Dans un futur très proche, en Italie, le ministère de l'intérieur autorise la mise en place d'une section anti-terroriste faisant usage des biotechnologies les plus avancées. Il s'agit plus exactement de se servir comme machines de guerres de gamines dont la mort aurait été inévitable si on ne leur avait greffé des organes et des muscles artificiels leur conférant une force surhumaine. Elles subissent un lavage de cerveau et sont ensuite adoptées par un membre de l'organisation, qu'elles sont conditionnées à protéger au péril de leur vie.

Un certain besoin

On distingue trois grandes branches de public visée dans les mangas. Sans caricature, on aura soit des Shônen, pour les jeunes garçons, des Shojo, pour les jeunes filles et des Seinen pour les gens de 15 à 30 ans. Cette dernière catégorie ennuierait les enfants et les ados s'il n'y a pas de femme à moitié à poil pour les exciter ; je n'ai jamais vu les Ghost in the Sheel mais la synopsis ne m'a jamais inspiré quand j'étais gamin, je n'ai jamais voulu regarder un épisode de Monster, bref pour moi un animé c'était pour les enfants, les seinens et leurs fameuses maturités à la poubelle.

Puis les années ont passé. Pour le manga papier, c'était plutôt fini pour moi : Bleach et Naruto avait plus de 20 tomes, les scénarios devenaient ridicules et sans fins, j'avais fini de lire la série Mär et Witch Hunters ne comptait que sur le lollicon et son trait épais pour m'épater. Alors, j'ai essayé de faire comme pour les jeux vidéo, je suis parti sur un site de critique et j'ai cherché les séries bien notées. On tombe sur Übel Blatt, la trame avait l'air pas mal (bien qu'à l'époque je manquais d'esprit critique) mais le fait qu'il y est un cheval qui viole une femme au tout début ruinait mes chances de me faire acheter la série par mes parents. ^^'

Deuxième chance, je tombe sur la série de Gunslinger Girl toujours grâce aux critiques. Des filles robots qui servent l'Italie contre des terroristes... Non, ça n'avait rien de bizarre pour un otaku. Mais flashback rapide je me rends compte que j'avais déjà vu la série de 13 épisodes sur Dailymotion ! Bien, sûr, j'étais jeune, je ne saisissais, il n'y avait que le design pastel m'avait charmé. Sans oublier que je trouvais ça rasoir, long, il ne se passait pas grand-chose et le générique d'ouverture était tout simplement horrible. Pourtant, au risque de jeter de l'argent par la fenêtre je demande à ma mère le coffret du tome 1 à 4. (Les deux premiers tomes ayant les même scénarios que les épisodes) Puisque je m'efforçais de rester dans la culture manga me considérant comme rien d'autre qu'un otaku.

La disparition de cliché, la maturité ? La surprise.

Si vous avez lu le synopsis en italique et si vous êtes un familier des jeux japonais ou des manga. On peut s'attendre à quelques formules bien efficaces. Maintenant, je pense tous les connaître, les spitch d'animé ne me surprend plus et avec Gunslinger Girl je m'attendais à des trucs bien précis.

On s'attend de voir des images de fille dans des situations grotesques en petite culotte pour flatter les lollicons (tolérer dans un seinen) après quelques séquences de baston contre des terroristes. On s'attend à des réflexions débiles à cause du lavage de cerveau, des pleurnicheries de jeune fille à cause de leur traumatisme, des révélations too-much et des membres bioniques.

Pour continuer dans les clichés, on s'attend même à des trucs plus subtils, mais tout aussi ridicule. On différencie les personnages uniquement à leur arme de prédilection comme dans les jeux vidéo ou alors une couleur de cheveux par personnage féminin. Des trames politiques où l'enjeu serait ses fameux armes bioniques. Des antagonistes du même thème comme des cyborgs avec une trame politico-militaire ayant un rapport avec le Japon.

Ce n'est pas suffisant pour hurler au chef-d'œuvre, mais au moins le manga évite tous les clichés cités au-dessus. Jamais on aura un surenchère d'action, les phases sont rapides et expédiés puisque de toutes façons les gamins sont quand mêmes fortes. Pas de scène de sexe comme on en voit dans les ecchis. Gunslinger Girl est difficile à classer, l'ambiance mélancolique se sent moins que dans l'animé, la psychologie des personnages complexes sans jamais rentrer trop en profondeur et le côté politique et mafieux très présent n'en fait pas une série policière.

