sur place pour prendre la température et vous faire vivre l'événement de l'intérieur.