La Playstation 2, ou PS2, est l'objet de de tous les records, et elle reste à ce jour la console de salon la plus vendue de tous les temps. Attirés par son succès commercial immense, de très nombreux développeurs ont sauté le pas et décidé de développer sur le support. Au final plus de 4000 titres seront développés sur la machine pendant plus d'une décennie. Des chiffres qui donnent le vertige! Dans la roue des célébrissimes licenses que sont Gran Turismo, Need For Speed, GTA, et autres Final Fantasy, la production est d'une hétérogénéité également rarement atteinte, et entre triple AAA, portages de jeux d'Arcade, jeux rétros réactualisés, attrapes nigauds à but lucratif, et autres jeux complètement atypiques, il y en a pour tous les goûts! Chaque joueur trouvera forcément chaussure à son pied. Prenons un exemple idiot: Vous êtes fan de moustique? Ce petit insecte tout mignon qui vous suce le sang tout l'été. Pas d'inquiétude cher joueur, car sur PS2, grâce à Mr. Moskeeto vous pourrez bel et bien incarner ce petit moustique afin de voltiger aux quatre coins de la maison et vous régaler de bon sang humain...Vraiment on trouve de tout!

Et dans cette masse de jeux, forcément, plus ou moins réussis et au succès retentissant ou très modeste, on trouve quelques propositions qui sortent du lot par leur originalité, et leur ambition. La puissance offerte par la console permet alors de donner naissance à des mondes en 3D bien plus complexes, avec des interactions toujours plus folles. Certains développeurs chevronnés vont alors faire le pari de surpasser ce que le média propose jusqu'à présent et vont se lancer dans les projets les plus fous, afin de conforter leur image d'excellence, ou, tout simplement se faire un nom. Jettons un oeil aujourd'hui aux 5 projets les plus fous et ambitieux jamais réalisés sur PS2, ceux qui ont su dépasser les limites techniques de cette machine au succès foudroyant, et parfois installer un nouveau genre, pour notre plus grand bonheur de joueur. Joueur heureux qui assistait alors en direct à la création d'une nouvelle page de l'Histoire du jeu vidéo.

 

Numéro 5: Katamari Damacy

Le moins que l'on puisse dire c'est que Namco est un éditeur qui brille surtout pour ses titres extrêmement bien calibrés, avec une réalisation technique toujours à la pointe, et qui a aquis un talent particulier pour mettre en avant ses séries sur les différentes générations de consoles Playstation, et ce depuis les premices de la PS1. L'inventeur de PacMan serait capable, pourrait-on croire, de porter un projet à l'ambition démesurée sur le monolithe noir de Sony sans aucun souci. Mais c'est dans un registre bien plus surprenant que l'on peut ici le retrouver lors ce qu'il propose un titre sorti de l'esprit loufoque de Keita Takahashi, l'inventeur de la série des Katamari Damacy dont le premier épisode constitue une réelle surprise. Et ce dans tous les sens du terme! Pour le thème abordé tout d'abord, extrêmement peu commun puisqu'il s'agit de faire rouler à l'aide du Prince (du Cosmos tout de même!)  une minuscule boule à laquelle n'importe quel objet va s'accrocher, et à cette même occasion la rendre plus volumineuse. Si les premières minutes nous voient ainsi rouler et absorber les petits objets de notre quotidien, tels une épingle ou un stylo, notre taille en constante augmentation nous pousse à intéger des objets de plus en plus volumineux, pour une course absolument folle vers une taille vertigineuse, à l'échelle du Cosmos! On comprends en quelques secondes les mécaniques de jeu, et s'ensuit une course contre la montre effrénée afin de grandir par tous les moyens possibles et pouvoir ainsi tout avaler sur son passage! Inutile de préciser que la musique qui accompagne ce jeu hors du commun est délirante à souhait et vous plonge dans une atmosphère acidulée et décalée. Elle est en cela dans la parfaite continuité du jeu, et le complète magnifiquement. Voila un titre fort original, addictif, fou et hypnothique dont la PS2 peut être fière. Bravo à Namco d'avoir tenté et réussi un tel pari!

 

