Or « How the Nerd helped me grow”.
Cela fait très longtemps que je voulais parler de ce personnage important pour moi mais aussi pour vous sans que vous le sachiez peut être : James Rolfe. Beaucoup d’entre vous le connaissent pour la série The Angry Video Game Nerd, d’autres non-anglophones n’ont peut-être pas cette chance.
Plutôt qu’un article Wikipédia sur l’homme derrière les vidéos qui ont révolutionné le traitement du jeu vidéo sur internet (oui, à ce point), je voulais partager mon expérience avec sa production.
D’ailleurs, si vous ne le connaissez pas du tout, je vous conseille d’aller lire au moins l’introduction de l’article qui lui est consacré pour mieux comprendre de quoi je vais parler :
https://en.wikipedia.org/wiki/James_Rolfe : pas de version française malheureusement.
https://fr.wikipedia.org/wiki/The_Angry_Video_Game_Nerd
1. La découverte
Nous sommes en 2006-07, étudiant en Irlande je passe mes journées à la bibliothèque / médiathèque de l’université. Je n’ai pas de connexion internet chez moi et je reste donc souvent très tard dans les locaux (comme dirait Coluche, j’y suis allé jusqu’à que ça ferme).
Mon niveau d’anglais de l’époque progresse doucement, de manière académique, mais aussi populaire entre les pubs et sorties quotidiennes avec des anglophones.
Dans la colocation, on est assez loin de L’auberge espagnole, on y reste pour tuer le temps et jouer à la console. J’avais quand même ramené une PS2 dans mes valises, on ne sait jamais.
Pour me mettre un peu plus dans le bain, il était évident pour moi de chercher des sites internet qui parlent de jeux vidéo. En France à l’époque déjà, il n’existait guère plus que JV.com et Gamekult. Je traine donc au hasard de mes recherches Google et tombe sur GameTrailers le mastodonte mais surtout sur ScrewAttack avec son chef de file, le charismatique Stutering Craig. C’est alors par ce biais et par leur collaboration que je découvre les premières vidéos du Angry Nintendo Nerd.
Quelle claque.
La première vidéo que j’ai vue, comme beaucoup de monde, fut la critique de Teenage Mutant Ninja Turtle. A l’époque ce fut une explosion de rire devant l’écran. Imaginez au milieu d’un CDI, il fait déjà nuit dehors, les couloirs sont un peu vides et là, un gars écroulé de rire sur sa chaise les écouteurs sur les oreilles.
Personne n’avait jamais rien vu de la sorte. Il faut se souvenir qu’à l’époque YouTube était à ses débuts, il n’était qu’un petit site de partage de vidéo comme les autres. D’ailleurs je ne regardais pas les vidéos sur YouTube mais directement sur Screwattack qui relayait les liens vers le site de James : Cinemassacre.com
Rapidement donc, je suis passé directement par le site source et suis allé découvrir le reste des vidéos. Je me rappelle encore du lay-out du site c’est assez risible aujourd’hui.
En colloc avec d’autre gamers, nous avons partagé cette découverte au cours de nos pérégrinations. Je peux dire sans me tromper qu’il y a une pierre énorme gravée AVGN dans la fondation du 47. Culte pour nous 3, nous y faisons référence en permanence, nous avons tous les épisodes en tête et les connaissons pour beaucoup par c½ur.
2. The Angry Nerd
La porte d’entrée dans le monde de James Rolfe pour moi comme je viens de le dire fut l’AVGN. Alors pour les gens qui ne savent pas ou qui ne comprennent peut-être pas pourquoi ce fut un choc pour la communauté gamer sur internet dans le monde entier, je vais essayer de vous remettre dans le contexte.
Quand l’AVGN débarque sur la toile, le web est en pleine mutation. La vidéo commence à être de plus en plus populaire grâce à l’avancée des vitesses de débit, mais peu de sites le proposent comme media principal. Les gros sites en sont encore à un traitement très classique du jeu vidéo, directement inspiré par la presse papier. Internet à ce niveau n’est pas grand-chose de plus que la transposition de ce qui se trouve dans les magazines.
