Ceux qui me suivent que je suis un grand fan des jeux à univers étendus. J'aime quand le jeu est basé sur un univers solide, bien écrit, profond et intelligent. Bref, cet univers a une histoire, un background qui en fait tout son intérêt. Alors quand j'ai joué à Witcher 2, et que j'ai su que son univers génial provenait des livres d'un certain Sapkowsky, je me suis décidé à approfondir l'univers au travers de ses livres fondateurs.

Il faut savoir que je suis novice dans cet univers, et que j'ai ramé pour suivre toute l'histoire (merci Wikipédia) du 2 parce que je n'ai pas joué au premier. Le livre était donc une occasion de repartir de zéro, pour mieux appréhender toute la saga "Witcher" dans son ensemble.

 

"Sorceleur, le dernier vœu", qui est donc le premier tome de l'édition française de la saga, est d'abord un recueil de nouvelles plus qu'un roman à part entière. Il vaut mieux savoir ça avant de l'acheter puisque le rythme s'en ressent, et pas en mal. Ayant lu récemment les premiers tomes de Robots, d'Asimov, de même que Fondation, je suis habitué au style, au rythme des nouvelles. Mais ça peut surprendre au début.

Ici donc le livre se découpe en 6 nouvelles plus une faisant le lien entre toutes les autres. Voici un rapide résumé de chacune d'entre elles :

  • Le sorceleur, histoire introduisant Geralt et son métier de sorceleur au lecteur. Il est ici engagé pour désenvouter la fille du Roi Foltest de Temeria, qui est devenu un monstre suite à une malédiction. La scène d'introduction du premier jeu ou geralt se bat à mains nues pour ne pas tuer la fille du roi représente parfaitement bien cette nouvelle.
  • Un grain de vérité, cette fois Geralt tombe sur les corps mutilés de voyageurs et enquête, jusqu'à ce qu'il rencontre un monstre... poli, courtois et non violent...
  • Le moindre mal : Geralt rencontre un magicien qu'il connaît dans un village, et ce magicien lui explique que sa vie est en danger puisqu'une femme, à la tête d'un groupe de bandit, veut le tuer. Geralt devra choisir un camp, suivant sa vision du moindre mal 
  • Une question de prix : Geralt est engagé par une reine qui veut qu'il abatte un monstre qui doit venir, au cours de la soirée, demander la main de la princesse. 
  • Le bout du monde : Geralt raconte ainsi une de ses premières aventures avec son meilleur ami Jaskier, au cours de laquelle il est engagé pour chasser un faune, sur les anciennes terres des Elfes
  • Le dernier vœu : Episode important puisque c'est au cours de cette aventure, ou un Djinn blesse grièvement Jaskier, que Geralt fait la connaissance de Yennefer de Vengerberg

La nouvelle qui sert de lien entre toutes est "La voie de la raison", et se situe chronologiquement juste après la première nouvelle, quand Geralt se repose au temple de Melitele et se remémore ses aventures.

 

La scène d'introduction du premier jeu reprend à la perfection la première nouvelle

Le style, comme dans tous les recueils de nouvelles, est rapide, et mise beaucoup sur les dialogues. Ici, peu de descriptions et de lenteurs, on ne perd pas de temps ! Et il faut avouer que c'est plaisant si on accroche. Moi j'ai aimé en tout cas, et je redoute même d'arriver au tome 3 ou l'histoire redevient un vrai roman et où le rythme pourrait se ralentir. L'univers de Sapkowsky n'en est encore qu'à ses balbutiements, et l'aspect politique des jeux est encore inexistant. Remarquons néanmoins que Sapkowsky arrive à s'inspirer des contes que nous connaissons tous, mais les détourne habilement. La nouvelle "Une graine de vérité" est ainsi une reprise de la Belle et la Bete, et on note aussi des références aux 7 nains dans "Le moindre mal" ainsi qu'à d'autres contes des frères Grimm dans les autres nouvelles.

 

Yennefer, LE personnage dont tout le monde parle dans Witcher 2 (et je ne comprenais rien...) et qu'on découvre dans ce livre

Sur le fond, ce sont clairement des histoires qui posent le personnage et ses amis. On en apprend donc peu sur ses origines, mais plus sur comment il vit au jour le jour, et sa vision, très cynique, des choses. En revanche, on découvre le début de son amitié avec Jaskier et de sa passion dévorante pour Yennefer. 

On ne va pas se mentir, ça se lit bien, c'est agréable, mais pour le moment, ça n'est pas a tomber à la renverse. Je dis pour le moment parce qu'on sent bien que Sapkowsky ne pose ici que les bases simples d'un univers qui deviendra complexe, et sera approfondi par la suite. C'est pourquoi je garde un bon à priori et que je me lance sur le tome 2 avec le plus grand plaisir !