Plus d'un an qu'on chauffe le popcorn. Plus d'un an qu'on nous a montré des aperçus de Pandora. Plus d'un an qu'on nous parle d'Avatar, THE film of the death qui tue.

Toujours un peu méfiant des mouvements de foule, je me suis rendu dans mon ciné préféré, équipé d'une projection 3D pour l'occasion, pour aller voir de mes propres pupilles la naissance de la nouvelle ère cinématographique.

Arrivé à la caisse, je prends mon billet. Oh surprise, sur un prix normal de Fr. 17.- (environ 11 euros), on rajoute Fr. 3.-. Heu pourquoi M'dame? Ben cé dla trois dés mon coco! Et au moment de présenter mon ticket d'or, l'ouvreuse me sort : la location des lunettes, c'est Fr. 3.-, en plus. C'est donc avec un petit goût de triomphe que je trouve une bonne place. Triomphe pour le combat mené à-travers la foule ainsi que pour la valeur de mon billet. 23 balles... pinaise, le verre prévu après la projection est compromis...

Enfin, je respire, je m'équipe de ces très seyantes "goggles" et le film commence...

Trois heures et quelques timides applaudissements plus tard, le générique de fin défile sur l'écran. Bilan ? Oh Mon DIEU !!!! Quelle claque ! Comment peut-on nous vendre une daube pareille pour... 23 BALLES !!!! Honnètement, je suis très déçu. Une fois passé la surprise liée à la nouveauté que représente la 3D, que reste-t-il ? Un emballage splendide, rempli d'un scénario bien pauvre sur un sujet vu, revu et re-revu. Des personnages relativement vides. Aucun rebondissement. Une fin digne des pires Disney. Un méchant vraiment trop messant et un gentil vraiment trop super canon.

Certes, le "film" offre une technique irréprochable et une esthétique chatoyante. Malheureusement, on ne peut que constater la pauvreté du reste. Les coûts pharaoniques du projet ont vraiment été dépensés EXCLUSIVEMENT pour ce qui flatte la rétine. Et si James Cameron est allé chercher les meilleurs ingénieurs informatiques, il a oublié de s'attacher les services de scénaristes compétents. Sans parler des longueurs limite niaises et insipides qui jalonnent ces 3 heures de désert scénaristique.

Oui, Avatar est beau. Oui, l'environnement de Pandora est beau (non, même pas original). Mais au-delà de ce maigre constat positif, le reste tient du petit film sympathique de 2ème catégorie. Quel regret !

Quant à la 3D en elle-même, beaucoup de plans donnent l'impression d'avoir été conçus uniquement comme vitrine de cette nouvelle technologie. Au début on regarde ces images avec le sourire, en remarquant par-ci par-là des objets en 3D. Mais à l'exception d'une ou deux scènes sur tout le film durant lesquelles cette 3D permet d'obtenir une immersion très appréciable, qu'est-ce que la 3D apporte vraiment ? Personnellement, je trouve pas grandchose. En tout cas elle ne mérite pas toutes ces louanges que l'on peut lire ou entendre dans la presse. Une fois de plus, on essaie de nous vendre (à prix d'or en plus) une technologie qui, en tout cas dans un film comme Avatar, ne révolutionne rien.

J'espère que les prochains films usant de cette technologie en profiteront véritablement et que la 3D apportera une véritable valeur ajoutée au 7ème art. De ce que j'ai vu, Avatar ne constitue finalement qu'une vitrine technologique, sorte de benchmark à la 3dMark. La preuve en est de se poser les deux questions suivantes : Avatar serait-il vraiment moins apprécié sans la 3D ? Probablement pas. Avatar soulèverait-il autant de foule sans la 3D ? Probablement pas non plus... et c'est bien là que le bas blesse...