Egon Schiele était avant tout un anatomiste de très grande qualité puisqu'il dessinait  et peignait en tenant compte de l'ossature de ses modèles.

Ce qui nous marque dans ses oeuvres c'est le caractère décharné de ses portraits, une espèce d'écartèlement des personnages, un peu comme si on leur avait rouler dessus avec un rouleau compresseur. On y ajoute une gamme de couleur verdâtre et un blanc livide accentuant l'aspect cadavérique de ses oeuvres et on a un joli sentiment que ce monsieur devait être sacrément torturé voire carrément dépressif, en même temps il a perdu son père très tôt...On peut pas vraiment le blâmer d'avoir tourner taré !

Le mélange d'érotisme et l'aspect cadavérique me fait penser à l'expression "cadavres exquis", pour résumer, il arrive à montrer que la "laideur" peut être esthétique.

Ce type était super pote avec Klimt, Gustave de son prénom, et on y retrouve vraiment le style.

Ici du Schiele :

Egon Schiele, Nu à la chevelure noire (debout), 1910

autoportrait

On peut discerner les deux artistes dans la sensibilité qu'ont
chacun : Schiele a une vision très torturée de l'érotisme et du
corps alors que Klimt trenscende ceux-ci de façon positive ( les couleurs vives et le luxe pour ce dernier).

Je ne pense pas qu'on puisse parler de l'un sans parler de l'autre : ils se complètent et c'est ça qu'est trop chouette !

Ici du Klimt :

 

Pour clore ce chapitre, je tiens à vous préciser que Schiele est mort de la grippe espagnol... Rien que le mot grippe me file des boutons... monde de merde...

PS : Je tenais aussi à vous préciser que ces deux peintres se sont beaucoup inspirés des estampes japonaises, et ont beaucoup utilisé l'orientalisme, je vous en parle dans un prochain article parce qu'il y a de quoi faire !