Salut bande de gens. Vous savez, ça fait un bail que j'ai plus parlé de cinéma.. La raison est simple : Ce n'est pas ma passion numéro un et en plus, je vois en général les films bien après leur sortie en salle car je vais peu au cinéma à cause de la distance qu'il a entre chez moi et la salle obscure la plus proche (comptez cela avec deux chiffres et l'unité de mesure au dessus de l'hecto-mètre pour vous faire une idée). Du même coup, je parle rarement des films que j'ai pu voir parce que je trouve cela légèrement inutile. Toutefois, il a peu alors que je relisais un peu mon blog (comme tout narcissique qui se respecte), je me suis rendu compte que le premier film apparu sur le blog, j'en ai parlé bien après son exploitation en salle. Résultat, après une petite introspection avec moi et moi, je me suis dit "Fuck la logique, le but c'est de s'amuser et de parler d'expériences intéressantes, peu importe qu'il soit sorti aujourd'hui, hier ou demain". C'est pourquoi aujourd'hui, on va parler de Gravity

Gravity est l'oeuvre de Alfonso Cuarón, un réalisateur mexicain considéré avec Guillermo del Toro et Alejandro González Iñárritu comme l'un des trois meilleurs cinéastes les plus prometteurs de son pays. Le réalisateur s'est fait connaître parmi les gens d'hollywood grâce à ses quatre premiers films :  Sólo con tu pareja, La Petite princesse, De grandes espérances et Y tu mamá también (Me demandez pas ce que valent ses films, j'en ai aucune foutue idée vu que j'en ai maté aucun). Mais c'est en 2004 que sa carrière va avoir un petit coup de boost avec son 5eme film qui n'est ni plus ni moins que l'adaptation du 3eme volet des aventure du sorcier anglais, Harry Potter. Le film se fait d'ailleurs beaucoup remarqué par le changement d'ambiance qui passera d'un film familial plus pour les enfants à un film d'aventure à l'ambiance plus sombre et montrant les personnages devenant lentement des jeunes adultes (avec, par exemple, l'évolution de leur garde robe). Qu'on aime ou pas le film, le nom de Alfonso Cuaron est connu à présent et il confirmera son talent avec son film suivant : Les fils de l'homme.

Ha "les fils de l'homme"....Mmmh...... je vous ferai un article dessus un jour mais retenez seulement que c'est l'un des meilleurs films que j'ai vu de ma vie pour tout un tas de raisons. Le film est un succès et du coup, tout le monde attends avec impatience le prochain film du réalisateur mexicain. Et c'est alors qu'arrive 8 ans plus tard son nouveau film, Gravity. Annoncé comme une énorme expérience immersive sur l'espace, le film est attendu au tournant et est sur tout les lèvres fin de l'année dernière et à sa sortie, c'est le torrent : On parle tout simplement du plus énorme film sur l'espace qu'on aille jamais vu à ce jour. Impossible d'échapper au succès du film qu'on soit cinéphile ou pas. Et comme tout le monde, j'attendais de voir ce film avec impatience pour voir si sa réputation était bien mérité.

Le film raconte l'histoire de Ryan, une femme astronaute envoyé sur une station spatiale pour la réparer. Mais alors que l'opération semble touché à sa fin, une pluie de débris vient foutre la merde comme jamais, tuant une grosse partie de l'équipage de la station et confrontant rapidement Ryan à une situation simple mais ô combien difficile : Trouver le moyen de retourner sur Terre.

Alors, oui le scénario est ultra simple, le bon vieux scénario catastrophe, c'est certes quelque chose qu'on a déjà vu un bon millions de fois (dans le film Apollo 13 de Ron Howard par exemple) mais ici, c'est différent pour une bonne raison. L'espace, au cinéma, c'est quelque chose de commun, un tas de film ont déjà raconté des histoires au cinéma mais souvent, le faites de vouloir être le plus réaliste possible n'a jamais été vraiment touché. Pour deux raisons : Déjà, parce que le cinéma est dépendant de la technologie, pas uniquement pour l'espace mais pour tout : Créer une bataille intense, ca dépend d'énormément de facteurs comme les moyens pour rendre ça cohérent et épique mais aussi parce que la mise en scène doit suivre. Et au fil des années, on a pu donner de plus en plus de substance aux séquences grâce à la technologie qui évolue, y compris à l'espace. C'est pourquoi pour rendre les étendues astrales plus crédible, il fallait une technologie suffisamment évoluer pour que ca ressemble à quelque chose. l'autre raison, c'est que l'espace réaliste, ca donne pas vraiment un cadre idéal pour capter l'attention du spectateur : l'absence de son ou la gravité donneraient pas mal de difficulté à rendre ça intéressant. C'est notamment pour ça que lors qu'on voit une bataille de vaisseaux dans Star wars par exemple, on se dit "fuck la logique, y a du bruit à s'en faire exploser les tympans". Et ça marche en plus !

