Icône des années 90 vidéoludiques et classique du média, la saga Streets of Rage est l'exemple parfait des bons jeux qui ne vieillissent pas. Le temps ne semble pas avoir de prise sur cette merveille de trilogie qui aujourd'hui encore sait séduire les nouvelles générations de joueurs. A l'occasion de la sortie prochaine du quatrième volet retour sur un Beat'em All éternel, pour replonger dans l'excellence mais aussi les défauts de ces titres mythiques.
 
 
 
STREETS OF RAGE - 1991
 
The City, qui ne sera jamais nommée mais qu'on devine aisément être New-York, est aux proies d'un puissant syndicat du crime. Trois policiers, las de la situation, décident de démissionner et de relever leur manches pour aller tataner les malandrins jusqu'à remonter au boss de l'organisation criminelle.
 
 
C'est ainsi que débute notre périple au travers des bas-fonds de la ville. La jouabilité est simple: un bouton pour frapper, un bouton pour sauter. Coup de savate quand on frappe en sautant. Et le bouton "A" qui sert à appeler les renforts, comme le constate la totalité des joueurs en début de partie. Le but du jeu lui aussi fait dans la simplicité. On avance et on dézingue comme on peut tout les lascars qui nous font face. La plupart du temps on a affaire à des malfrats de base mais de temps en temps on croise ce qu'on désigne désormais comme des Mid-Boss (la plupart du temps des boss déjà vaincus précédemment). Et à chaque fin de stage évidement un Boss qu'il conviendra de terrasser à plate couture. Et tout cela en évitant un maximum de s'en prendre plein la poire...
 
 
Huit niveaux composent le titre, chacun nous faisant traverser une partie de la ville jusqu'au siège du syndicat. Et tout autant de musiques mythiques les accompagnent. L'une des innombrables raisons du succès de "Street of Rage" c'est sans conteste sa magistrale bande-son. Une de celles que l'on nomme 'Classique du jeu vidéo'.
 

La bande-son de Street of Rage est tout simplement parfaite. A l'avenant du reste du jeu.

 
Ce jeu je le connais par cœur. J'y ai joué des dizaines de fois dans mon enfance. Mon frère prenait Axel et moi Adam. J'ai toujours préféré ce perso. Il nous fallut bien du temps et bien des essais pour apprivoiser le soft et parvenir à en voir le bout. Mais même lorsque nous parvînmes à le finir, nous y revenions encore...Ce jeu était comme une bulle d'oxygène, une heure de joyeuseté dans une vie pas souvent rose. Si possible privilégiez une partie à deux, le jeu y gagne en intérêt et en amusement (valable pour toute la trilogie d'ailleurs).
 
 
C'est un véritable plaisir que de parcourir Street of Rage, même encore aujourd'hui je kiffe d'y jouer. Ce jeu transpire le Cool par tout les pores. Chaque partie est un moment de Fun qui ne se dément pas, même trente ans après sa sortie! La maniabilité est toujours aussi fluide, l'impact des coups toujours aussi jouissive, l'animation et le design toujours aussi détaillé.
Un classique absolu qui ne souffre factuellement d'aucun défaut, que chaque joueur se doit d'avoir au moins essayé.
 
 
STREETS OF RAGE II - 1992
 
Un an après les événements du premier, Axel et Blaze sont de retour dans les rues pour y remettre une fois de plus de l'ordre. Ils sont cette fois-ci accompagné de Max Thunder et Eddie/Sammy "Skate" Hunter, respectivement ami et petit frère d'Adam, kidnappé par les vilains de l'histoire.
 
 

Streets of Rage II reprends les bases du jeu précédent en améliorant le concept sur bien des points. Meilleur aménagement des niveaux, quelques audaces dans les environnements traversés, plus grande diversité d’ennemis...bref plus de maîtrise. Il reste cependant pour moi moins bon que le premier, par son coté trop 'on refait le même, en mieux' et surtout son nouveau concept d'attaque spéciale.
 