En France nous avons la chance d’avoir une chaine sur le câble depuis longtemps qui parle de jeux vidéo avec surtout une émission pionnière, Level One sur Game one.
Mais à part ça, le web est rempli de TOP 10 et d’interviews, ou de trailers calibrés.
James arrive donc avec quelque chose de jamais vu auparavant.
A la base pensée comme une blague pour ses amis, il s’appelle le « Angry Nintendo Nerd ». La première vidéo date de 2004 et les premiers épisodes sont diffusés via cassettes vidéos (ben ouais, le DVD coûte cher à l’époque) et vendu sur le site officiel de Rolfe. Il y compile ses productions cinématographiques notamment étudiantes et aussi ses expérimentations. Les quatre cassettes « Cinemassacre Gold Collection » comportent des épisodes du Nerd, les premiers.
Il créait alors son personnage emblématique lors de sketchs, où il met en scène un personnage caricatural de Nerd dans son sous-sol en train de tester un jeu de notre enfance. Il devient l’Angry Video Game Nerd avec YouTube pour ne pas avoir d’ennuis avec Nintendo et pour pouvoir traiter d’autres jeux que sur les consoles de Big N.
On a donc pour une des premières fois, un gars assis sur un canapé qui nous montre des images de jeux en jouant. Et il critique le jeu, choisi pour sa médiocrité. Au niveau du langage, c’est ordurier au-delà de tout ce que le reste de la profession s’était permis.
Bien que le niveau soit souvent pipi caca, surtout au début, la plupart des textes sont bien écrits et mis en scène avec soin. C’est à ce niveau que l’AVGN posa des bases que bon nombre de YouTubers et streamers d’aujourd’hui n’ont toujours pas comprises.
James Rolfe est un amoureux du cinéma, c’est un réalisateur de film avant tout. Sa série AVGN sur le jeu vidéo est donc tournée comme n’importe quel autre court métrage de son invention. Du matériel adapté à ce qu’il filme, une mise en scène correspondant au sujet et à ses intentions, des effets spéciaux, un scenario, un story board, un texte et un traitement de l’image derrière.
Il y a aussi un aspect dont beaucoup ne se rendent pas compte mais qui est primordial : la voix de James et sa manière de la poser. James a travaillé dans l’industrie du film d’entreprises et est un habitué du doublage et de la voix off, il a appris à le faire et a de l’expérience dans cet exercice qui parait si simple… mais ne l’est pas (Il en parle dans l’épisode 102 – Le making of d’un épisode avec Barbie comme exemple). Il sait parler clairement, avec une voix audible, compréhensible, propre et un rythme adapté à ce qui passe à l’écran. Il sait aussi traiter le son de manière professionnelle.
En clair, sous l’apparence « blague » des AVGN, il y a un véritable travail de film maker, ce que beaucoup oublient aujourd’hui.
Non, AVGN n’est pas un gars qui se filme en train de jouer dans sa cave et le balance sur internet. C’est une production de court métrage avec tout ce que ça implique. Il y a dans chaque épisode une recherche particulière de narration et de mise en scène. Il y a eu plusieurs formats, plusieurs media (film, dessin animé, effets 3D etc…).
Celui qui s’en rapproche le plus aujourd’hui est bien entendu le Joueur du Grenier qui n’hésite pas à référencer l’AVGN comme source d’inspiration pour ses propres vidéos, ce qui est tout à son honneur même s’il faut quand même chercher un peu sur son site pour tomber dessus. C’est à mon avis aussi actuellement le seul à mettre autant d’effort pour la qualité de ses films, qu’on aime ou pas.
Un autre point très important pour contextualiser, c’est que le retro gaming n’existait que dans des sphères un peu confidentielles. Ce n’était pas du tout quelque chose de normal comme aujourd’hui de revenir sur les vieux jeux de notre enfance. C’était réservé effectivement aux passionnés… et aux nerds.
