Nous sommes tous d’accord pour dire que 2017 est une année particulièrement folle pour notre industrie préférée. Depuis le début de cette année c’est un véritable déluge de nouveaux plaisirs vidéoludiques auquel nous assistons. Entre la sortie de Resident Evil 7, Horizon Zero Dawn, Ghost Recon Wildlands, sans oubliez Zelda Breath of the Wild, l’arrivée de la Nintendo Switch, et  j’en passe, pas besoin d’être devin pour savoir que bon nombre de cartes bleues vont monter en température. Surtout que tout cela ne fait que commencer ; il y a de fortes chances pour que le prochain E3 n’aide pas le Gamer à rétablir une bonne relation de confiance avec son banquier, en sachant qu’on attend aussi l’arrivée de la prochaine console de Microsoft. Bref, du grand n’importe quoi (mais dans le bon sens du terme), et si tout cela finit forcement par nous faire tourner la tête, c’est aussi une bonne occasion de regarder par-dessus son épaule pour essayer de se souvenir et mieux comprendre comment nous en sommes arrivés là.

C’est ce que nous permet de faire l’exposition Game : Le jeu vidéo à travers le temps qui se tient actuellement à l’Espace Fondation EDF. De nos jours, jusqu’aux années 1950, le visiteur remonte le temps grâce aux soixante jeux présentés dont la moitié sont jouables. De Eagle Flight jusqu’à la première console de salon en passant par Assassin’s Creed 2, Tomb Raider, Alex Kid ou encore Space Invader, le jeu vidéo nous est présenté à travers ses multiples facettes, car si on sait tous aujourd’hui qu’il peut aussi bien se jouer que se regarder, il est intéressant de se rappeler que finalement tout cela ne date pas d’hier.

La visite commence dans une grande salle où il est possible de jouer ou rejouer à différentes versions de FIFA ainsi qu’à Uncharted 4 : A Thief's End sur un écran géant, le titre de Naughty Dog illustrant très bien le caractère cinématographique du divertissement vidéoludique. Après cette sympathique entrée en matière, on peut découvrir dix-huit portraits de grands noms du jeu vidéo comme par exemple Michel Ancel que l’on ne présente plus, Kim Swift à qui l’on doit Portal ou Ken Kutaragi, le papa de la Playstation. De l’autre côté, l’évolution technique est matérialisée par cinq statuettes produites par Ubisoft. Marcus Holloway, que l’on incarne dans Watch Dogs 2, est à chaque fois modélisé avec un nombre de polygones toujours plus important.

Le côté spectacle est abordé avec l’Esport, l’histoire des Youtubeurs et le début du Let’s Play mais aussi avec les bornes d’arcade. Encore une fois il est possible de découvrir ou redécouvrir les bornes mythiques que sont OutRun, ce jeu de course arcade conçu par  Yū Suzuki,  ou Dance Dance Revolution qui est un peu l’ancêtre de Just Dance.

Avant de changer de salle, la question « Le jeu vidéo est-ce de l’art ? » nous est posée au détour d’une petite galerie où sont exposés, non pas des art works mais des captures de jeux tels que Bloodborne, Shadow of the Colossus ou encore Bioshock Infinite. Aucune réponse n’étant donnée, c’est au visiteur de réfléchir à la réponse qu’il apporterait à cette fameuse question qui fait encore débat.   

Dans les salles inférieures, plusieurs thèmes sont abordés. Une première pièce est consacrée au « serious gaming », ces jeux qui, à travers une expérience vidéoludique, ont pour vocation l’apprentissage où la sensibilisation à des questions environnementales comme les jeux J’aime les Patates et Minecraft Education Edition. Il également possible d’essayer un troisième soft pour le moins étonnant : Smokitten qui a pour but d’aider le joueur à arrêter de fumer.

 

Dans la salle adjacente, d’anciens reportages télévisés sont diffusés, et si certains témoignages peuvent parfois faire sourire, ils nous rappellent que les jeux vidéo n’ont pas toujours été aussi populaires. Enfin, un troisième espace est dédié à la réalité virtuelle dans lequel le Playstation VR est à disposition pour  une petite séance de « free fly » en totale immersion avec le jeu Eagle Flight d’Ubisoft. Une bonne occasion de pouvoir essayer la VR et le casque de Sony pour ceux qui n’auraient pas encore pu mettre la main dessus (à noter que la durée du vol est limitée à deux minutes pendant les jours de forte influence). 

    

A condition qu’il n’y ait pas trop de monde, il faudrait compter entre deux à trois heures pour remonter le temps jusqu’en 1950, et bien plus si on se laisse prendre « aux jeux ». Le dernier étage, notamment, peut s’avérer particulièrement chronophage. Ce dernier est entièrement jouable et abrite une superbe collection de jeux, consoles, manettes et accessoires prêtés pour l’occasion par l’association MO5.COM. Dans une scénographie aussi claire qu’épurée, l’exposition organisée par le journaliste Jean Zeid, est aussi plaisante qu’instructive. Donc si le cœur vous en dit, sachez que l’entrée est gratuite. En ce qui me concerne, il n’est pas improbable que j’y retourne, juste pour le plaisir de pouvoir jouer à Alex Kid sur un tube cathodique, et avec la manette d’origine qui plus est.