Une semaine après les révélations polémiques de l'E3, Microsoft fait demi-tour et revient sur ses déclarations fracassantes. Le papier a fait le tour de la planète hi-tech en une heure, le jeu vidéo est remis en liberté. Pour combien de temps? Il est en effet permis de douter de la sincérité à long terme de la boîte, tant ce retournement de situation porte préjudice à la marque, davantage encore que sa conférence californienne.

Car si notre réaction première a été de s'indigner face à ces décisions - fin de l'occasion, connection permanente et autres - tout en exprimant notre colère et notre fort mécontentement, nous attendions de Microsoft davantage de détails. On souhaitait entendre "Voilà à quoi sert la connection permanente", "Voilà quels sont les avantages des DRM", on voulait des features nouvelles conditionnées par ces verrous technologiques qui nous auraient fait dire "Ok, maintenant j'ai compris, en fait c'est mortel, mea culpa, excusez-moi de m'être énervé". A défaut, on aurait tout autant apprécié un état d'esprit X-Box. En passionnés de haute technologie que nous sommes nous les joueurs, Microsoft nous aurait vendus une vision d'un futur de science-fiction, tellement en avance sur Sony. La campagne de pub était toute faite, genre Keanu Reeves à la fin de Matrix: "Je suis venu vous dire comment ça va commencer".

Le cas échéant, on se serait contenté d'une politique commerciale soumise à des impératifs budgétaires ou à une réalité économique, voire à la crise. A l'inverse, on aurait été émus par une vision d'auteur, on nous aurait vendus le rêve d'un homme, une sorte de Kutaragi sauce U.S., un poête. D'une façon générale, on attendait de Microsoft qu'ils nous fassent part de leurs convictions envers la marque X-Box, envers l'image de marque.

Au lieu de ça, on a le sentiment que ces gens n'ont agis que dans l'optique de s'en mettre un peu plus dans les poches, en espérant que ça passe, et avec un profond mépris envers les joueurs. La facilité avec laquelle Microsoft s'est gardé d'assumer ses choix hier me fait penser que d'autres retournements de situation sont à prévoir, et que l'on n'a pas fini d'entendre parler  de tout ça.