Ha! Enfin on sort du cycle Hulk/Iron Man pour élargir - et pas qu'un peu - l'univers du Marvel Cinematic Universe. Cette tâche incombe donc au Puissant Thor, Dieu du Tonnerre...On était en droit de s'attendre à un film épique mais ce fut loin d'être le cas...Allons voir ça.
 
THOR
2011
 
 
Réalisateur: Kenneth Branagh (Voyez son Frankenstein avec De Niro!)
Le Héros: Chris Hemsworth
Le Grand Nom: Anthony Hopkins
La Demoiselle en Détresse: Natalie Portman
Autres Apparitions Notables: Tom Hiddleston, Stellan Skarsgard, Kat Dennings, Idris Elba...
 
En plein désert du Nouveau-Mexique, en pleine nuit, en pleine tempête, la scientifique Jane Foster et son équipe tombent sur un homme sorti de nulle part. Ce dernier est beau comme un dieu, possède un phrasé noble mais est surtout totalement incohérent. Il prétends se nommer Thor et demande sans cesse où est son  marteau Miomio...
 
L'équipe de Jane Foster tente de décrypter les secrets du grand blond tombé du ciel
 
Il y a bien longtemps (quelques heures plus tôt) dans une galaxie lointaine, très lointaine (enfin je crois) Asgard la Magnifique s'apprête à célébrer son nouveau Roi, Thor, Fils D'Odin. Mais le vieux souverain interrompt la cérémonie...il ressent la présence de plusieurs géants des glaces à l'intérieur du Royaume. De cette attaque anodine découlera toute une suite d'événements et de révélations qui à terme mènera Asgard à sa perte.
 
De cette malice anodine découlera bien des péripéties malheureuses...
 
Mais nous n'en sommes pas encore là quand commence ce premier Thor. Quand on le découvre à la cérémonie censé le couronner il est au fait de sa gloire. La foule acclame son nom, ses amis et ses proches sont tous à ses cotés, il est grand, il est beau, il est fort, il est souriant. Mais aussi présomptueux, impétueux, crâneur...
Toute la Saga Thor (et les autres films où il apparaît) prennent alors sens sur son parcours: celle d'un Dieu qui perds tout. Littéralement tout. La déconstruction ultime de la figure héroïque par excellence.
 
Père et fils au fait de leur gloire
 
Revenons à nos moutons. Suite à une contre-attaque téméraire au royaume de Jötunheim par le Dieu du tonnerre et ses amis, Odin prends la décision de bannir son fils héritier sur Midgard où il rencontrera donc Jane Foster. Son principal objectif sera de retrouver son marteau magique Mjolnir, sa gloire et prouver à son Père qu'il en est le digne sucesseur.
 
 
Mais c'est sans compter sur l'autre fils d'Odin, Loki, qui manigance pour prendre le pouvoir. A l'origine conçu pour n'être qu'un faire-valoir à Thor, et un adversaire retors lors du final, Tom Hiddleston en fait grâce à son interprétation un véritable rôle majeur pour la licence. Tant et si bien qu'il sera l'égal du héros dans les suites, et l'antagoniste principal dans le premier Avenger. Il faut dire que le parcours du Dieu de la malice est bien plus tortueux, plus ambivalent et au final plus intéressant que celui de son idole de frère. Du moins dans ce premier métrage, le rapport et le parcours 'opposé' des frangins constituant l'une des force du MCU.
 
 
Thor fut ma vraie première déception de cette aventure cinématographique Marvel. Avec un réalisateur comme Kenneth Branagh, je m’attendais à un film épique, puissant, grandiloquent. Et au final on se retrouve devant un film pataud, sans âme, qui déroule son histoire sans la moindre passion. Ça manque cruellement de tripes, de cœur. Certaines scènes font même pitié (la "mort" de Thor, cliché vu un millier de fois et surtout mal réalisé, mal écrit, mal mis en scène...). La relation Jane/Thor est d'une niaiserie sans nom, pour ne pas dire ringarde. Seule la scène sur le toit est potable, car justement avec un peu de 'matière', un peu de profondeur. Pour le reste, c'est totalement oubliable. Ou presque.
Pour Tom Hiddleston qui est nettement au dessus du lot, Jaimie Alexander qui a un vrai truc qui marque et Stellan Skargard en vieil acteur chevronné, qui se souvient du trio des joyeux compagnons? Qui se souvient que Rene Russo joue dans ce film? Qui se rappelle du roi des géants des glaces qui parvient presque à tuer Odin?
Heureusement que certains acteurs charismatiques parviennent à faire sortir leur personnages du marasme ambiant, comme ceux cités plus haut mais ajoutons bien sur Idris Elba et Anthony Hopkins qui grâce à leur aura font exister Heimdall et le "Père de toutes choses".
 
