Si vous avez lu mon test d'AC III, vous saurez que j'ai trouvé l'histoire complètement ratée, avec un héros niais et sans charisme. J'ai été assez dur sur le personnage de Connor, mais cela venait surtout de l'immense déception de découvrir un personnage sans intérêt alors qu'on nous survendait un héros complexe. Mais s'il y a une chose que j'avais vraiment appréciée dans AC III, c'était la partie avec Haytham Kenway, le père de Connor. Infiniment plus charismatique, Haytham était surtout un personnage intéressant parce que le premier vrai Templiers réfléchi et approfondi de la saga.

 

Un couverture absolument hors-sujet alors que le roman se focalise sur l'histoire d'Haytham Kenway

Alors pourquoi lire AC Forsaken, alors qu'on a un magnifique Connor sur la couv ? Masochisme ? Non ! En effet, le roman ne se focalise pas sur Connor, mais bien sur Haytham, son père, de sa plus tendre enfance à sa triste fin. 

AC Forsaken rompt ainsi un peu avec l'idée stupide qui sous-tend les livres AC : Ils suivent le héros des jeux, pendant les évènements des jeux. Bref, ils n'ont quasiment aucun intérêt à être lu par ceux qui auraient déjà joué aux épisodes en question. Mais cette fois, j'ai voulu y croire, j'ai voulu essayer.

 Ici, nous suivons les aventures d'Haytham de son enfance à Londres à sa mort via ses propres écrits dans son journal. On le voit d'ailleurs rédiger ce journal à plusieurs occasions dans le jeu. L'idée aurait pu être sympa, perso j'adore le côté « le héros jette ses pensées sur le papier après coup ». Je dis bien aurait parce qu'au final le réalisme en prend un sacré coup ! A 8 ans donc Haytham raconte donc avec précision son admiration pour son père, mais aussi le massacre d'une partie de sa famille ? Tout au long de sa vie, il couche sur le papier avec autant de précision les différents dialogues qu'il a pu avoir avec les nombreux protagonistes ? Ce n'est pas crédible en l'état, et on ne peut pas s'empêcher de le penser à plusieurs moments. Dommage l'idée était intéressante en terme de style littéraire.

Ubisoft a eu la très mauvaise idée de relater les évènements des jeux dans les romans... Heureusement, Forsaken dévie un peu de cette idée 

Au moins, l'idée de raconter l'histoire d'une perspective « Templar » est excellente. Ça change, et surtout ça m'a conforté dans mon idée que les Templiers étaient infiniment plus classes et réalistes que les Assassins. On découvre ainsi un peu plus en profondeur les idées des Templiers (pas trop non plus, on est dans un livre de jeu vidéo, faut pas déconner...), les liens d'Haytham avec certaines personnalités importantes de l'Ordre, mais aussi ses propres doutes sur le combat Assassin/Templiers. De ce point de vu, le livre est une bonne chose puisqu'il rompt avec la monotonie qui s'installe dans le scénario de la Saga, et l'on se prend à rêver d'un épisode ou l'on jouerait les templiers.

Globalement l'histoire n'est pas mauvaise : Elle est ultra prévisible. La première partie, qui raconte « l'avant AC III » est suffisamment accrocheuse pour qu'on ait envie de continuer et d'en savoir plus. Seulement après, vers la moitié du roman,  on reprend les évènements du jeu et là, même si le point de vue est différent et que certains chapitres se passent à des moments « hors jeu », une sensation de déjà-vu s'installe. Et ça a tendance à tuer un peu le plaisir et l'envie de continuer, tellement on sait à quel point le scénario du jeu n'est pas bon.  

 

On en apprendra beaucoup sur la jeunesse d'Haytham, mais aussi sur l'idéologie des Templiers. On reste néanmoins à certains moment dans du survolage 

Concentrons-nous sur les éléments inédits qui doivent représenter environ 60 du livre.  On en apprend donc plus sur l'enfance de Haytham, sur le massacre d'une partie de sa famille, sa formation au sein de l'ordre Templiers par une sorte d'ami de la famille, mais aussi sur sa quête de vengeance sur les assassins de son père (visiblement le nouveau héros de AC IV). Il y a de quoi faire et comme déjà expliqué, ça reste suffisamment attrayant pour avoir envie de lire la suite, du moins au début. Seulement le dénouement, le twist, tellement cliché que vous allez le voir venir à des kilomètres ! Et c'est d'ailleurs la grosse déception de ce roman : Son scénario est au final cousu de fil blanc. Ça commence bien, puis ça s'enlise, soit dans le bof, soit dans la répétition de l'histoire du jeu. Le clou du spectacle restant les dernières chapitres, absolument bidons. Haytham est mort, et c'est Connor qui reprend le journal et qui va raconter les derniers évènements du jeu... C'est hors sujet, et sans intérêt. Là encore dommage. Haytham était un personnage avec un tel potentiel dramatique qu'il aurait pu être un perso bien plus charismatique que les autres assassins qu'on a pu incarner.

A cela s'ajoute un style littéraire assez ado, pas très profond. Au delà du côté « Haytham a une sacré mémoire puisqu'il se rappelle de tout plusieurs jours ou mois après les évènements ! », l'action est souvent toujours la même. La retranscription des combats donne l'impression d'un simple enchainement de morts, sans réel effort pour rendre la chose difficile. Bref on est dans du roman de gare...

 

Le roman fera le lien avec AC IV qui se concentrera visiblement sur le père d'Haytham, Edward Kenway, qui apparait au début du livre

Que retenir de AC Forsaken ? Qu'il aurait pu être bon, que son personnage principal charismatique aurait pu avoir une histoire tragique comme les aime, et que ça aurait pu redorer à mes yeux le scénario de la saga. Malheureusement, le style pauvre, l'histoire au mieux un poil intéressante, mais trop souvent clichée et décevante, plombe au final ce roman. Au final, il ne va pas plus loin que sa couverture le laisse présager : C'est un livre marketing, conçu pour accompagner la sortie du jeu, et tout à fait dispensable.

Points positifs

Points négatifs

  • Haytham quoi !
  • Point de vue templier
  • On ne voit pas beaucoup Connor...
  • Scénario ultra cliché
  • Style littéraire pauvre et parfois incohérent
  • Fin particulièrement bidon
  • Haytham mal exploité 

Mon avis : TRES DISPENSABLE