Simple coïncidence ou véritable effet AVGN, l’industrie et le public du jeu vidéo se sont emparés du phénomène ; tout le monde s’est redécouvert une passion et un intérêt pour l’ère 8 et 16 bits dans les années qui ont suivi. Le marché a explosé, les prix se sont multipliés par 10 et les cartouches NES sont passées de 5 pour 1¤ à 1 pour 50¤…(Si je vous dis qu’ à l’époque mon Megaman 5 m’a coûté 1 euro dans un bac de débarras vous le vivez comment ? ^^) Quand l’AVGN joue à un jeu, sa côte explose dans les jours qui suivent, mais je digresse.
Une fois que le Nerd est devenu un peu connu et a fait le « buzz », une flopée de gens se sont jetés dans l’imitation sans vergogne. Mais comme je le disais, ils n’avaient pas compris que pour faire un épisode d’AVGN, il ne suffisait pas de se filmer avec une webcam et d’insulter un jeu. Ces gens-là n’existent plus et c’est tant mieux.
Derrière le Nerd bien entendu, il n’y a pas que James Rolfe, il y a aussi Mike Matei qui est son acolyte et qui est à l’origine de son explosion vu que c’est lui qui l’a poussé à le diffuser de manière large sur le net. Mais on reviendra sur Mike un peu plus tard.
Les vidéos m’ont donc fait rire pendant des années et c’est toujours le cas à chaque nouvelle publiée. James m’a aussi appris pratiquement tout l’argot que j’utilise en anglais, souvent à la surprise d’anglophones qui se demandent bien comment je peux connaitre autant d’expressions aussi vulgaires et drôles. Il m’a aussi appris le langage propre au jeu vidéo en Amérique ce qui me permet aujourd’hui de comprendre sans problème les sites spécialisés.
Au cours de la vie du Nerd, j’ai découvert bon nombre de machines dont je connaissais vaguement l’existence - parce que j’étais déjà assez féru de JV - mais que je n’avais jamais vu en marche.
Pour faire simple, tout comme le Nostalgia Critic (avec qui il a fait quelques épisodes) avec la critique cinéma, l’AVGN venait de réinventer la critique vidéo ludique humoristique, une nouvelle manière d’explorer son média et de le faire découvrir a une population plus large de jeunes joueurs et de vieux nostalgiques.
Mais pour moi, ce n’était que la surface de ma découverte d’un être humain qui, sans le connaitre personnellement, à réussi à me toucher et me faire voir certaines choses différemment.
3. James Fucking Rolfe
Je vais donc parler ici de l’homme derrière le Nerd parce qu’au final c’est lui qui est intéressant plus que son personnage.
James Rolfe est un passionné. Un vrai, pas juste un cinéphile qui mange de la pellicule au kilomètre ou un joueur qui amasse des piles de jeux, non c’est un vrai passionné. Il fait partie de ces gens qui ne réfléchissent pas deux fois avant de se lancer dans quelque chose qui leur tient à c½ur.
Cette passion est surtout extrêmement communicative pour diverses raisons.
Déjà c’est une personne humble. Il le porte sur lui, une fois son costume de Nerd rangé au placard, on voit apparaitre sa personnalité dans différentes vidéos ou questions réponses. Il ne s’enorgueillit pas des réussites qu’il a pu avoir notamment avec l’AVGN. Il s’en sert, pour lancer d’autres choses, pour proposer d’autres projets et pour vivre de sa passion mais il n’en fait jamais des caisses et jamais je ne l’ai vu remballer des usurpateurs ou entrer dans des guerres de commentaires envers des copicats. D’autres l’ont fait à sa place, sans son consentement parfois et il a dû les remettre à leur place pour s’en détacher. Il protège sa création sans chercher à dénigrer les créations des autres et c’est assez remarquable aujourd’hui.