Luther en gardien de la porte de téléportation et surveillant des Âmes de tout le Cosmos.Sacré boulot! En médaillon: Jaimie Alexander a clairement un charisme fou en tant que Sif.
 
Et c'est là que vient le temps d'évoquer Hawkeye...Ouilloullouille!!
Clairement introduit à la va-vite au dernier moment, Clint Barton fait son entrée de la pire façon qui soit. Le montage ne laisse aucun doute, les plans le mettant en scène ont été tournés puis insérés au forceps (aucune interaction avec d'autres acteurs autre que 'par radio', aucune utilité concrète...) Le seul plan complexe où il est évoqué est celui ou Coulson est au poste de commande entouré d'autres agents, dont Sitwell; il peut s'agir d'un 'reshoot' ou alors d'un trucage sonore avec redoublage du dialogue en post-prod. Ou peut-être même que Jeremy Renner n'était pas disponible pour le tournage et qu'ils n'ont pas pu faire davantage. Dans tous les cas le pauvre archer n'a pas droit au même traitement que sa comparse Natacha Romanoff dans Iron Man 2. Jeremy Renner est un acteur qui n'a pas de chance (où qui fait toujours les mauvais choix...).
 
L'introduction d'Œil-de-Faucon est complètement foirée
 
Le SHIELD est très présent dans le métrage et mets en avant Coulson et ses fonctions assez haut placées dans l'organisation. On apprends que bien que 'secrète' certains se méfient à l'évocation de son nom - le professeur Selvig qui à entendu d'étranges rumeurs sur un spécialiste des radiations Gamma qui à disparu de la circulation...Et que bien que se signalant comme 'faisant parti des gentils' ils n'hésitent pas une seconde à voler sans vergogne et sans aucune autorisation juridique le travail de toute une vie. En l’occurrence celui de Jane Foster. L'opinion que l'on a de l'agence est alors très différente de ce qu'on a pu en voir avec Tony Stark. Dès lors que l'on est un petit, le SHIELD vous traite comme des gens sans importance...
 
 
 
Voilà ce qu'il y a à dire pour moi sur le Thor de Kenneth Branagh. Ce film présente le monde du Dieu Nordique, ses acquis. Tout ce qu'il perdra par la suite. On peut dire que d'une certaine manière ce qu'il perds dans cette première partie, c'est ses certitudes et sa vision simpliste du monde. Le début de la déconstruction totale est d'abord idéologique.
Manquant de souffle épique et d'enjeu digne du personnage, le qualificatif qui me vient à l'esprit pour décrire au mieux cette production est 'balourd', ce qui est loin d'être flatteur vous en conviendrez. Pour sauver le tout du naufrage, certains acteurs tirent le métrage vers le haut, comme le pas encore populaire Tom Hiddleston qui se révélera indispensable par la suite ou Anthony Hopkins qui se la joue shakespearienne à fond les manettes (mais c'est ce qu'il faut dans un tel projet). En reste un blockbuster à peine moyen, qui ne sombre pas dans l'oubli uniquement car faisant parti du MCU. Décevant au plus haut point.
 
Même ce combat qui pourtant respire l'épique à plein nez se révèle cruellement fade
 
La scène post-générique: Erik Selvig débarque dans les couloirs du SHIELD face à Nick Fury. Le directeur lui présente alors un étrange cube bleu, qu'il décrit comme 'une puissante source d'énergie'. Apparaît alors Loki dans un reflet, que l'on comprend manipulant mentalement le professeur et lui faisant déclarer son intérêt pour la chose. Il s'agit de la première apparition du Tesseract, dont on fera plus ample connaissance dès les prochain chapitre, à savoir Captain America.
 

 
Le Caméo de Stan Lee: en tant que conducteur du pick-up qui tente d'arracher le marteau de son socle avec des chaines. Résultat peu convaincant...
 
 
 
 Bonus:
  Je ne sais pas si la technique du rajeunissement numérique était déjà utilisé à l'époque ou si il ne s'agit que d'un très habile maquillage...si il s'agit de la première option, on a là une de ses premières utilisations.