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Nous serons ravis de les découvrir et publierons les meilleurs.


Pour nous, européens, Final Fantasy VI est longtemps resté un mythe, une chimère. La faute à une époque pas formidable du tout. A sa sortie, le 2 avril 1994 sur Super Famicom, le Vieux Continent n'est pas encore considéré comme très accueillant pour le jeu de rôle nippon. Et puis, c'est bien connu : les localisations prennent un temps dingue. Sans oublier que la Saturn et la PlayStation s'apprêtent à faire oublier les consoles 16 bits. Bref, ce n'est pas le moment.

Sauf que les Etats-Unis vont y avoir droit, à cette version en anglais. Et très vite, en plus. Le 20 octobre 1994, grâce au travail de traduction, en trente jours, du seul Ted Woolsey - et quelques ajustements visant à ne pas choquer un public américain très puritain. Mais sous un titre qui va prêter à confusion : Final Fantasy III.

La politique de Square en matière d'exportation de la franchise reste un modèle de bizarrerie. Après le premier volet sur NES, le territoire américain n'a pas connu les deuxième et troisième épisodes. Du coup, le quatrième, sur Super NES, a été rebaptisé Final Fantasy II. Le suivant étant resté à la maison, Final Fantasy VI devient le numéro trois. Que, du coup, les européens "au courant" et ne parlant pas la langue de Mishima pourront se procurer en import, à prix d'or. En rencontrant des soucis liés à une atroce non-compatibilité avec les consoles PAL (menus invisibles, séquence de fin coupée). La poisse.

Le titre sera réédité en 1999 sur PlaySation, sous sa véritable appellation, aux côtés des deux précédents opus, dans la compilation Final Fantasy Collection au Japon et avec FF V aux Etats-Unis, dans le boîtier de Final Fantasy Anthology. On y découvre des séquences d'introduction et de fin en images de synthèse. Malgré des temps de chargement un peu aberrants, le bonheur est réel . Sauf que, une fois encore, l'Europe est lésée.

Il faudra attendre le mois de mars 2002 pour voir, dans nos contrées, sur la première machine de Sony, en solo mais accompagné d'une démo de Final Fantasy X (oui, le jeu PS2 qui sortira en mai 2002), une version officielle de Final Fantasy VI. Tout en anglais.

Cinq ans plus tard, c'est l'adaptation Game Boy Advance, édition ultime - quoique moins bien pourvue sur le plan sonore - qui bénéficie d'une traduction plus fidèle aux textes japonais et rajoute un donjon complet ainsi que quelques autres friandises... Dernière bonne nouvelle : on peut y jouer intégralement en Français ! Autant dire qu'il n'y a plus d'excuse. Si l'on occulte le fait qu'il est difficilement trouvable.

Pas de panique cependant : y accéder aujourd'hui est tout à fait possible. Sorti il y a peu dans une version largement remaniée visuellement (NDLR : et pas toujours pour le meilleur) sur iOS et Android (et reprenant les traductions GBA), Final Fantasy VI est toujours disponible sur console virtuelle de la Wii et PSN depuis 2011.

Écoulé à plus de 3 millions d'exemplaires à travers le monde, ayant joui de critiques dithyrambiques, il est l'épisode qui tente, qui ose et qui, pour beaucoup, a procuré des émotions inimaginables lorsque l'on sait que tout s'est fait par le biais de simples sprites et de musiques MIDI. Une oeuvre qui semble plus discrète que Final Fantasy VII dans l'Histoire du jeu vidéo mais qui porte déjà en elle, en 1994, des éléments qui sont aujourd'hui considérés comme acquis. Dont on se souvient plus pour sa narration et sa mise en scène que son gameplay pur de RPG.

Rien que l'introduction...

Et avant d'avancer dans ce dossier, demandons-nous encore (même si l'on sait que non), si la première démo technique de Square d'un combat en 3D sur Nintendo 64 n'aurait pas pu déboucher sur une adaptation ou une suite. Le droit de rêver, un peu...