Borderlands, c'est typiquement un de ces jeux que je pensais ne pas aimer. Du cel-shading partout, une ambiance un peu trop loufoque, et un jeu uniquement fondé sur le loot. Et puis, comme je l'avais écris sur ce blog, mon coloc l'a acheté, et avait besoin d'un wingman sur le coup. J'ai donc accepté, pensant que j'allais m'ennuyer ferme. La suite, vous la connaissez : Cel-shading, ambiance et loot sont désormais pour moi les grandes forces de la série. La sortie de Borderlands 2 approchant, j'ai même refait le premier et tous ses DLC avec mon coloc. C'est dire si je l'attendais.

 

Le premier épisode était génial, mais pas parfait loin de là même. Je n'attendais du 2 qu'une seule chose : Perfectionner l'expérience du premier. Rien de plus, rien de moins. Là où certains joueurs parlent de « Borderlands 1.5 », de jeu trop similaire, je parle de réussite totale. Borderlands 2, c'est ce que Borderlands aurait du être dès le départ... Mais commençons par le commencement ! 

Un des gros défauts de Borderlands, c'était on histoire purement prétexte au looting : Trouver un trésor nommé l'Arche (ou The Vault pour les anglophones). On sentait que l'Univers avait un gros potentiel... mais n'était pas assez exploité. Dans Borderlands 2, l'histoire est toujours un gros prétexte, mais cette fois il a été enrobé de sucre. Vous incarnez donc un nouveau groupe de Vault Hunters à la recherche d'une nouvelle Arche... or Handsome Jack, nouveau dictateur de Pandora, le cherche aussi.

 

4 nouveaux héros, pour 4 classes relativement similaires à celle du premier Borderlands

Le scénario, il est aussi simple que ça. Oui c'est encore un prétexte, mais il est bien mieux amené. Attention, on est loin des summums de narration et de frissons épiques, mais au moins Gearbox a retravaillé son approche. Fini les PNJ peu dynamiques (voir statufiés), fini retournement de situation qui ne vous arrache qu'un haussement de sourcil : Cette fois, le monde de Pandora est plus vivant, plus crédible et surtout plus attachant. La ville de Sanctuary est tellement plus vivante et moins fantomatique qu'une New Haven. L'histoire est loin d'être bouleversante, mais a le mérite d'exister (ce qui n'était pas forcément le cas du premier). Les cliffhangers ne vous retourneront pas la tête, mais vous en apprendrez bien plus sur cette planète. Ce scénario nous offre d'ailleurs une superbe galerie de personnages complètements loufoques

Entre le western post-apo et son humour complètement WTF,  j'avais adoré le premier Borderlands

Les personnages parlons-en. On retrouve les héros du premier...qui parlent enfin, et gagnent d'un seul coup en charisme. Clap-Trap, le petit robot (que j'adore) qui parle sans arrêt est de retour, plus soulant et marrant que jamais. On découvre également une ribambelle de nouveaux persos, tous plus dingues les uns que les autres. Jack par exemple est un monstre de cynisme, de violence et de folie. Tiny Tina est une psychopathe notoire dans un corps de gamine de 12 ans, et Sir Hammerlock est un chasseur british prêt à exterminer une espèce pour confirmer ses théories. Et là je n'en cite que quelques uns. On touche d'ailleurs à un des points fort de Borderlands 2 : Son écriture.

Un humour macabre mais jouissif caractérise parfaitement ce deuxième épisode

Ne vous attendez pas à du Walking Dead. Borderlands 2 ne provoque qu'une émotion : le rire. Les dialogues sont tellement dingues, tellement fins, tout en étant violents et drôles, qu'on a tendance à s'arrêter pour bien écouter les messages radios des personnages, de peur de louper une méga-vanne. Rarement j'ai vu un jeu avec un scénario assez bateau mais disposant de dialogues aussi mordants et à l'humour décapant. Je ne compte plus les multiples références à des films (Blanche-neige et les 7 nains), comics (découvrez Raakman, le bandit chauve-souris...), ou livres (Alice au Pays des Merveilles). Les mecs de Gearbox ont pris un pied énorme à l'écrire et ça se sent.

Environnements plus variés, plus colorés, plus beaux : On en prend plein la tête alors que la technique n'est pas renversante 

Autre point critiquable du premier qui est ici aussi parfaitement corrigé : La variété des décors. On pensait Pandora un monde désertique : On se trompait. Des montagnes enneigées, aux plaines verdoyantes en passant par les pentes d'un volcan, Gearbox a compris le message et nous livre des environnements qui en plus d'être beaux, sont variés et possèdent une identité propre. Fini les maps désertiques du début à la fin. Pandora est belle, et on prend un grand plaisir à la parcourir. Il y a même des moments où on s'arrête pour admirer  le paysage. Que les fans du désert se rassurent, il reste d'actualité et est même plus appréciable maintenant qu'il est plus rare.

 

Chaque personnage a son propre skill tree, et ils sont cette fois plus complets que dans le premier

Et puis il y a le gameplay qui lui, évolue moins. En même temps il n'y avait pas grand chose à jeter. Le FPS est nerveux, et jouissif à plusieurs, tout en étant un minimum tactique. Ouvrir des coffres, des placards, des boites de toutes sortes va devenir une de vos actions frénétiques et quasi-incontrolable du jeu. Comme dans Borderlands, ce deuxième épisode réussi à nous transmettre la folie du loot, ce besoin irrépressible de trouver une arme plus puissante et cette joie inexplicable quand on la trouve. J'avais adoré Borderlands pour ça, le 2 apporte des armes qui ont enfin une véritable identité graphique (différentes selon chaque marque) mais aussi fonctionnelle (le flingue jetable...).

Niveau RPG, rien de bien nouveau en somme, les nouveaux personnages étant pour la plupart (sauf Zero) de faibles évolutions de ceux du premier jeu. On prend néanmoins toujours beaucoup de plaisir à placer ses points, et à voir son personnage devenir une véritable machine de guerre au fur et à mesure que le jeu avance.

Handsome Jack, un des persos les plus barés du jeu : Juste génial

Dernier point que j'aimerais aborder : la difficulté et la longueur du jeu. Borderlands avait le défaut du perso trop baleze. En fait, on accomplissant les quêtes annexes, le perso gagnait trop d'expérience, le rendant beaucoup trop fort pour les quêtes « histoire » qui devenaient des balades de santé. Le 2 améliore un peu la formule, le niveau des ennemis s'adaptant mieux à notre niveau, mais vous resterez toujours un poil trop fort en finissant le jeu en large et en travers comme moi. Il demeure que le jeu est plutôt long, et j'ai mis un bon mois à le finir complètement (en jouant environ 2h30-3h par jour).

Borderlands 2 reste un FPS nerveux et absolument jouissif à plusieurs

Bon je n'ai pas pu tout développer (on a pas parlé des graphismes superbes) mais maintenant ça paraît évident, j'ai surkiffé Borderlands 2. A tel point que c'est l'un des rares jeux ou je ne développe pas les défauts...tout simplement parce qu'ils n'ont jamais entravé mon expérience de jeu. C'est définitivement une licence que je veux revoir, avec un concept plus en avant encore. Mais Borderlands 2 a déjà tellement à offrir au joueur qui comme moi en a marre des FPS patrico-moderne et veux un jeu qui a une âme. Borderlands 2 a cette âme, drôle, cynique, acerbe, et bourré de références en tout genre. Ajoutons à cela une « fièvre du loot » que j'ai adoré subir, et on obtient un jeu qui figurera très certainement dans mon top 3 de l'année.