Amateurs de Smackdown ou fan de WWE, passez votre chemin ou
reléguez vos instincts testostéroniques au second plan, car ici le catch est à l'honneur pour mieux tomber le masque !
Si Mickey Rourke est « The Ram » (le bélier), superstar du catch
des années 80, il est aussi un homme avec ses faiblesses et ses doutes
en pleine descente aux enfers.

                                                                    

Sa vie sur le ring semble toucher à sa fin ; suite à un match
épique et sado-maso à souhait ; il se révèle que le bélier à des
tendances cardiaques. Après une existence dévouée au catch et aux médocs faits pour la gonflette ; il ne reste que la vie.
La VRAIE vie, crue et sans concessions ; celle des boulots
merdiques et sous-payés ; celle des problèmes de logement, où la fille
qu'il n'a jamais vraiment cherché à connaitre est devenue une adulte. La vie qui met des coups dans la gueule qui marquent plus qu'un souplex ou qu'un bras coincé dans une chaise pliante.
Quand il a passé les cordes, c'est la réalité ; celle de
l'impossible rédemption.
Tout comme sa copine strip-teaseuse qui jongle entre son boulot et son rôle de mère, il simule. Sous la lumière des projecteurs, acclamé
par le public, il joue des combats aux dés pipés ; s'entaillant lui-même pour faire croire à de vraies blessures ; mais ce n'est que théâtre et
comédie. Et contrairement à sa copine strip-teaseuse, il est trop tard
pour faire machine arrière. Les blessures les plus méchantes ne sont pas celles qui burinent son visage de bête de foire. C'est le dilemme perdu d'avance qui le tiraille, celui du temps qui a passé. Trop vieux et
trop malade pour poursuivre sa carrière, et trop tard pour espérer
briller sous une identité véritable.
Trop tard pour devenir un père. Trop vieux pour se laisser
emmerder un samedi matin en servant du pâté aux vieilles irascibles.
Trop tard et trop vieux pour retrouver une femme qui l'aimera. Alors
autant être un vieux bélier malade qu'un homme creux. Autant reprendre
l'exercice, se décolorer à nouveau les cheveux et avancer, conquérant,
au crépuscule de sa gloire.
La seule douleur est là, dehors, le reste c'est du cinéma. Son
cinéma. Autant faire ce pour quoi il est fait. Et comme Molière, saluer
sa propre œuvre en sacrifiant sa vie sur scène. A grands coups dans les
dents.