 
Fini les anciens collègues qui débarquent en voiture pour donner un coup de main ô combien salvateur, place aux coups spéciaux tout droit venu de Street Fighter II. L'idée n'est pas mauvaise...sauf quand on sait qu'elle grignote sur la barre de vie de notre protagoniste. Argh! Cela conduit à une gestion parcimonieuse de ces attaques spéciales - ce qui n'est pas un mal - mais le prix à payé est à mon sens bien trop élevé. Du coup je n'utilise quasiment jamais ces super-attaques, rien de mon point de vue ne justifiant le fait de perdre de la vie. A fortiori dans un jeu ou elle à une telle importance!
 
 
Autre point négatif: l'absence d'Adam, mon perso attitré. Alors je me rabat sur Axel ou Blaze, voir Max le brutus. Mais en tout cas pas sur Skate -> méga-beurk ce personnage. Je trouve qu'il fait tâche dans la saga. Pourquoi un gamin en roller? Pourquoi? Je vois bien le coté 90's mais j'y vois surtout le coté gamin insupportable tête à claque qui atteindra son paroxysme avec Jake Lloyd dans l'Episode I en cette fin de décennie. Bref j'aime pas Eddie. Ou Sammy. Parce que oui il n'a pas le même prénom dans les versions jap' et US/PAL. Pour une histoire de tentative de coller avec un autre jeu mettant en scène un personnage semblable ou je ne sais quoi...
 
 Donc Sammy devint Eddie pour faire 'croire' à un lien avec un autre jeu, DJ Boy...drôle d'époque heureusement révolue
 
A me lire on pourrait croire que je n'aime pas du tout ce deuxième épisode, mais il n'en est rien je l'aime bien. Mais il est loin d'atteindre la perfection 'pure' et sans artifice du premier, il n'a pas la même fraicheur, pas la même Coolitude. J'y apprécie tout de même particulièrement le niveau au parc d'attraction, le passage dans le bar en début de jeu, la mise en scène générale...la musique bien sûr aussi. Mais au final il ne s'agit que d'une version ++ de l'opus précédent. Avec des défauts.
 
STREETS OF RAGE 3 - 1994

6 mois on passé depuis la seconde défaite de Mister X, le puissant patron du syndicat du crime de The City. Mais il est pourtant bel et bien de retour, avec ce coup-ci un plan machiavélique: remplacer tout les pontes de la ville par des robots à sa solde! Vil plan que voilà! Heureusement le Dr Zan prévient nos amis et les revoilà parti pour défourailler des hordes de truands et autres félons des ruelles sombres.
 
 
Première chose qui frappe quand on débute une partie, c'est le niveau de difficulté rehaussé par rapport aux deux précédents volets. Là on est plus dans la gaudriole de bon aloi mais dans une gestion tactique et technique de ses personnages. En clair on ne rigole plus. Pour nous aider les capacités de nos héros ont pas mal évoluées: roulade, course, super attaque, super coups...tout cela ne sera pas de trop pour vaincre les innombrables adversaires mis sur notre route. Ajoutez à cela des menaces de niveaux bien retors, comme des lumières clignotantes bien crispantes, des wagons en roue libre dévastateurs ou même un niveau chronométré (l'horreur absolu!). De plus de nouvelles 'factions' s'ajouteront aux ennemis. Dites bonjour aux ninjas et au robots. Apparaissant dans des niveaux spécifiques leur présence permet un renouvellement bienvenu des forces en présence. Mais le plus gros ajout reste sans conteste l'apparition d'un scénario. Oui oui...alors non on n'est pas chez Michael Crichton et l'histoire est en soi assez ringarde et présente uniquement via des boites de dialogue mais en soi elle existe et c'est déjà pas mal. Pour résumé, il y a une série d'attaque à la bombe en ville qui coïncide avec l'apparition de ces fameux robots décrit par le fameux Dr Zan...il doit y avoir un lien...mais lequel?
 
