Cet énième plan de restructuration aura été celui de trop pour certains, car derrière la froideur des chiffres se cachent une réalité humaine. Si bien que les langues se délient pour dénoncer l’inavouable ou tout simplement expier une frustration devenue insupportable. Alors au risque de froisser les fans de la première heure déjà déchirés par le statut de sursitaire permanent que traîne Sega depuis la déchéance de son titre de constructeur, voici des témoignages en vrac laissés anonymement sur le site GlassDoor.ca par le personnel de l’entreprise et ceux qui ont pris le large.
 
Note : La vocation première de ce site est d’aider les candidats à un poste de travail, de se renseigner auprès d’anciens salariés ou toujours en fonction sur la politique sociale et salariale de la société visée par une recherche d’emploi. Les commentaires sont souvent publics, d’autres nécessitent d’être consultés avec inscription à GlassDoor.
 
Un ancien cadre regrette des décisions entrepreneuriales prises en dépit du bon sens. L’argent facile plus que la programmation d’une stratégie qualité viable est le seul mot d’ordre. En conséquence de quoi Sega a raté beaucoup d’opportunités qui s’offraient à elle. Son conseil ? Réduire la gamme de jeux afin d’imprimer davantage de passion. Un autre employé toujours en poste fustige une fenêtre d’opportunité réduite à peau de chagrin en raison d’une planification frileuse, sans ambition.
 
L’une des plus sévères observations vient d’un contractuel resté plus d’un an dans la société. Il note la désorganisation générale de SoA, miné par des conflits internes permanents avec des conséquences négatives sur le niveau de productivité de la filiale de Sega. Il remarque également l’existence d’une forte animosité entre les différents départements, des employés tétanisés par le stress. Un troisième collaborateur actif depuis plus de 5 ans révèle lui aussi une pression de plus en plus forte de la part de la direction faisant la chasse à l’inoccupation au bureau. Il fait état d’une détérioration rapide du moral des salariés, soumis à un environnement de travail oppressant, pétrifiés par la crainte d’être le prochain sur la liste de départ. L’ambiance est à couteau tiré et ce dernier déplore la politique salariale de Sega inférieure de 30% à 40% à celle qui a court parmi les autres éditeurs.
 
Une plainte d’un directeur se caractérise par la dénonciation des relations condescendantes qu’observent les dirigeants de la Sega Japon vis-à-vis de ses filiales. Celui-ci déplore l’existence d’un racisme ouvert de la part de SoJ méprisant tout ce qui est étranger à l’archipel. Il se désole aussi de l’attitude de dirigeants européens dont la seule préoccupation est un objectif de carrière plutôt que de prendre des décisions. Il réclame un meilleur leadership, des décideurs, le goût du risque.
 
Voilà, un Sega vu de l’intérieur...