L'histoire est rentrée dans la légende : en 1938 deux jeunes juifs de Cleveland vendent à DC Comics leur histoire d'un justicier extra-terrestre invincible du nom de Superman. Sa première aventure dans Action Comics #01 d'avril 1938. Ce sera un succès incroyable.

 

Le seul problème, c'est que les deux garçons ont très mal négocié leurs contrats. Dix ans plus tard, le personnage est une véritable poule aux œufs d'or pour l'éditeur : strips, feuilletons radio ou télévisés, l'Homme d'Acier est partout. Jerry Siegel et Joe Shuster tentent de renégocier leurs contrats avec DC Comics, mais ces derniers refusent de partager le gâteau. Ils décident carrément de remplacer les deux créateurs, les privant pendant des années de beaux bénéfices liés aux merchandising.

 

Au cours des années qui suivent, l'amertume de Joe Shuster grandit, à mesure que sa carrière décline lentement. Shuster a besoin d'argent et est prêt à accepter toutes les commandes.

 

Le magazine Nights of Horror va lui proposer d'illustrer des histoires pour le moins particulières : flagellations, bondage, torture, exhibitionnismes et voyeurismes reviennent souvent. Le style des textes des bruts, ce qui tranche avec le style du dessinateur. L'album Secret Identity: The Fetish Art of Superman paru en 2009 a carrément supprimé ces lignes pour ne garder que le travail de Joe Shuster. L'ironie c'est que son travail sur ces bandes érotiques est probablement le meilleur de sa carrière.

 

Évidemment, en regardant certaines de ces illustrations, on pense immédiatement à Superman, Lois Lane, et cie et l'on se dit que l'artiste a voulu se venger quelque part de DC Comics en exposant la face cachée d'un personnage qui lui a échappé.