Tout fraîchement créé, Y'A PAS QUE LES COMICS DANS LA VIE vous invite à un voyage dans le temps, à une époque ancestrale où personne, mais alors PER-SON-NE, ne connaissait Batman ou Spider-Man. Et pour cause, ils n'existaient pas ! Ouh, c'est que ça doit être vieux, te dis-tu, jeune lecteur que tu es peut-être (si c'est pas le cas, dégage ! Nan, j'déconne, reste, tu vas peut-être apprendre un truc ou deux).

Au commencement, dans le monde magnifique de la bande-dessinée, y'avait pas grand chose à se mettre sous les rétines dans ce beau pays de la liberté et du McDo. Et puis tout à coup en 1842, quelqu'un a l'idée de regrouper les estampes intitulées Les amours de M. Vieux-bois du suisse Rodolphe Töpffer en album. Cela va donner des idées à d'autres éditeurs en herbe, puisqu'une floppée de versions pirates d'autres travaux de l'artiste vont paraître. Jusqu'à ce qu'un ricain pense à faire la même chose, mais avec son travail à lui qu'il a fait, hein, pas en repompant le copain suisse… Et donc en 1849 Journey to the Gold Diggins devient la première bande dessinée américaine, le tout premier COMICS (mettre plein d'étoiles autour du mot pour faire joli) ! Voici à quoi cela ressemblait (on ne rit pas au fond, je vous ai vu, la prochaine fois, c'est la porte) :

Bon, OK, là comme ça, à comparer avec votre iPad, c'est pas transcendant, mais pour l'époque, c'est révolutionnaire.

Mais avant de se démocratiser, les comics, qu'on n'appelait donc pas encore ainsi, vont devoir attendre. Attendre que l'imprimerie et la presse se développent. La concurrence entre les quotidiens poussent les rédacteurs en chef à trouver de nouveaux moyens pour attirer les lecteurs, et quoi de mieux que quelques petites cases dessinées et humoristiques pour détendre le lecteur entre deux catastrophes ?

Le New York World va se faire remarquer avec la publication du Yellow Kid, pour une raison très simple : le texte n'est plus DESSOUS le dessin, mais DANS le dessin, intégré dans ce qu'on appelera alors des PHYLACTÈRES (non ce n'est pas sale) et plus tard plus simplement des BULLES (de savon. Sale. Savon. OK, je sors). Un extrait ci-dessous :

Y'a encore du chemin avant le premier Batman, mais on avance.

Les comics-strips connaissent un gros succès auprès des lecteurs, mais ils sont cantonnés aux pages des journaux quotidiens. Jusqu'à ce qu'au milieu des années 1930, on a l'idée de les regrouper, de les compiler pour en faire un album vendu à part du journal. La première version est gratuite, puis rapidement  on passe à 10 cents pour une centaine de pages de bd, c'est la promesse de Famous Funnies. À l'époque, pas de tv, pas de Playstation… Le terrain est favorable pour faire de ces albums un carton auprès des plus jeunes. Le comic book (abrégé par comics) est né.

Restait à lui trouver une icone, un symbole. Ce sera Superman.

En 1938 la National Allied Publications décide de lancer une nouvelle publication : Action Comics. Cette fois-ci, on ne compile pas des stips existant, on va carrément inventer une histoire. Sur une intuition lumineuse du patron Max Gaines, parce qu'ils ne sont pas nombreux  au sein de la boîte a y croire, l'éditeur met Joe Shuster et Jerry Siegel sur le coup, les deux hommes ayant une idée :  l'histoire d'un extra-terrestre refugié sur Terre, Superman, qui mettrait ses pouvoirs au service du bien. Superman n'est pas seul au sommaire, on peut aussi y lire les aventures de Zatara, ou bien de courtes histoires comiques.

Action Comics est le carton du printemps 1938. Mais du genre gros gros carton. Les gosses se s'arrachent les aventures de Superman. Action Comics existe toujours aujourd'hui, après près d'un millier de numéros, et il n'est plus consacré qu'à Superman.

1938. Le monde ne va pas tarder à rentrer en guerre et il va avoir besoin de nouveaux héros. Superman a ouvert la voie, et de nouveaux justiciers vont apparaître…

(à suivre)

 

Conseils de lecture

Si vous souhaitez découvrir les tout premiers épisodes de Superman, vous pouvez les lire dans l'album SUPERMAN ANTHOLOGIE paru chez Urban Comics.