On poursuit notre petit bonhomme de chemin en ce mois Resident Evil, qui après avoir présenté ma petite collection et avoir revu les films d’animations, passe désormais par les deux jeux spin-off Chronicles. Portage Wii de la période dite ‘classique’, ceux-ci adoptent donc le gameplay à la wiimote et au nunchuk, relecture façon Shoot-sur-Rail de jeux devenus Cultes. Ces moutures à la première personne ont-elles aussi droit à cette distinguée appellation ? Voyons cela ensemble…

UMBRELLA CHRONICLES – 2007

Ce premier opus nous propose donc de revisiter les événements de Raccoon City narré par rien de moins qu’Albert Wesker le fourbe. C’est ainsi que nous retraverserons Resident Evil 0, Rebirth et Nemesis. Soit les jeux dans lesquels les S.T.A.R.S. furent impliqués. Mais également une quatrième partie, se débloquant une fois fini les trois premières (ainsi que leur niveaux bonus) se déroulant elle dans la Toundra russe, en 2003, et qui voit affronter Jill et Chris contre le dernier bastion de la firme pharmacologique Umbrella.

Le vil félon est de la partie et on l'incarne même dans certains niveaux bonus

La mise en place de ce chapitre russe est faite de manière habile, au travers des missions ‘bonus’ qui dans les faits nous font vivre pour la première fois des parties de l’histoire demeurées invisibles jusque-là. Que ce soit la rencontre entre Rebecca Chambers et Richard Aiken avant l’attaque de Yawn le serpent géant, la résurrection de Wesker et sa fuite du manoir avant son explosion ou bien encore voir Ada se sortir de ce guêpier apocalyptique après sa chute faussement fatale dans le laboratoire souterrain. À partir de ces petites histoires parallèles sont donc présenté en fil rouge via des cinématiques Sergei Vladimir, ancien militaire de la Mère Patrie est garant de l’héritage d’Umbrella. Notez que ces scénettes vidéos laissaient entrevoir – pour la première fois à l'époque! – l’énigmatique Oswald Spencer.

Vladimir et son bras droit Ivan sont les antagonistes du scénario imaginé pour l'occasion. Et rien que pour celui-ci le jeu mérite d’être fait par les fans de la saga.

Venons-en maintenant au cœur du jeu. Comme dit plus haut, nous voilà devant un shoot-sur-rail nous faisant traverser soit les couloirs du manoir Spencer soit les rues infestées de Raccoon City. Chaque mission propose d’incarner deux personnages (excepté les bonus) mais dans les faits cela ne change pas grand-chose…en dehors de l’arme secondaire avec laquelle vous débuterez le niveau. Après il n’y a rien de bien sorcier dans la jouabilité pure : il faut tirer sur tout ce qui bouge. Et aussi sur tout ce qui ne bouge pas, pour dégoter les différents collectibles, des munitions, des plantes de soins etc…

Ecran de jeu assez classique pour le genre. Les soins se ramasse dans le décor, les herbes vertes régénèrent la barre de santé, les sprays octroient un continue. Dans le 2 les herbes se stockent dans l'inventaire et s'utilise à notre bon vouloir.

Quelques mouvements à présenter en sus, comme le lancer de grenades qui demande une manipulation particulière (maintenir A + gâchette), le coup de couteau bien pratique contre les petites menaces qui vous saute au visage ou pour éloigner un infecté qui s’aventure trop près (maintenir A et agiter la wiimote tel un voleur à la petite semaine croisé Gare du Nord un dimanche soir) et surtout le contre qui peut vous sauver la vie en bien des occasions. Il faut agiter la manette comme un dératé dans un très court laps de temps quand vous vous êtes fait alpaguer par un mort-vivant et si l’action est réussie, cela déclenche une courte animation de contre plutôt stylée (et unique à chaque personnage !)

Les phases dans le noir, à la lampe-torche, sont un cauchemar.

Et comment ne pas évoquer les phases de QTE (et oui !), au moins une par chapitre si je ne dis pas de bêtises, mais qui ne sont jamais bien compliquées (attention toutefois, le bouton affiché est aléatoire. D’une partie à l’autre rien ne garantit qu’il sera identique, il faut donc rester vigilant lors de ces phases !). Enfin il est parfois proposé de choisir un itinéraire au lieu d’un autre (généralement juste une bifurcation qui vous amènera au même point un peu plus loin) mais aussi quelques passages secrets, accessibles si l’on détruit la porte adéquate.