Il entre pour moi dans la même démarche qu’un Ed Wood par exemple. Quels que soient les retours, quels que soient les points de vue, il essaiera de faire ce qu’il a en tête de son mieux, quel que soit le temps qu’il mettra pour le faire. Le résultat est parfois bon, parfois médiocre et parfois carrément mauvais. Mais ce n’est pas grave, quelque chose a été fait. Il n’est pas du genre à être accoudé à un comptoir à dire « j’aurais pu ». Il fait, il verra plus tard.
Cette passion communicative pour tout ce qu’il entreprend se ressent particulièrement dans les vidéos sur le cinéma de genre, le cinéma de monstre et d’horreur. Son amour sans borne pour ces productions de séries B à Z est son cheval de bataille depuis la création de Cinemassacre et même si c’est l’AVGN qui l’a fait connaitre, il continue sa voie avec des vidéos sur ces films-là. C’est son truc, même si ce n’est pas ce qui le rend populaire. Pareil pour son amour de la musique métal qu’il partage régulièrement.
Un de ses films souvent cité comme étant le meilleur et qui résume ce que je suis en train de dire s’appelle « The dragon in my dreams » où il explique l’origine de ses passions de manière métaphorique. Si vous n’êtes pas touché par ce film, c’est que vous avez un sérieux problème (genre, vous êtes un répliquant par exemple).
Le succès d’AVGN lui a permis de réaliser pas mal de ses rêves. Il a fait un long métrage AVGN the movie et il a fait partager son succès avec ses camarades de jeux. Notamment Mike qui aujourd’hui partage la chaine YouTube de manière a peu près équivalente en termes de production.
En clair, ce qui rend James attachant, c’est qu’il est terriblement humain. Il cache rarement les moments où ça va moins bien mais n’est pas larmoyant et s’en sert pour revenir avec d’autres idées et d’autres créations. A le suivre depuis dix ans, on a l’impression de suivre un pote. En tout cas, j’aimerais bien aller boire une Rolling Rock avec lui un jour.
4. Pourquoi James Rolfe est important pour moi.
Simplement pour la somme de ce que je viens de vous faire lire.
De manière très pragmatique, déjà, il m’a donné accès à tout un pan de culture cinématographique qui jusqu’à ce moment-là m’était totalement inconnu. Il m’a appris énormément de choses sur le cinéma, ses techniques, ses contraintes, son impact, ses codes.
Il m’a ouvert la porte à la science-fiction américaine underground des débuts, que je connaissais seulement par ses grands auteurs aujourd’hui cultes. Il m’a fait découvrir une pop culture qui à l’époque n’était pas mainstream, déjà elle ne l’était pas aux USA alors je vous raconte pas en France. Clairement, il m’a enrichi de cette culture et continue à le faire aujourd’hui.
Mais surtout, il fait partie d’une frange assez rare de gens qui vous émulent dans ce qu’ils font. Ils ne vous disent pas « vas-y fait des trucs ». Ils vous montrent que si vous voulez en faire, c’est possible, il y a juste à s’y mettre.
Il n’avait aucune ambition de vivre de l’AVGN à la base, c’était juste un délire pour ses amis. Aujourd’hui il est l’origine d’une série culte qui a posé des codes qui transpirent dans quasiment toute la production YouTube de notre époque.
Il montre surtout que si on se cherche des excuses c’est qu’on n’a pas vraiment envie. Celui qui a envie de faire quelque chose n’a aujourd’hui plus de barrières pour le faire, s’il le fait pour les bonnes raisons.
Il vient d'un monde qui parait un peu désuet aujourd'hui où on ne créait pas une chaine YouTube pour faire de l'argent en se disant qu'on verra plus tard ce qu'on va mettre dessus. Sensiblement de mon âge, il entre dans la même logique de pensée que moi.