Numéro 4: God of War

God of War est bien sûr aujourd'hui une franchise à succès, qui repose sur des bases de gameplay très solides et surtout une réalisation somptueuse et une action nerveuse à l'image de notre héros, véritable demi-dieu de la destruction. Mais en 2005, l'effet de surprise est total à la sortie du tout premier épisode de la série, et si les premières images du jeu ont l'air alléchantes, on est encore loin de se douter du potentiel du titre, de la qualité de sa réalisation et de sa mise en scène. On lance donc le jeu rempli d'espoir, en priant l'Olympe que Kratos, notre eratz d'Hercule, nous fasse vivre une aventure inoubliable. Et en effet, après quelques minutes, les bras nous en tombent. Nous avons le souffle coupé par ce que nous venons de vivre. En quelques minutes sur un bateau en pleine tempête, en train de disloquer sous les assauts d'une hydre immense qui agresse sans relâche notre héros et l'équipage du navire, on se frotte les yeux pour y croire et on s'accorche au pad pour survivre. S'ensuit un enchainement ininterrompu d'angles de vues impressionants, de combats dantesques et d'une brutlité absolue ou votre héros allie célérité force et agilité dans un ballet guerrier inoui. L'hydre succombe sous vos coups, et on comprends que l'on est en face d'un monument du jeu vidéo. Oui, nous venons simplement de terminer le chapitre 1 de God of War, mais on comprends déjà que ce titre fera date. Et si certains passages sont par la suite un peu moins soutenus, et donc un peu moins mémorables, le jeu sait se rappeller dès qu'il le faut au bon souvenir de ces premiers instants incroyables, à l'instar de ce combat contre le minotaure, autre moment clé de votre aventure ici encore restitué dans toute sa splendeur et sa violence. God of War est une folie visuelle, une épopée comme seule la PS2 sait alors nous en proposer, doté d'une réalisation de haute volée qui se rapproche de ce qui se fait de mieux au cinéma, et qui nous fait comprendre que le jeu vidéo est entré de plein pied dans une nouvelle ère. 

 

 

Numéro 3: Grand Theft Auto: San Andreas

Si la proposition d'incarner un dieu grec permet bien des folies, celle de Rockstar autour de sa série des Grand Theft Auto, ou GTA,  peut sembler tout ce qu'il y a de plus banal dans une Los Angeles transposée en jeu vidéo. Mais le propos prends ici une ampleur nouvelle sur ce volet "bigger than life"  mettant en avant la mégalopole californienne . Oui, s'il s'agit aujourd'hui d'une évidence, le studio new yorkais n'a pas froid au yeux et après avoir connu la gloire grâce à GTA 3 puis GTA Vice City, il ne s'en laisse pas compter et mets les bouchées double afin de proposer un ultime cadeau aux possesseurs de la PS2. Il en ressort une aventure aux proportions qui donnent le vertige et qui va dépasser les rêves les plus fous des amateurs, dans un style de jeu que le studio a presque à lui tout seul, créé. Poussant encore plus loin le principe de monde ouvert déjà expérimenté dans Vice City, GTA San Andreas peut être considéré comme le jeu testament d'une PS2 qui connait sa dernière série de gros titres avant de laisser doucement la place à sa petite soeur. Il est impossible de décrire San Andreas en quelque ligne tellement la proposition de Rockstar est impressionnante, foisonante et s'étale sur de nombreux genres. Si le coeur du titre continue de se diviser en missions basées sur le tir, l'infiltration, la conduite, ect... Les possibilités offertes par le terrain de jeus immense, donnent elles le sentiment d'être infinies. Permettant de façonner le mythe d'une découverte à chaque partie, derrière chaque arbre, chaque maison ou chaque rocher que compte le jeu. Certains d'entre nous auront croisé, ou cru croiser une sirène ou un alien, d'autres le Yéti ou des membres du Ku Klux Klan. L'existance d'un tel titre tient du miracle sur la 128bits de Sony, et la première place serait sans conteste à portée de main si les deux jeux suivants, en plus de leur proposition démesurée n'avaient à mes yeux un univers bien plus attirant pour le joueur que je suis. Quoi qu'il en soit, GTA San Andreas est objectivement un grand jeu bac à sable qui a fait date dans l'Histoire du média, et de son studio de développment, confortant l'indéniable domination de la PS2 sur laquelle il a vu le jour en 2004.

 

Numéro 2: Okami

Après avoir voyagé en Grèce antique et dans l'ambiance moite des cités californiennes, tournons nous vers les légendes du pays du soleil levant. Celle de la déesse du soleil justement, Amateratsu, personnage ô combien central du shintoïsme méritait sans doute d'être transposée et racontée en jeu vidéo. Et les honneurs sont revenus à Clover Studio, qui dans le giron de Capcom, et après une série de titres basés sur l'Univers de Viewtiful Joe,  décide de changer de registre et de proposer une vaste aventure en monde semi-ouvert, sur le modèle d'un Legend of Zelda, tout en y intégrant une mécanique de jeu délicieuse et une patte graphique alors jamais vue et proprement bluffante. Okami sera le chant du cigne de ce petit studio si soucieux de la qualité de ses productions, mais quel feu d'artifice ce dernier titre aura été! Il faut voir ce magnifique loup blanc, réincarnation de la déesse Amateratsu, déambuler sur de vastes plaines verdoyantes, et d'un coup de pate, ou de pinceau pour le joueur, y faire pousser la végétation, y faire jaillir l'eau, créer une bourrasque ou encore changer le jour en nuit. Le titre est une merveille de tous les instants, doté d'un potentiel lyrique à ce jour peut-être inégalé. Si l'on ajoute à cela une galerie de personnages qui entoure notre héros, qui sont tous dotés d'une personnalités fort attachante et aux airs parfois incroyables, une envolée musicale de haute volée, des combats de boss mémorables, le tout incorporé à un terrain de jeu immense, inutile de dire qu'Okami dépasse les rêves les plus fous de tous joueurs en mal d'aventure. Pour sa proposition artistique originale, son gampelay absolument unique, et son univers typiquement nippon et résolument enchanteur, impossible de passer à côté de ce titre lors ce que l'on parle des projets les plus fous de la PS2. Un incontournable absolu!