Chaque épisode se découpe en trois parties accompagnés entre deux ou quatre niveaux bonus

Retour sur les armes. On commence le jeu avec la pétoire de base et l’arme secondaire affecté à votre personnage (donc soit Rebecca soit Billy Coen en début d’aventure). Au fur et à mesure de votre avancée et de vos trouvailles, votre arsenal s’agrandit pour finir par un panel plus que raisonnable. Mais ce n’est pas tout car il est possible d’augmenter vos accessoires létaux via les étoiles. "Mais qu’est ce donc que ces étoiles ?" Il s’agit de récompenses obtenues en chaque fin de niveau, lors du tableau des scores. Plus vous avez été performant, plus vous obtenez d’étoiles, et plus vous pouvez upgradez votre matos. Vous pouvez alors choisir à chaque début de niveau quelle arme secondaire vous souhaitez avoir et élaborez un semblant de tactique. Sachez toutefois que le pistolet est obligatoire et surtout non améliorable ! Et bien entendu les armes trouvées au cours du niveau s’ajoutent à votre besace.

Un score est attribué à chaque fin de niveau, en fonction des performances au vu des critères pré-établie

Chaque niveau possède également un rang (D,C,B,A,S), le but du jeu étant d’obtenir le meilleur possible, ce qui prouvera votre dextérité et votre savoir-faire. Certains niveaux bonus ne sont déblocables que si vous obtenez un rang S sur certains niveaux standard. Et comme le chapitre russe ne se débloque uniquement que si vous avez complété l’entièreté des niveaux (standards et bonus) il va falloir viser juste et bien. Et être efficace.

Jill observe une dernière fois sa ville avant sa disparition. Observez le reflet, et plus particulièrement la caisse, sur laquelle on distingue vaguement une silhouette recroquevillée. Qui est ce? La réponse est donné dans un niveau bonus, comme l'identité du passager de l'hélicoptère mystérieux.

Passons aux reproches à formuler sur ce portage façon PanPanBoumBoum de la saga de Survival-Horror. Déjà d’une, le changement d’arme est une tannée. Il s’agit d’un menu déroulant s’activant avec le bouton C du nunchuk. Une pression pour passer d’une arme à la suivante. Alors quand vous en possédez trois ou quatre, c’est tout autant d’appui à effectuer pour obtenir l’arme de votre choix. Au cœur de l’action, alors qu’une troupe affamée vous encercle ou qu’un Hunter s’apprête à vous tailler en pièces, il faut être précis et connaitre l’ordre de sa liste pour saisir l’arme idoine au bon moment. Et on se plante bien plus souvent que l’on ne réussi sa manipulation. Le nombre de fois ou j’ai gaché dans le vent une balle de magnum alors que je souhaitai user de mon fusil à pompe ne se compte même plus…

L'arsenal complet du jeu. Il y a de quoi s'amuser.

Un peu dans le même genre, les munitions ne sont pas pérennes dans votre stock. Autrement dit elles s’accumulent – mais aussi se perdent – en fonction de leur utilisation ou non au cours des niveaux. Concrètement, au moment de commencer un niveau avec un boss puissant, il est recommandé de faire, refaire et rerefaire des niveaux plus simples et de stocker un maximum de balles afin d’être paré au mieux pour l’affrontement contre le puissant adversaire. Car sinon vous serez fort désemparé quand vous débarquerez devant un Tyran avec trois balles de fusil et une autre petite cinquantaine pour faire office de mitraille…

On retrouve les Boss emblématiques de la série.

Mais le plus gros reproche, et de loin, est le traitement qu’a subi l’adaptation de Resident Evil 3. Alors que les deux autres sont – bien que très résumé – assez fidèle au matériau de base (en termes de lieu et de ‘scénario’), le 3 lui n’a pas eu droit au même traitement. Déjà d’une il n’a pas eu les honneurs de voir ses environnements remis au gout du jour. Il faut dire que le Nemesis datait un peu – là ou le 0 et le Rebirth offre toujours des décors magnifiques. Le choix fut donc pris de se faire dérouler l’intrigue de Resident Evil 3…dans les décors d’Outbreak. Exit donc le parc, le beffroi ou l’hôpital, place au métro et aux rues croisées dans le spin-off multi-joueurs de la PS2. Devoir affronter le Ver Géant au milieu d’une rue bétonnée en lieu et place du parc offre un sentiment étrange. Bon il y a quand même le troisième niveau qui lui se déroule bien au commissariat (Ouf ! Heureusement qu’il était dans Outbreak aussi !) mais cela fait de cette version shoot du 3 la moins fidèle de toutes. Dommage.
Le plus choquant reste cependant le traitement de Jill Valentine au cours des cinématiques (et cette tenue que je n’ai jamais apprécié). La vidéo d’introduction à ce troisième chapitre parlera d’elle-même…

La fameuse vidéo ou Jill se fait 'dévorer la minette' par un zombie. J’avais été choqué à l’époque, je le suis toujours aujourd’hui. Alors bien sur il s'agit d'une 'interprétation' mais quand même...l'image parle d'elle même. De toute évidence le traitement du personnage sera bien différent dans le Remake…et tant mieux!