Je ne comprends rien aux « stars » d’aujourd’hui qui n’existent pas par la reconnaissance de ce qu’ils font, ils existent en tant que stars puis cherchent ce qu’ils sont capables de faire. Pour moi, un artiste, un créateur, un professionnel en tout genre fait son métier, poursuit sa passion, PUIS la fait partager, montre ses créations et ses productions et si c’est bon, ou s’il y un public pour, il sera reconnu.
James c’est ça, quelque chose qui n’existe plus trop sur YouTube de nos jours. Il a produit et créé son art, il a fait son chemin, son truc et a trouvé la reconnaissance.
C’est donc dans son sillon, dans l’élan que ses vidéos et sa manière de voir la vie transportent, que moi aussi j’ai fait des choses que je voulais faire depuis longtemps. Ecrire, peindre, ouvrir un blog (par exemple), tester la modification de console, etc.
Je ne dis pas ici que sans lui je n’aurais pas fait toutes ces choses, je dis simplement que c’est lui qui a sûrement été le déclencheur de quelque chose chez moi. Tu as des passions, c’est bien, c’est une bonne chose (oui il m’a déculpabilisé d’être un Nerd aussi) mais ne t’arrête pas à la consommation de cette passion. Sois-en un acteur, fais-en quelque chose, construis quelque chose avec, quelque chose de personnel, quelque chose qui t’en donnera un autre sens.
Enrichis-toi.
5. L’expérience du Faucon.
Comment j'ai connu James Rolfe/AVGN ?
Ça devait être à la même époque, en Irlande, mais séparément; en traînant sur le forum ctpl (forum de tournois de jeux vidéo de baston), que je fréquentais beaucoup période pré-Irlande et donc, à l’université, je le consultais encore quand un jour un type a balancé un lien vers la vidéo TMNT. Je n'avais vu que celui-là. Puis plus rien pendant un an pour moi je crois.
Et puis une fois, à Dublin dans l’appart de l’Ours il me semble, il me dit « tu le connais lui ? (vidéo TMNT) », j'avais déjà vu donc mais je n'avais pas été plus loin, et donc là j'ai repris connaissance du truc. Et c'est une fois rentré en France que je me suis mis à le suivre plus régulièrement. L’ours me parlait souvent de Screwattack je m'en souviens, mais je n'ai jamais vraiment accroché... il y avait des chroniques pas trop mal c'est vrai (videogamevaults, what if XXX had lyrics....)
Et donc comme je disais au 47 il y a quelques semaines, plus le temps passe et plus j’apprécie davantage James le cinéphile que le joueur. Tu sens qu'il est tellement passionné, c'est ouf... tellement passionné que c'en est communicatif. Et du coup tu pourrais l'entendre parler pendant des heures. Je ne sais pas si ça vous est déjà arrivé, à l’école par exemple, d'avoir des profs qui étaient tellement bons, tellement passionnants, que vous auriez pu rester à les écouter des heures durant. Ça m'est arrivé 2 fois (une fois en 1ere, prof de mécanique, et une fois en BTS prof d'automatismes).
James me fait un peu penser à eux.
Il te parle d'un vieux film des années 30, tu t'en bats les c*# !!!¤ à la base, mais il arrive à te faire vivre le truc et te communique sa passion... c'est très fort.
Mine de rien, au tout début, c’était une des premières star de YouTube, le type était dans les classements des 10 premiers je crois ou un truc dans le genre, assez impressionnant.
Toujours par rapport au Nerd, et pour aller un peu plus loin :
A signaler que des personnes s’étaient même mises à sous-titrer en français, genre une quarantaine d’épisodes environ je crois. Dispo sur YouTube ou Dailymotion je ne sais plus, mais bon ça rendait accessible aux non-anglophones les vidéos de James.
ð Info : ils sont toujours en recherche de sous-titrage pour leurs vidéos en différentes langues. Si le c½ur vous en dit, n’hésitez pas à aller sur le site vous renseigner.
