Un emballage quasi-irréprochable:

 

Le premier point fort du jeu de Naughty Dog, celui à côté duquel on ne peut passer, dès la première minute c'est sa réalisation. Les sept années d'existence, tant décriées, de la Playstation 3 sont là; et ça se voit! Le jeu est magnifique, des phases in-game déjà haut delà de beaucoup d'autres productions aux cutscenes tout simplement incroyables.

L'I.A. des ennemis est largement satisfaisante ainsi que celle des alliés en phase de confrontation. Là où ça pèche c'est durant les phases infiltration où le parti pris de l'I.A. fantôme (Ellie se déplace bruyamment et à découvert mais ne peut être détectée) provoque une perte d'immersion.  

La bo du jeu colle parfaitement à l'ambiance générale, discrète mais diablement efficace.

 

 

Un gameplay satisfaisant:

 

Certes très peu ou pas novateur le gameplay se révèle efficace. Le choix est presque toujours laissé au joueur d'appréhender les choses de différentes manières. Les gunfights sont plus réalistes que dans les Uncharted, les munitions sont peu nombreuses (mode difficile), et les ennemis ne sont pas trop gauche. L'approche discrète sera souvent la meilleure option, pour cela le joueur peut se servir du mode écoute matérialisé par une vue à travers les murs,  il s'agit là d'un artifice nécessaire car il est impossible de restitué ce sens sans un matos de fou furieux. Enfin là possibilité de fuite/ course en avant semble possible à certains passages.

Le système de crafting est sympathique mais bien trop limité. Seulement six ressources pour six objets craftables, des médicaments pour améliorer le personnage (santé, ouïe, etc..) et des améliorations via une huitième ressource (des engrenages?) pour les armes (vitesse de rechargement, capacité du chargeur, etc..).

Les phases d'explorations sont les phases qui a mon sens sont les plus importantes. Du point de vue du joueur (mode difficile) on se retrouve à se comporter de manière presque compulsive  à chercher dans le moindre recoin peur qu'un objet, si cher à notre survie ou au background du jeu, ne nous échappe. Ces moments sont accompagnés de dialogues entre les personnages, c'est un des éléments important dans les narration.

 

Le GROS plus:

 

Le scénario de The Last Of Us est le plus mature que j'ai vu à ce jour dans un jeu vidéo. Le cas particulier de Joël et l'évolution de sa relation avec Ellie est magistralement mis en scène.

Le prologue nous place dans la peau de Sarah le premier soir de l'épidémie, Joël nous est présenté comme quelqu'un de déterminé. Il n'hésite pas à tirer sur son voisin, contaminé récemment  mais toutefois déjà grandement agressif. Une fois en voiture il refuse de s'arrêter pour aider une famille qui leur demande de l'aide. Le genre de type n'ayant pas une mentalité de héro voir pas franchement sociable. Après que l'on est pris le contrôle de Joël son frère se révèle être tout aussi réactif en n'hésitant à se servir de son arme, y compris sur des cibles déjà mises à terre. Ce prologue s'achève sur la mort de Sarah abattue par l'armée qui établira par la suite des zones de quarantaine.

On retrouve Joël  vingt ans plus tard. Le personnage suit une route logique d'après son passé. Il travail comme contrebandier avec Tess. la relation entre les personnages ne semble pas plus profonde que de la sympathique collaboration. Joël reste donc un homme sans réel attachement depuis la mort de sa fille. C'est dans ce contexte qu'il va rencontrer Ellie.

Durant tout le jeu les personnages vont apprendre à s'apprécier, à s'aimer (et le joueur de s'attacher à eux). Au point où Joël va éprouver une certaine dépendance à Ellie. Chose qui ne semble pas être réciproque, mis en scène par le chapitre hiver où l'on joue Ellie et de quelque répliques durant le printemps où Joël parle d'avenir ( lui apprendre à jouer de la guitare etc..). Cet attachement de la part de Joël va le conduire à sacrifier  un espoir de vaccin.

 Une fois Le background mis en place (le prologue), plus question de facilité, de scène larmoyante. Le ton est à la brutalité, à la plus simple expression de l'humanité. Le contexte est certes déjà vu et revu mais le traitement des personnages est, ici, particulièrement fin. The Last Of Us est une œuvre qui permet de nombreuses pistes de réflexions sur la morale et les sentiments d'attachement.

 

 Naughty Dog signe ici l'un des meilleurs jeu, si ce n'est le meilleur, de la génération grâce à une réalisation qui pousse à se demander si la playstation 3 ne pourrait pas vivre encore 2-3 ans et à une profondeur et une maturité rarement atteintes dans le jeu vidéo.