 

 

Numéro 1: Shadow of the Colossus

Vous l'attendiez n'est-ce pas? Comment aborder un Top 5 des projets de jeux les plus fous sur PS2 et ne pas évoquer Shadow of the Colossus? Le projet le plus dingue de la console, pour ce qui constitue également à mon sens le meilleur jeu de la 128 bits de Sony. On pourra trouver à redire sur l'aspect technique du titre, qui bien que tirant le maximum d'une console alors clairement entré dans sa dernière ligne droite, met immanquablement en lumière les limites de la bête. Mais jamais un jeu n'a aussi bien (sur)exploité les ressources de la console, c'est une certitude! Il suffit, après quelques minutes de jeu passées à parcourir de vastes étendues au dos de votre fidèle destrier, de croiser le chemin d'un premier géant pour comprendre, en un instant, la beauté surnaturelle de ce jeu. Vous aimez les jeux de plateforme, d'aventure ou à énigmes dans lesquels votre héros est en mouvement au sein d'un univers gigantesque et superbe? Qui n'aimerait pas un tel jeu? Mais Shadow of the Colossus fait encore plus fort, car cerise sur le gâteau, les niveaux prennent la forme de ces gigantesques colosses et sont donc eux aussi en mouvement et en interaction avec vous! Un pari absolument insensé! Et pourtant réussi avec un tel brio et une telle maitrise de son propos qu'on en reste sidéré. De fait, chaque "niveau" est une découverte saisissante possédant un cheminement épique et toujours intelligent. Il faut voir certains de ces titans succomber sous les flèches et les coups d'épées désespérés de notre frêle héros, après que celui-ci ait laborieusement escaladé ces véritables montagnes en mouvement. Que dire de plus sur cette merveille si ce n'est qu'elle se paye le luxe qui plus est, de proposer une grande variété de colosses que l'on sera ammené à abattre, avec une mention toute particulière à ceux qui sillonent les cieux, et qui resterons à jamais des instants gravés dans la mémoire de tout joueur s'étant frotté à la majesté de Shadow of the Colossus. Le jeu à jamais le plus invraisemblable de la PS2.

 

 

Avec une telle variété et une telle quantité de titres ayant vu le jour sur la reine incontestable des salons de Sony, il était, croyez le, extrêmement difficile de faire un choix. Bien sur certains titres sont une évidence, et il aurait été impensable de ne pas faire figurer Shadow of the Colossus à la seule place qu'il mérite, la première.  Mais de nombreux autres prétendants pouvaient se prévaloir d'une place au soleil. Pour rappeler les plus évidents, citons: Final Fantasy 12,  RPG à l'ambition démesurée mais malheureusement rabotée par SquareEnix, ainsi que son pendant, Dragon Quest 8 à l'univers chatoyant tout de cell shading vêtu. Impossible de passer sous silence Metal Gear Solid 3, sans doutes le meilleur épisode de la série, ou encore le ténébreux mais trop difficile Devil May Cry 3, qui faisait cracher ses tripes à la PS2 dans tous les sens du terme. Je ne vais pas allonger inutilement cette liste mais celle-ci pourrait être encore largement étendue.

Quand on tire le bilan de cette période, le constat est clair, la 128 bits de Sony n'avait pas d'équivalent, malgré les efforts de Sega, Nintendo et Microsoft, en terme de ludothéque. Et même si les concurrentes possèdaient de solides arguments techniques, on ne peut que se rendre à l'évidence, les projets les plus insensés ont bien connu la lumière avant tout sur PS2, portés par le succès insolant d'une console devenue mythique.

Sur ce, je vous laisse car je dois aller entrainer au chant mon nouvel ami, l'ours polaire Kuma Utaet l'aider à améliorer les paroles de sa toute dernière chanson. Quoi, vous ne connaissez pas Kuma Uta? Bon, voyez-vous, les projets les plus fous sur PS2...Je crois que vous connaissez la chanson!

Et de votre côté, quel est le souvenir le plus fou, l'expérience la plus inoubliable, le jeu le plus incroyable que vous avez pu tester sur le fameux monolithe noir de Sony?  N'hésitez pas à me parler de votre moustique ou de votre ours polaire préféré!

Et à très vite pour un nouveau Top 5 encore plus fou!