La patience a des limites ! Après un report de quelques semaines, The Inpatient est enfin disponible sur PlayStation VR, pour le meilleur et pour le pire...

Développé par le studio Supermassive Games, The Inpatient ("Le patient Hospitalisé" ou encore "L'interné"), est un préquel du jeu Until Dawn, sorti en 2015 sur PlayStation 4, un slasher narratif dans lequel de jeunes adultes tentaient de survivre au faîte d'une montagne isolée, où se trouve notamment le Sanatorium de Blackwood.

 

Salle d'attente

C'est dans ce même Sanatorium que vous incarnez "The Inpatient", qui est au choix du joueur, une femme ou un homme, interné(e) et traité(e) pour une amnésie totale (à noter que votre colocataire est également une femme ou un homme selon votre choix, mais leurs dialogues et actions sont identiques).

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Vous êtes attaché à un fauteuil roulant dans une pièce très sombre, tandis qu'un vieil homme s'approche et vous inonde de questions (en Français). Chaque question propose 2 réponses distinctes que vous pouvez sélectionner soit avec le contrôleur (manette ou PS Move), soit grâce à la reconnaissance vocale. Cette fonctionnalité encore jamais vue dans un jeu PSVR est une réussite, même si elle peut être capricieuse par moment, en raison de notre articulation approximative par exemple. Ces questions sont un élément clé de l'aventure puisque les réponses que vous donnez à certaines d'entre-elles ont des répercussions sur le reste de l'histoire (dans ce cas, des papillons vous indiquent que votre choix a une influence sur la suite du récit).

 

Mon corps ne m'appartient pas

Les développeurs ont souhaité pousser l'immersion à son paroxysme en modélisant intégralement le corps de notre personnage (hormis la tête) et en faisant en sorte que celui-ci ne puisse pas accomplir d'actions irréalistes. Joué aux PS Move, il est par exemple impossible de passer notre bras virtuel à travers un mur ou un objet. Ce désir d'ultra-réalisme provoque très exactement le contraire de ce pour quoi il a été pensé. Nos bras virtuels ne nous appartiennent pas, ils agissent différemment des mouvements réels que nous faisons dans notre espace de jeu puisqu'ils sont systématiquement bloqués par des murs, des lits, des coins de porte etc... C'est le défaut majeur de The Inpatient. Malgré la qualité indéniable des décors et des personnages, l'immersion est complètement gâchée par ce système de collisions, malheureusement très énervant et sujet à divers bugs (j'ai par exemple eu le bras coincé dans la porte extérieure d'un ascenseur, sans pouvoir m'en libérer... et puisqu'il s'agissait d'un bug, ils n'ont pas prévu que mon bras soit arraché pendant la descente, se qui créa un moment très gênant avec mon corps virtuel qui se tordait dans tous les sens...).

Toujours concernant les contrôles aux PS Move, sachez que ceux-ci proposent un schéma encore différent de tous les autres jeux de ce type. Ici, vous devez tenir enfoncée la touche Move de droite puis déplacer le PS Move dans la direction souhaitée pour tourner, et il est impossible de faire des pas chassés comme dans certains autres jeux, rendant les déplacements ultra-rigides. Ainsi, Paranormal Activity, Don't Knock Twice, The Solus Project, Doom VFR, Skyrim VR et The Inpatient proposent TOUS un schéma de contrôle différent, vous obligeant à réapprendre à jouer lorsque vous passez de l'un à l'autre.

The Inpatient peut également être joué à la manette DUALSHOCK 4, avec des contrôles (plutôt) classiques. Malgré les défauts sus-cités concernant l'utilisation des PS Move, il est tout de même préférable de jouer avec ceux-ci tant l'immersion VR est minimisée lorsque vous jouez à la manette.

 

Chérie, fais-moi peur !

En terme d'horreur, The Inpatient fait plutôt dans le classique. Etant donné que l'univers du jeu est déjà connu, on sait un peu à quoi s'attendre (à condition d'être allé au bout de Until Dawn). La peur est principalement créée par des jump-scare finement placés, souvent imprévisibles, et la bande son, réussie, y est aussi pour quelque chose.

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En dehors de ça, on est très loin de l'angoisse créée par d'autres jeux PSVR comme Paranormal Activity: The Lost Soul ou même Resident Evil VII, puisqu'ici, vous ne pouvez pas échouer, vous n'êtes jamais poursuivi par une entité voulant votre mort, et vous ne faites qu'avancer dans l'histoire, à l'instar d'autres jeux narratifs tels que Heavy Rain, Beyond Two Souls, ou tout simplement Until Dawn.

 

Qui vivra verra...

L'intérêt de The Inpatient réside surtout dans l'aspect narratif et des modifications que l'on peut engendrer en fonction de nos actions. Comme dans Until Dawn, plusieurs protagonistes peuvent survivre jusqu'à la fin de l'aventure, qui se termine assez vite (je l'ai terminée une première fois en 2h30, en trouvant seulement 12 souvenirs sur 21 et en n'ayant qu'un seul survivant avec moi à la fin).

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Mais en réalité, le rythme du récit est tellement lent que vous aurez bien du mal à parcourir le jeu une seconde fois sans vous ennuyer. Surtout que la seconde moitié du jeu semble avoir été bâclée, comme si le scénariste, le responsable du level design, le responsable artistique ainsi que l'éclairagiste avaient jeté l'éponge prématurément. On se rend d'un point A à un point B en suivant des personnages qui se déplacent comme des zombies, dans des couloirs et grandes pièces désespérément vides et sombres, sans aucune interaction possible. Comme dit précédemment, il est possible de sauver certains personnages mais cette possibilité se résume à de simples choix A ou B sans que cela ne change quoi que ce soit au déroulé de l'aventure, hormis quelques dialogues. Il y a bien des trophées PlayStation indiquant que d'autres événements sont possibles, et même si je suis curieux d'en savoir plus sur ceux-ci, je n'ai malheureusement pas la patience de faire une 3ème partie...

 

Conclusion

Tous les défauts que j'avais mentionné après mon essai du jeu à la PGW sont encore présents. Malgré une 1ère moitié réussie, angoissante et remplie de bonnes idées de mise en scène, The Inpatient sombre ensuite dans l'ennui le plus total. L'effet papillon promis est difficile à percevoir car nos choix n'ont quasiment aucun impact sur le récit. Reste un jeu extrêmement beau (un des plus beaux jeux PSVR sur PS4 Pro) avec une excellente modélisation des personnages et une bonne bande-son, mais c'est tout. Un semi-échec.

Les +

La modélisation des personnages
Un des plus beaux jeux PSVR (version testée : PS4 Pro)
La 1ère moitié du jeu, géniale !
La reconnaissance vocale
La bande-son (entièrement en Français)

Les -

La 2ème moitié du jeu, à mourir d'ennui
Les collisions de notre corps virtuel
L'effet papillon mensonger
La lampe torche qui n'éclaire pas très loin
Très court (et franchement, c'est mieux comme ça)
Trop cher (20 euros aurait été préférable)

Notre note globale : 6/10

Graphismes : 9
Bande-son : 8
Gameplay : 2
Contenu : 4
Durée : 4