Rarement spectaculaire, aucun mélodrame et sans cruauté.

La sur-caractérisation des personnages, le manque de réel but pour ceux-ci, l'aspect très quotidien de l'histoire, le manque de spectaculaire visuel et scénariste, ce côté sobre qui se veut très cru m'ont fait penser que Gunslinger Girl c'est un peu Polisse de Maïween contre un film d'action américain. Le traumatisme des jeunes filles par exemple sont souvent explicite, une jeune fille a été violé autour des cadavres de ses parents. On se contentera d'un plan généralement sobre sans montrer la scène, on évite les tournures de sensibleries (bien que l'état physique de Henrietta fait surfait) parce que de toute façon on traite ça avec une certaine banalité.

Présenter des jeunes filles qui tuent de manière aussi sérieuse, aussi sereinement des mafioso. Les gens disent que c'est horrible de voir ça. Je trouve pas ça réellement dramatique. Une enfant de 12 ans avec une arme à feu à la main ça ne m'impressionne pas, ça ne m'attriste pas. Heureusement l'histoire ne compte pas sur ça pour installer son ambiance mélancolique.

Il repose plus sur les relations entre les personnages et leurs psychologies. Chacun son réellement différent, chaque enfant est droguée et conditionnée pour aimer leur partenaire. Le premier tome arrive à poser ces enjeux en présentant chaque couple et une enquête. Les relations sont travaillés on aura des « frères » qui se rendent bien vite de la trop grande affection de leur « soeur » ou à l'inverse qui les filles qui comprennent très vite que leurs amours n'ont rien de naturel.

On pourrait croire que c'est juste des histoires d'amours mais le premier tome nous ramènera vite à la réalité. Jusqu'où peut aller le conditionnement de jeunes enfants, leurs amours envers leurs frères et la froideur de ces derniers. Il n'y a aucun suspense, on le sait au fond de nous ça peut que finir mal, très mal.

Un monde d'adulte reste quand même ennuyant et sérieux ?

Pour l'instant je ne possède que 4 tomes sur 12. Dire que le récit ne dévoile réellement ses enjeux qu'au quatrième tome. Comme il est dit précédemment le manga se veut sobre, les filles n'ont pas de membre bionique pour faire style, non elles ont juste des muscles artificiels, les membres replacés et drogués. Cela n'explique bien évidemment le fait quels ont une durée de vie limité (les autres soucis de santé sont expliqués sauf cette histoire d'espérance de vie) ou encore que leurs sens soient sur développer (ouïe de chien qui passe mal mais qui a permis de renforcer le côté outil).

Non, le background de Gunslinger Girl n'est pas sûrement pas compliqué par le faible vocabulaire médical. Non ce qui est rebutant pour le jeune garçon, c'est la politique. Il y aura rarement de « méchant » clairement défini qui nous expliquera gentiment son plan diabolique. Ici, on est dans un monde de politique, le crime organisé, les partis politiques douteux ou pas se livrent une véritable guerre. Pas de manichéisme, c'est compliqué et ça n'a rien de drôle.

L'histoire de Yu Aido s'offre quand même quelques effets de style. On fait la connaissance d'un duo de poseur de bombe, mentor et élève, Franco et Franca qui romance le récit. Impossible d'oublier Pinocchio, jeune adulte tueur à gage pour son oncle depuis ses jeunes années adepte des couteaux. Au diable la crédibilité !

Des faiblesses d'une autre nature aussi

Le récit accuse aussi d'autre problème. Déjà la manga papier bien qu'original est inférieure à l'animé. Celui avait la musique, le doublage, sa direction artistique pastel, la fluidité de l'animation qui permet de mieux apprécier les courtes scènes d'actions. On avait aussi quelques détails relatifs comme la longueur des épisodes supérieures au chapitre du livre permettant d'approfondir encore plus le caractère des personnages, c'était bien utile puisque les premiers épisodes servaient à introduire les personnages mais sur la longueur l'histoire aurait accumulé une plus grande lenteur que le manga.

Conclusion

Au final, est-ce que j'essaie de vous vendre ce livre, de travailler ma rédaction et mon analyse ou juste laisser partir ma frustration vis-à-vis de l'article de BlackLabel ?  Un peu de tout mais maintenant que vous connaissez le livre, les hypothétiques prochains articles sortiront plus facilement.