Mardi, lorsque j'ai ouvert mon programme télé, je vis avec surprise qu'Arte a programmé en 2nde partie de soirée une série : Twin peaks.
"Hé, mais attends, c'est pas le truc qu'a inspiré Alan Wake ? Mais si ! C'est les vacances, je me le regarde tiens !"
Et c'est comme ca, que lorsque mes parents sont partis ce coucher, que, allongé sur mon canapé, je m'attendais à un truc "Bien, geek et sympatoche." Et bah, j'avais vraiment pas prévu d'avoir du mal à dormir ...

Bon, ok, je suis un peu trouillard. Mais bon, avouez que la série de Mr Lynch n'inspire pas la joie et l'allégresse ? On commence par un générique, un poil long, mais qui pose les bases : La montagne, si belle pour Jean Ferrat, une scierie, si chère à Jacques Dutronc (Oui, c'est une blague), une belle Affiche bien Kitsch "Welcome to Twean Peaks" si chère au années 90' et cette musique ... Aie Aie Aie ! Une basse qui tache, un synthé bien stylé ... Vraiment, dès le début j'ai fait "Hé, mais ce truc est plus vieux que moi ! Pas mal comme effet !"

Puis, c'est réelement le commencement. Sans spoiler, un individu lambda (Pécheur, chemise à carreaux de bucheron et pantalon de velour) retrouve, saucisonnée dans du plastique, le corps de Laura Palmer. Et dans une ville si tranquille, ça le fait genre moyen. Alors on préviens la police, blabla ... Attendez ...! "Merde, mais c'est exactement le commissariat d'Alan Wake !" Plus tard :"Et ce chalet ! WTF ! Et cette coupe de cheveux !!" C'est donc vrai, Bright Falls et Twin Peaks même combat, tout y passe, lieux comme personnages ! Le café est celui qui m'a le plus choqué, tellement c'étais la même chose à peu de choses près. On nous présente dans ce premier épisode une ville banale, où les évènements qui s'y déroule ne le sont pas, là où chaque habitants d'abord heureux et épanouis sont en fait pleins de doutes, entretenants des relations interdites ! Toutes ! Chaque fois qu'on se dit "Tiens, lui il a l'ai marrant !", c'est en fait le pire des salopards, ou des dépressifs, ou des maniaques (remarque, l'un n'empêche pas l'autre.) C'est ca Twin Peaks : Une ribambelle de personnages très haut en couleurs et finement travaillés, avec un charisme fou et une personnalité qui leur est propre. Ils ont d'ailleurs presque tous leur vis-à-vis éléctronique dans Alan Wake : La serveuse, le policier, l'agent du FBI (Mon dieu, j'ai tellement hurlé "C'est Nightingale ! Je le reconnais ! Ils font presques la même chose !", tout excité dans mon sofa.) Il y a même Mme Weaver, c'est extraordinaire !

    

Le pilote est très touchant, on nous met face à la réaction des habitants vis-à-vis de la mort de Laura. Et elles sont diverses : Certains pleurent une amie, d'autre une amante, un amour secret ... Tous apportent leur contribution à l'important édifice qu'est l'ambiance. Mais la véritable émotion s'offre plus tard dans l'épisode, lorsque l'on retrouve une jeune femme en haillons errant le long de rails de chemins de fer, pleine de sang et visiblement traumatisée : Nous avons affaire à un Serial Killer. Et là ... Le malaise s'installe vraiment. J'en menais pas large à la vue de la fille ainsi vêtue, au regard livide. Tout va alors s'enchainer : la vraie face des personnes s'offre à nous, certains plongent dans la folie et hurlent à n'en plus pouvoir, l'une prend un malin plaisir à contempler l'affaire, et l'autre se sentira coupable : Pourquoi ? Trop de questions dans ce pilote de 90min sur l'intrigue et les motivations de chacuns. Mention spéciale au plan de fin, qui m'a juste fait uriner sur mon sofa, à 23h30 tant elle est bien mise en scène et imprévue. Oui, je l'ai déjà dit, je suis un trouillard, mais là vraiment ... Et celle du 2nd épisode est aussi ultra bien amenée, et composée d'un twist qui nous fait dire "Hé, mais pourquoi ?.. Oh non, c'étais pas lui ?!.. Mais si ! Mais attends, pourquoi lui ?! Aaaaaaah, 1 semaine à attendre !!!"

Un très très bon bilan pour ces premiers pas dans cette petite bourgade. Les bases d'un monument sont posées, l'ambiance impose le malaise et un sentiment de gêne s'installe : Les habitants cachent chacun de lourds secrets, qui influent plus ou moins sur la trame principale, rudement bien menée et servie par une bande-son incroyablement bien choisie. C'est le mystère, le flou, parfois l'incompréhension. Evidemment, s'est encore meilleur si vous avez joué (et aimé hein) à Alan Wake, vous retrouverez ainsi l'ambiance et le charisme des pixels qui vous ont tant fait réver. Mais par pitié, je veut voir la suite maintenant ! J'éspère avoir rapidement des réponses, car me tenir en haleine comme ça jusque fin juin va être très nocif pour ma santé mentale et ma respiration !