Il y aussi la chaine LostCinemassacreVideo : https://www.youtube.com/channel/UC1zZOo588GHJfy21nxJCoCQ/featured
Je tombe parfois dessus, c'est un type qui upload des vidéos sur qui étaient sur Cinemassacre mais n'ont pas encore été mises sur YouTube et qui ont disparu du site original. Aucune spéculation derrière, mais juste le fait de le rendre dispo à la communauté, tu tombes sur des purs trucs des fois, ça mérite vraiment de jeter un ½il.
6. Le SMS de la Panthère
Franchement je ne sais pas lequel je préfère, il faudrait que je remate tout. Je trouve les nouveaux cool (sans compter le dernier qui déchire) mais il n’y a plus l’effet whaou. Je sais juste que je kiff plus les premières saisons.
7. Un dernier paragraphe pour la route.
Au moment où j’ai commencé à écrire ce post qui me trotte depuis longtemps dans la tête, James à commencé à diffuser son Episode 150 de l’AVGN : Polybius. Quelle claque encore une fois. Je vais me permettre de l’analyser à chaud car il est symptomatique de ce que je raconte tout au long de l’article.
Environ dix ans après le premier AVGN qui a comme je l’ai dit, posé les bases, James arrive aujourd’hui et met une leçon à tous les YouTubers actuels en leur montrant comment on fait des films, mais pas que.
Parlons rapidement du point de départ : Polybius est une machine arcade mythique qui est une légende urbaine du jeu vidéo. Personne ne sait vraiment si elle a existé ou pas, à quoi ressemblait le jeu etc. La légende vient du fait qu’il est dit que cette machine fut une expérimentation des services secrets américains (FBI ou CIA, on sait pas) et que le jeu manipulait les joueurs et leur causait des effets secondaires comme la perte de mémoire, des douleurs, ce genre de choses. Voilà les prémisses d’une bonne histoire comme on les aime. Du coup James s’en empare et après une présentation de la légende, se rend dans une arrière salle de jeux d’arcade, un stock, où il a retrouvé la trace d’une de ces bornes. Il précise bien qu’il n’est sûr en rien de son authenticité et commence à jouer.
Passons sur le scenario car ce n’est pas vraiment ça qui m’intéresse ici.
James met une grosse droite à tous les films maker qui s’y croient pour plusieurs raisons à mon avis :
1. Le niveau de maitrise de la caméra. Sous couvert d’un reportage caméra à l’épaule, il reprend tous les codes du vlog classique comme on en voit des tonnes. Sauf que, tous ses plans sont calculés pratiquement au millimètre. Il nous montre exactement les champs de vision qu’il souhaite nous montrer. Les vidéos sont truffées de petites choses en arrière-plan et les angles choisis nous racontent une histoire. Comme dans un miroir, le Nerd nous regarde pendant qu’il devient fou. Les angles jamais droits, jamais plats et toujours basés sur ce que le hors champ suggère sont extrêmement pertinents. Le malaise s’installe sans trop savoir pourquoi. Ben voilà vous savez, c’est ce qu’on appelle la grammaire cinématographique.
2. L’ambiance sonore. Ecoutez bien… il n’y a rien. Juste le son désuet de la machine et des boutons et la voix du Nerd qui raisonne étrangement dans ce local sans vie.
3. La mise en scène. Le format Vlog est d’une pertinence absolue. Déjà, il a choisi de diffuser ça sans prévenir. Il l’a placé sur une chaine qui est normalement dédiée aux expériences live, il n’a pas mis dès le premier jour que c’était un épisode AVGN dans la description. Ça implique quoi ? Qu’il manipule autant ses vidéos en tant qu’objets filmiques, que le media YouTube en lui-même avec ses codes et les habitudes de ses spectateurs. Bref, c’est génial et même des vétérans comme La Panthère et moi avons eu des questionnements sur ce qui est du bullshit ou pas pendant quelques jours, et franchement c’est toujours le cas (non mais sérieusement, c’est une vraie borne ou pas ?!)