Mais ici, dans Gravity, le but est vraiment de nous faire vraiment ressentir les sensations qu'on pourrait avoir dans l'espace. Et c'est réussi ! L'absence de son, les bruits uniquement là ou les personnages peuvent en avoir, les objets qui flottent, les changements de lumières dû à la rotation planétaire, ainsi qu'une vision sublime de la terre.Vision encore plus impressionnante vu qu'on peut se dire qu'elle est sans doute très proche de la réalité. Réalité assez terrifiante puisque l'espace est montré sous un oeil moins séduisant que d'habitude mais clairement réaliste et terrifiant : Celui de l'endroit où, comme le rappelle le film au début, rien ne peut vivre. C'est donc une vision angoissante et stressante des profondeurs spatiales que le film nous présente.

Film qui se veut très sensoriel et émotionnel, on se sent très vite proche du personnage, à vivre l'aventure comme si l'on était à côté d'elle. Et cela, on ne le doit qu'un seule qualité : La mise en scène sublime que le réalisateur nous a servi. Entre les plans séquences dont il est passé maître (déjà mis en avant dans les fils de l'homme)ou le mouvement des caméras hypnotique, le film accomplit son but premier : nous faire connaitre un pur trip visuel de ce qu'on ressent quand on perd ses repères dans les profondeur spatiales. D'ailleurs, il avait de nombreux moments ou j'étais perdu à ne plus savoir ou on en était... j'ai tendance à penser que dans un sens, c'était voulu car finalement, c'est le but : Montrer ce qu'on ressent quand on est dans un endroit sans air, sans bruit, sans lumières et avec l'angoisse de la mort perché sur notre épaule comme seule sensation constante. Car ici, Ryan n'a aucune indication stable de la marche à suivre, elle est seule avec ces certitudes et ses espoirs qui vont lui jouer des mauvais tours et le vide stellaire à ses côtés comme un monstre silencieux prête à lui arracher la vie.

C'est d'ailleurs l'intêret du film en entier, l'immersion du spectateur. L'histoire est simple et peu développé mais ici, on montre que si le film n'a pas une histoire à nous raconter, il va nous au contraire nous la faire vivre, nous la coller à la peau. Ce qui amène à penser que le cinéma, ce n'est pas seulement raconter une belle histoire, c'est avant tout la rendre vivante. Et le film l'est, vivant.... Pour vous donner une idée, la fin du film ou.... SPOILER Ryan réussit après une série de dernières épreuves (que le film ne nous épargne pas, histoire de nous donner un dernier haut-le-corps) à atteindre la terre ferme et rit de sa (très) difficile victoire... Et bien, j'étais vraiment à fond, limite les larmes aux yeux tant le film m'avait immergé dans l'histoire et l'impression d'être à côté du personnage et de vivre l'aventure à ses côtés FIN SPOILER

Note d'ailleurs que la performance de l'actrice Sandra bullock (qui a décidément fait bien du chemin depuis le moment où elle conduisait un bus à 50 Miles/h) est assez remarquable et que quand j'ai appris que les acteurs ont apparemment réalisé leurs scènes en capture performances, y a de quoi avoir les jambons coupés.

Pour conclure, Gravity est plus qu'un simple film, c'est limite une sorte de réflexion sur le média cinématographique. Plus que raconter l'histoire, ce film tente de bien belle façon et de manière incroyablement réaliste de nous faire vivre le film comme si on y était. Et bon sang, que c'est bon... Alors, certes, il faut se mettre dedans, mater ça correctement (Son, image et sans parasite......humain comme mécanique) mais le voyage vaut clairement le détour vu ce qu'il propose. Plus qu'un film, une expérience à essayer.