Lorsque j’avais terminé ce jeu en 2007, une question se posait, lancinante. Pourquoi il n’y avait pas le 2 ? Le fait que le jeu soit encore plus vieux que le 3 était une explication…mais quand même le manque se faisait ressentir. Ou alors Capcom avait prévu le coup avec une suite…
qui sortira  quelques années plus tard.

Chris et Jill découvre le premier zombie ensemble...

DARKSIDE CHRONICLES - 2009

2002, quelque part en Amérique du Sud. C’est ainsi que débute cette préquelle mettant en scène Leon Kennedy et Jack Krauser. On les devine en Amazonie, au bord d'un des innombrables affluents du puissant fleuve sauvage. Leur mission est de retrouver un ancien chercheur d’Umbrella, récemment embauché par un chef de la pègre locale, Javier Hidalgo, pour des raisons qui reste à déterminer mais qui ne laisse rien présager de bon. C’est dans cette même région qu’ont lieu depuis quelques temps des disparitions inquiétantes de jeunes adolescentes, presque une cinquantaine au moment où les deux agents débarquent. Il y a-t-il un lien entre ces deux affaires ?

Leon et Jack font équipe pour mener à bien cette mission

Ce bon vieux Wesker cède sa place de narrateur à ce cher Leon, que l’on retrouve 4 ans après sa tragique aventure à Raccoon City et peu après son entrainement en tant qu’agent d’élite spécial du POTUS, option attaque bio-terroriste. Il n’a pas encore l’étoffe de sa mythique prestation de Resident Evil 4 (qui se passe 2 ans plus tard) mais il n’est plus non plus le bleu de Resident Evil 2. A ses cotés, Jack Krauser, venu des Forces Spéciales pour l’épauler dans cette mission. C’est donc au travers des récits de Leon que l’on parcourra cette fois-ci le deuxième épisode canonique ainsi que le Veronica, toujours en version Shoot-sur-rail digne des salles d’arcades d’antan.

Des zombies, encore des zombies, toujours des zombies.

Premier point qui frappe quand on débarque dans cette suite, c’est la narration qui se fond dans le gameplay. Là ou le premier se contentait de dialogue sans couper l’action, le Darkside lui propose des scènes entières narrant l’aventure, durant parfois une ou deux minutes. Résultat l’immersion est plus grande mais le rythme lui est par conséquent plus lent que son ainé. Point de vue graphisme, il y a une nette évolution, avec ce ‘détail’ qui change tout : on voit son partenaire à l’écran. Cela à l’air tout bête mais on se sent bien plus investit dans le destin du coéquipier quand on le voit à ses cotés. Car le principal ajout de cette suite, c’est le jeu en coopération ouvert dès le début (là ou c’était une option déblocable dans le 1, en finissant la mission d’Hunk si je ne m’abuse). N’ayant pas du tout essayé ces modes deux joueurs, je m’abstiendrai d’en parler.

Les scénarii on été adapté pour coller à ce nouveau format. Ce qui fait que Claire et Ada se cotoie dans cette version...

Toujours en terme de narration, le jeu se découpe différemment que le ‘Umbrella’. L’aventure s’ouvre sur ‘L’Opération Javier’ en Amazonie, avant de basculer sur RE2, puis de revenir le temps d’une mission sur le présent du jeu avant de repartir pour le Veronica. Enfin on se concentre pleinement sur la capture de Javier au travers de plusieurs niveaux finaux. Resident Evil 2 est découpé en 8 niveaux, idem pour Veronica, et Opération Javier en 7, les deux derniers étant une redite des niveaux 4 et 5, mais laissant découvrir la psyché de Krauser.

Trois aventures distinctes parsèment la galette, avec à droite les niveaux 'bonus' de Krauser

Je ne vais pas répéter ce qui a été déjà dit plus haut, la jouabilité étant calqué sur l’épisode précédent…à quelques variantes fort bienvenues. Déjà le système de changement d’arme à évolué, exit la liste déroulante, place aux emplacements libres sur le joystick. C’est tout simplement 1 milliards de fois plus pratique, plus ergonomique et plus rapide. Ensuite les étoiles s’en vont pour laisser la place à un principe plus classique mais plus rentable. Les objets destructibles dans les niveaux rapportent des sous, qui permettent ensuite dans le menu des armes d’acheter des améliorations (y compris pour le pistolet de base ! Enfin !). Il suffit donc de refaire à l’envie les niveaux qui rapportent le plus (indice : le centre d’entrainement de Rockfort Island, le manoir d’Alfred, le boss final), d’absolument tout dézinguer à l’écran sans ménagement puis de dépenser les soussous dans les améliorations. Sachez qu’il est de toute façon obligatoire d’investir là-dedans pour obtenir la bonne fin, qui se débloque en achevant le boss final en moins de 7 minutes. Et ce n’est pas avec le flingue de base que vous parviendrez à cet exploit.