4. Il reprend avec brio tous les ingrédients codifiés du film de genre mais les condense sur des plages de 5 minutes, ce qui est à la fois un exploit de mise en scène mais aussi un tour de force d’écriture. Les références à certains films cultes sont légion mais assez finement placées pour ne pas étouffer le spectateur.
5. Pour une fois, il va au-delà de ses limites d’acteur J. Il est parfait. Il est parfait parce qu’il a voulu brouiller la ligne entre le Nerd et James. Il sait pertinemment que le spectateur n’aura pas d’empathie pour le Nerd qui est un personnage fictionnel drôle. Mais s’il brouille en laissant apparaitre James - que les spectateurs connaissent tous - en se mettant en scène dans une situation qui dépasse son approche initiale d’un épisode classique et maitrisé du Nerd, on se demande qui est en train de nous parler à travers la caméra.
Voilà, James est un bon cinéaste qui aime la série B et le film de genre et il nous le prouve avec brio encore aujourd’hui. En espérant qu’il continue à produire encore et toujours plus.
Le site pour découvrir l’univers de James Rolfe et Mike Matei :
http://cinemassacre.com/
Les chaines YouTube :
Cinemassacre et Cinemassacre plays
Les épisodes préférés du 47 :
L’Ours : le castlevaniathon – épisodes 79-80-81-82
Le Faucon : Winter Games – épisode 84
La Panthère : Probablement la saison 1, 2 ou 3.
Commentaires
Depuis je suis fidèlement ses vidéos, en parallèle avec notre JDG national.
J'ai aussi découvert le Nerd sur ScrewAttack à l'époque et j'ai suivi à peu près toutes ses vidéo depuis.
Même s'il a tendance à forcer pas mal le trait et les insultes je le trouve toujours très bon.
C'est vrai que le Joueur du Grenier à repris la formule sans grande originalité et n'était pas des plus convaincants au début mais au fil des épisodes il s'est forgé une identité qui lui est propre et maintenant je les trouve tous les deux sympa à regarder.
Mais je reste bien bien sur très fan de James, de son humour, de sa passions pour les jeux, les films de genre et de son honnêteté en général, chose qui est extrêmement rare chez les stars du net.
J'ai découvert l'AVGN en 2006, j'étais également étudiant, et j'allais beaucoup traîner sur GameTrailers, qui étaient quasiment les seuls à l'époque à proposer des reviews vidéos. Avec lui et l'équipe de ScrewAttack, il y a avait d'hilarantes chroniques que je guettais avec impatience tous les mois.
Le jour où des potes m'ont montré le Joueur du Grenier, je n'en revenais pas : ce mec avait tout pillé à Rolfe sans jamais le citer, et je n'ai jamais compris comment on pouvait bâtir une carrière entière sur un plagiat éhonté...
Le YouTube game est arrivé depuis, mais je suis toujours avec plaisir les chroniques de James, même si je suis obligé de reconnaître que ça tourne un peu en rond depuis qu'il est parvenu à réaliser son film. En tous cas cet hommage me donne très clairement envie de remater les vieux épisodes d'il y a 10 ans !
Je te trouve un peu trop catégorique par contre sur le retrogaming et youtube en général ("James c’est ça, quelque chose qui n’existe plus trop sur YouTube de nos jours. Il a produit et créé son art, il a fait son chemin, son truc et a trouvé la reconnaissance.")
Sinon, puisque t'en parles à la fin, j'me permet de partager un excellent docu sur polybius :
On verra bien !
@Kayne : T'embêtes pas, les voies de la home sont impénétrable. Finalement, après ma petite crise du mois dernier, je trouve que l'approbation de quelques un estimés est aussi gratifiante que la "vue" de grand nombre sans commentaire. Au moins, je sais que vous l'avez lu.
@Zhibou : merci, hommage oui, c’était le but, mais un hommage vivant.
Bel hommage que tu lui offres là.
Mais après avoir visionné la moitié de l'épisode 79, je préfère rester sur CyprienGaming
(ce troll velu XD)