Bonjour à tous ;)

On va dire que je suis en retard pour m'exprimer sur AC Revelations. C'est pas faux.
Mais j'avais envie d'écrire à son propos, car ce jeu est à tort mal aimé par les amateurs de la série.
Cet été, je me suis motivé à recommencer l'intégralité des épisodes de la série. Entre Juillet 2012 et Février 2013, j'ai donc (re)fais : Assassin's Creed 1, 2, Brotherhood, AC3, et Revelations. De tous les épisodes, AC Revelations est l'épisode qui m'a le plus troublé. Cette deuxième "partie" n'a fait que confirmer mon sentiment vis à vis de cet épisode.

Si techniquement, il apporte beaucoup de features inutiles et désagréables (je pense au Tower Defense, les phases avec Desmond totalement insupportables...), l'émotion qui se dégage de cet épisode est à mes yeux totalement inédite. Il faut dire que je suis particulièrement en phase avec Ezio Auditore. La trilogie Assassin's Creed 2, mais aussi AC : Embers (le court métrage d'animation) racontent l'histoire de sa vie. De mémoire de gamer, aucune série n'a abordé avec autant de précision l'histoire de la vie d'un homme, depuis sa naissance (on le voit naître) jusqu'à son dernier souffle. Et entre ces deux événements, toute l'histoire d'une vie.

Revelations raconte donc la dernière grande aventure d'Ezio, une quête personnelle, celle d'un homme qui veut comprendre. Durant les 30 années qui ont précédé cette dernière aventure, Ezio n'a oeuvré que pour la confrérie des Assassins, son corps n'était guidé que par la vengeance et par la colère. L'épisode Revelations se veut plus intime, moins contemplatif, Ezio a enfin décidé de vivre pour lui-même, de retrouver la paix vis à vis du meutre de sa famille, et de comprendre la raison de son appartenance à la guilde des Assassins. Comme il l'explique à sa soeur, si il se rend à Massyaf, c'est grace au souvenir d'histoires racontées par son père. Ezio reprend le flambeau de son père, non pas dans l'éternel combat Assassins et templiers, mais dans sa quête de compréhension.

Cet épisode est plus sombre, et si certains éléments sont envoyés à la figure du joueur pour l'aider à comprendre cet état de fait (l'animus noir, la tenue noire de Desmond, la tenue sombre d'Ezio...), une certaine ambiguïté transpire de cet épisode. En effet, Ezio est aujourd'hui plus sage, plus calme et plus posé, c'est un Mentor, un professeur, il a perdu son impulsivité et sa colère qui le guidait contre les borgias, il reste néanmoins empreint d'une certaine lassitude. La première séquence est d'ailleurs un excellent indicateur, lorsqu'il tue le chef templier à Massyaf, il lache un magnifique "Requiescat in pace....bastardo". Et par la suite, le jeu n'est pas avare de séquences où il râle et exprime son mécontentement. Ezio est devenu un vieux grigou. Mais cela ne le rend que plus humain.
Ezio ne doit toutefois sa sérénité qu'à deux facteurs. Sofia et sa soeur. Les séquences où il écrit à sa soeur sont magnifiques, presque hors du temps. D'ailleurs, on notera que ces séquences sont entièrement centrées sur lui. L'arrière plan est l'animus (noir), il écrit sur une table en bois, et sa voix exprime ce que sa plume raconte. Ces séquences sont de véritables bouffées d'air frais, elles mettent le joueur totalement en phase avec Ezio et accentuent cette impression d'intimité. On notera aussi que ces séquences d'écriture intimistes sont aussi très présentes dans AC:Embers.

Enfin, l'histoire d'amour. L'un des plus grands traumatismes de notre vieil Assassin reste la mort de son amour de jeunesse : Christina. On a connu Ezio comme un coureur de jupon, il restait néanmoins blessé par la perte de cet amour. Sa rencontre avec Sofia ravive en lui un sentiment qu'il avait perdu il y a bien longtemps. Néanmoins, son désir de ne pas blesser et mettre en danger cette femme si stimulante retient son coeur et l'empêche de s'impliquer plus dans cette relation. Fort heureusement dirais-je, les templiers s'en mêlent, et précipitent les événements. Ezio se retrouve face à une femme qui comprend son statut (en même temps, elle est amoureuse, et c'est "l'homme le plus intéressant qu'elle n'a jamais rencontré") d'Assassin, et partage avec lui l'idée que les hommes devraient vivre libres.

La conclusion de cette aventure, que beaucoup trouvent fort décevante parle d'elle même. Il n'y a pas de révélation. Ezio le dit clairement. Frustrant pour un jeu portant le nom de Revelations? Peut-être. Néanmoins, la finalité est claire et précise, et si elle n'apporte pas toutes les réponses que les joueurs attendaient à ce moment là, elle met un point (presque) final à l'histoire d'Ezio. C'est à ce moment précis qu'il comprend et accepte le fait qu'il n'est qu'un messager, un intermédiaire. Il s'adresse à Desmond à travers le temps et grace au pouvoir de la pomme peut même échanger un regard avec ce dernier. La révélation est ici. Ce n'est pas NOTRE revelation, mais celle d'Ezio. Et en tant que joueur, il serait égoïste vis à vis d'Ezio (je sais, il n'est pas réel) de vouloir s'approprier la finalité de l'histoire. N'es-ce pas la sienne que nous nous avons vécue à travers ces 3 jeux? N'es-ce pas normal qu'après toute une vie consacrée à une chose qui le dépasse totalement il trouve les réponses à ses questions? Qui est-il? Un messager. Cette question l'a hanté toute son existence, et il trouve enfin une réponse. Il dépose enfin les armes, et va enfin vivre pour lui. Sa mission est accomplie, le flambeau est transmis aux générations futures.

Voilà, j'espère que vous aurez apprécié cette lecture (si vous avez tenu jusqu'au bout). Comprenez qu'il s'agit simplement d'un billet d'humeur. Je ne suis pas allé au bout des choses, et d'autres auront très certainement mieux expliqué que moi les fondements de cette aventure. J'avais juste envie d'exprimer certaines choses, et, dans la mesure de mes moyens, de rendre justice à cet épisode, malheureusement trop boudé par les joueurs. Pour ma part, il m'a enchanté, 2 fois, et j'espère un jour, peut être dans 10 ans revivre cette aventure aux côtés de mon fils. Car c'est bien simple, la saga d'Ezio est clairement la plus belle histoire qu'il m'ait été donné de vivre à travers un jeu vidéo. N'en déplaise aux détracteurs de la série !

 

EDIT : Si je dois trouver un défaut à Revelations, il ne concerne pas le jeu en lui-même. En grand fan de la série, j'ai acheté l'édition Animus du jeu. Elle est HORRIBLE. Le contenu est on-ne-peut-plus-décevant, et le packaging est une catastrophe. Fallait que je le dise ;)