Streets of Rage III est clairement l'épisode sur lequel je m'amuse le moins mais aussi celui qui apporte le plus de nouveauté et de challenge. Je le trouve également moins beau que les autres, avec des personnages plus grossiers et moins fins qu'auparavant, au design plus pataud. Mais pour moi le plus frustrant dans ce jeu vient de ce fichu problème de perspective! J'explique: dans les jeux de la saga - comme dans tous ceux du genre - notre personnage doit se trouver sur la même ligne que son adversaire, afin de pouvoir se taper dessus allègrement. Tant que vous n'êtes pas aligné vous frapperez dans le vide. Hors dans Streets of Rage III je ne sais pas pourquoi je place TOUJOURS mon héros une ligne au-dessus de sa cible. Et évidemment une fois le coup parti dans le vent l'adversaire en profite pour bien se placer devant moi et me mettre une dérouillée en bonne et due forme. Ce phénomène ne se produit pas dans le I et le II, juste dans le III. Cela doit donc venir soit du jeu soit de moi-même qui ne parvient pas à saisir correctement la 'taille' des sprites représentant les vilains pas beaux, ce qui fait que je les vois au même niveau alors qu'ils sont en fait une ligne plus bas. En tout les cas, c'est énervant au possible!
 
En terme de level-design, on sent une réelle évolution également. Chaque niveau possède des phases bien distinctes les unes des autres. C'était déjà le cas dans le II mais c'est plus marqué ici - et plus efficace. De sorte qu'alors que le jeu propose en soi un niveau en moins (7 pour 8 précédemment) on à la sensation d'en parcourir plus.
Bon en fait il y a bien 8 niveaux, mais pas disponible dans une seule et même partie. Car oui le jeu propose plusieurs branches 'scénaristique' à partir du cinquième stage. Et donc le titre propose 3 à 4 fins différentes en fonction de vos choix et/ou réussite. Et obtenir la 'bonne fin' demande de bien tout saisir dans ce qu'on nous demande, ce qui n'est franchement pas évident.
 
 
Pour finir, un mot sur la casting de cet épisode. Adam mon chouchou est toujours absent. J'ai donc fait le jeu avec Axel et Blaze..un peu le Dr Zan et pas du tout l'autre gamin. mais voilà-t-y-pas que j'apprends qu'il est possible d'incarner le kangourou que l'on croise dans le jeu! j'ignorais totalement ça! Ni une ni deux on tente le cheatcode (possibilité de débloquer l'animal en cours de jeu aussi sans tricher) et je relance une partie. Et bah c'est bien simple, le kangourou est mon perso favori de Street of Rage III! Comment çà c'est encore plus stupide qu'un gamin en roller??! Oui bon, peut-être mais lui au moins il est cool! (et pas ringard!). On peut également débloquer un autre personnage - Shiva - mais je n'ai pas tenté le coup. Ce sera pour une prochaine fois!
 
Redécouvrir la trilogie Street of Rage fut l'occasion de confirmer le vieil adage: "les bons jeux ne vieillissent pas". Car même si le II et le III possèdent leurs défauts, il n'en demeurent pas moins d'excellents titres défouloir où il fait toujours bon revenir de temps en temps. Quand au premier, que je joue depuis toujours au moins une ou deux fois par an, il atteint une perfection rarement vu dans le jeu vidéo. Indémodable et culte, tout simplement.
Pour dire le niveau d'attente très élevé qui pèse sur le quatrième épisode qui doit sortir bientôt et qui je l'espère sera à la hauteur de ces légendaires ancêtres...
 

 
 
Les captures d'écran qui parsèment cet article proviennent toutes de la compilation Megadrive PS4 (plus pratiques pour faire des images). Aussi en cherchant quelques renseignements sur le net je suis tombé sur cet autre article Gameblog, bien plus complet, bien mieux écrit, bien plus renseigné et bien plus chiadé que mon pauvre texte amateur...à (re)découvrir pour en savoir bien plus sur cette licence!