Bonjour à tous,

 

Depuis quelques heures, Internet est devenu le nouveau mai-68 du 21e siècle. Le FBI a fermé Megaupload, le fameux site d'échange de fichiers à la popularité exponentielle. Cette fermeture à suscité un émoi général qui n'est pas surprenant quand on sait que Megaupload générait à lui seul 4% du trafic mondial sur le Web. Je ne suis pas là pour donner des leçons ou pour dire qui a tort et qui a raison. J'ai un avis, et certains le partageront, d'autres non. Le fait que ce site soit fermé n'est pas une surprise. La lutte contre le piratage n'est pas nouvelle et Megaupload servait de refuge pour les fichiers échangés en peer-to-peer, lesdits échanges étant en ligne de mire des autorités depuis un certain temps.

 

 

 

Depuis cette opération coup de poing, deux camps s'affrontent violemment et les réseaux sociaux ne font qu'exacerber cet état de fait : d'un coté, les heureux, qui défendent les droits d'auteur sur les oeuvres culturelles, mettant en avant un manque à gagner pour les artistes. Et de l'autre, les défenseurs dudit site et du libre échange de fichiers, légal ou non, au nom de la liberté au sens large du terme, considérant Internet comme le dernier bastion de liberté dans un monde ultra réglementé.

 

 

Quand j'ai appris la nouvelle, cela faisait déjà deux bonnes heures que le couperet était tombé, que le FBI avait arrêté les fondateurs de Megaupload. Ma première réaction fût d'être content que ce site soit fermé, moi qui suit une ligne de conduite qui fait que je ne pirate pas. Jamais. Ma réaction primaire fût donc : Tant mieux ! Gloire aux honnêtes gens qui restent dans la légalité ! Puis en parcourant certains de mes sites communautaires préférés, les réseaux sociaux, etc. je me suis mis à réfléchir. 

 

 

Premièrement, Megaupload permettait de stocker des contenus personnels et donc légaux, sur leurs serveurs. Par exemple le film de vacances de votre tante, les exposés de votre petit frère... Donc pour ces contenus-là, c'est aussi la disparition pure et simple. Et les utilisateurs ayant toujours respecté la loi se sentent floués. C'est ce que j'appelle les dommages collatéraux, et ce sont des dommages que je ne cautionne pas. Ensuite, l'apparente soudaineté de l'événement. Je parle bien évidemment d'un point de vue très externe, j'ignore si des avertissements aux fondateurs du site ont été adressés par la justice américaine. Et il est probable que je ne le saurais jamais. Enfin, la réaction de certains groupes de hackers suite à cette fermeture, qui décident de surcharger les sites gouvernementaux américains afin de les flinguer. Pour moi, c'est une réaction primaire et sans réel intérêt à part celui d'envenimer un sentiment d'animosité de part et d'autre. Bien sûr, on peut débattre des heures pour savoir qui a ouvert le feu en premier, mais je pense que le débat doit se situer bien au dessus de cela.

 

 

Si, à titre d'exemple, on part du postulat que pour un jeu vidéo vendu au moment de sa sortie 70 Euros, le créateur du jeu en question ne touche que quelques euros, et que c'est la distribution qui se fait des marges monstres, c'est au niveau de la distribution qu'il faut revoir sa copie. Je cite cet exemple car c'est en partie à cause de la flambée des prix dans notre média que le piratage s'est développé. Personne n'est blanc comme neige dans cette histoire. Ce que j'espère, c'est qu'à terme, des solutions vont être trouvées pour que le consommateur n'aie plus la tentation du piratage, ou tout du moins une tentation amoindrie. Alors que je me réjouissais de cette fermeture il y a quelques heures, je suis plus nuancé. Avoir frappé aussi fort peut créer un électrochoc. Mais ce n'est pas la bonne solution. Et si je l'avais, cette solution miracle, je la donnerais volontiers. Les hackers sont entrés en guerre contre les autorités, je frémis à l'idée d'essayer d'imaginer les conséquences de cet affrontement sans merci. 

 

Vidéoludiquement vôtre,

 

 Utori