L'été étant propice à regarder sa ludothèque en se morfondant et en répétant inlassablement ces phrases : "non...trop joué", "déjà fini...", "pas envie de jouer ça". Et sachant déjà que je voulais ressentir le frisson de l'aventure ma recherche était déjà orientée. Je fini par poser mes yeux sur un jeu. Nier.

De retour dans mon antre, je lance le jeu et... ca commence fort, à l'écran titre on entend une femme crier des insanités à un dénommé Weiss. Ok, ça promet.

Une fois le prologue bien mystérieux passé, la mise en place du personnage principal et de sa situation,  les premiers combats digérés qui vous révèlent que vous êtes face à un jeu d'action-aventure, on se laisse inexorablement happé. Ce jeu à un truc, un je-ne-sais-quoi. Si graphiquement il ne casse pas des barres et que le hérosa une tronche... étrange, il se dégage néanmoins une atmosphère singulière. Un monde sur le déclin après un cataclysme, un soleil qui ne se couche jamais, des personnages  relativement différents des poncifs du genre J-RPG auxquels on est habitués : pas de minet androgyne pleureuse, ici c'est un père de famille qui sacrifie tout pour sa fille malade de la nécrose runique ; pas de femme aux seins surdimmensionnés ici on a affaire à quelqu'un de vulgaire, féroce, sauvage. Pas de perso type Han Solo non plus, ici vous faites équipe avec un livre... oups un grimoire (oui ça surprend), imbu de lui-même, prétentieux et hautun. Les personnages qui accompagnent le joeur ont tous un passé, des fêlures qui les poussent à s'unir et à se serrer les coudes.

Et puis il y a cette musique toujours accompagnée de chants dont les paroles sont incompréhensibles et pourtant on semble connaitre le langage. La mélancolie vous étreint, elle ne vous lâche pas, le monde sur lequel vous évoluez semble être en perdition, il semble regretter un âge plus serein. Serait-ce la terre qui chante son désespoir?

Moi qui m'attendais à vivre une aventure relativement classique (en tout cas dans son propos) me voilà plonger dans un monde où les hommes survivent et se battent non pas contre d'autres hommes mais contre la terre elle-même. Plusieurs fois dans le jeu des PNJ vous déclareront  que la terre semble vouloir les anéantir. Les ombres et la nécrose runique  sont-elles les manifestations de la colère de cette dernière?

Toutefois Nier arrive aussi à faire sourire avec ses multiples références notamment à Zelda dont il s'inspire grandement notamment au niveau des zones (forêt, montagne...), leur disposition géographique ressemble à s'y méprendre à celle de The Legend of Zelda : A Link to the Past, une grande plaine centrale, des montagnes au Nord, un village au centre de la map, le désert au nord est, une forêt  au nord-ouest par exemple.

 Ce jeu m'a hypnotisé. Les personnages sont tous touchants et restent gravés dans les mémoires. Les combats sont toujours dynamiques et plaisants. L'ambiance est maitrisée de bout en bout, les musiques sonnent toujours juste. Si il y a regretter quelque chose c'est sans doute les quêtes secondaires qui se limitent bien souvent à du farming intensif (beurk) mais c'est un détail comparé à ses toutes ses qualités.