Désormais chaque arme possède ses caractéristiques à améliorer. Mais le nombre d'armes différentes à été drastiquement réduit. Une par 'genre' (1 Fusil à pompe, 1 mitrailette, 1 arbalète...)

Là ou le premier avait juste réutilisé des niveaux pré-existant (raison pour laquelle le 3 utilise des environnements différents, ceux du Nemesis étant bien trop vieux), la version Chronicles de Resident Evil 2 elle se paye le luxe de remettre à jour les graphismes du jeu d’origine (en partie du moins car ils ont du reprendre ce qui avait été fait sur Outbreak et partir de là) et le Code Veronica à la première personne permet de découvrir les contre-champs non visible du jeu original. L’anecdote amusante c’est que le Veronica existe en trois versions différentes en jeu de tir. Dans un mode bonus très gadget du Veronica X (je ne sais pas si il est dans la version classique…), Survivor 2 est une relecture shoot-pas-sur-rail et donc ce Chronicles. Resident Evil Code Veronica à donc plus de versions à la première personne que de versions ‘classique’. Marrant.

Steve et Claire tentent de s'évader de l'île-prison, cette fois-ci en mode shoot-sur-rail

Au moment de faire le bilan, je trouve ce Darkside Chronicles mieux élaboré, mieux scripté, mieux mis en scène que le Umbrella Chronicles. Et aussi bien plus simple ! Là ou j’ai connu un vrai passage difficile dans le premier, me forçant à refaire encore et encore les niveaux pour pouvoir avancer (obtenir les rangs S…Grrr !), le second lui fut une vraie partie de plaisir (à 2-3 passages près, mais sans aucune mesure avec le pic d’Umbrella). J’ai quand même une grosse déception en ce qui concerne les niveaux ‘bonus’, en fait les chapitres 6 et 7 d’Opération Javier’, qui sont donc exactement les mêmes que les chapitres 4 et 5, à l’exception des réflexions personnelles de Jack Krauser en surimpression sonore. Pas fameux comme récompense…d’autant plus que les niveaux 4 et 5 sont DÉJÀ jouables en tant que Krauser ! Notez qu’il faut quand même les faire pour obtenir la ‘Bonne fin complète’ avec un caméo inattendu mais qui augure de ce qui arrivera dans le 4.

Krauser et Leon forment une bonne équipe mais leurs motivations finiront par diverger

Un mot enfin sur ces fameuses fins. Donc 3 au final. La mauvaise (chapitre 5 en plus de 7 minutes), la bonne version Leon (chapitre 5 en moins de 7 minutes) et la bonne version Krauser (Chapitre 7, la même que la précédente mais donc pas du même point de vue). Vous serez peut-être étonné mais la mauvaise fin est pour beaucoup de joueurs leur préférée. Et bien que ce ne soit pas mon cas il faut lui reconnaître une poésie, une symbolique et une esthétique pas vraiment coutumières de la saga. D’où ma compréhension de cette préférence. Alors oui c’est étrange, mais la mauvaise fin est plus belle, plus poignante et plus spirituelle que la bonne. Ce qui est je pense suffisamment rare pour être souligné !

La frêle Manuela à bien des secrets

J’aime beaucoup ces Chronicles, qui permettent de se refaire en un temps moindre la saga classique de A à Z. Cependant ils sont appréciables en tant que jeux complémentaires. Faire Resident Evil 1 dans Umbrella Chronicles, ce n’est pas avoir fait Resident Evil Rebirth ! Et de loin ! Et pareil pour chaque épisode.
Les missions bonus du premier sont appréciables car elles dévoilent certains aspects jamais vu avant, tout en introduisant un nouveau pan d’histoire amenant au chapitre russe. Malin et belle finesse d’écriture. Le second lui possède une meilleure mise en scène générale, mais en révèle beaucoup moins sur le Lore. Il s’agit en fait bien plus d’une introduction au 4 qu’autre chose. N’en reste pas moins un bon petit jeu de shoot sur écran, si on excepte ses deux derniers niveaux inutiles.

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Bonus :

Les niveaux spéciaux, que je mets là pour faire voir à quoi ils ressemblent. J'ai débloqué le premier (Le Libératoire Laboratoire) mais pas le second (Les Tofus Tout Fous). Mais de toutes façons ces deux niveaux ne m'intèresse pas du tout.


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Si un jour j’étais aux commandes d’un Resident Evil, ma team de rêve serait composé de Sherry Birkin, Manuella Hidalgo et Natalia Korda. Trois femmes qui possèdent des pouvoirs dû aux expériences qu’elles ont subies. Et cela permettrait d’en apprendre plus sur le sort de la jeune hongroise…mais cela est une autre histoire…