Zoé Mode, responsables de l'EyePet sur
PlayStation 3 et de l'excellent Chime sur XLA, débarquent sur Nintendo Wii pour
nous servir le couple Olivia Newton-Jones / John Travolta de nombreuses années
après le succès planétaire du film Grease. Loin de l'incroyable daube que fut
Dirty Dancing sur PC, Grease se veut accessible à toute la famille et
réellement complet.
Qu'en est-il vraiment ? Déjà, une fois n'est pas coutume,
c'est un jeu on ne peut plus Casual qui prend légèrement le joueur pour un
abruti.

Passé l'excellent menu principal ou chaque
passage sur une option lance une note de la musique culte "Summer Nights". Si
l'intro de la chanson est alors effectuée en rythme à l'aide du curseur de la
Wiimote, le jeu nous félicite avec une petite continuité chantée par John
Travolta. C'est débile, mais amusant à déceler lorsque l'on aime bien fouiller.
Dommage que cliquer une bonne fois pour toutes sur "Histoire" nous fasse
découvrir un jeu d'une profondeur inégalée depuis Rascal sur PsOne. On choisit
le personnage qui nous représentera dans le jeu, parmi les nombreuses têtes
connues du casting du film. Chaque personnage est totalement remodelé façon
Sims, les mimiques étant elles aussi identiques et les petits bruits ne font que
valider cette très forte ressemblance que l'on pourrait appeler, de façon
politiquement correcte, "un hommage". Du plagiat, quoi.

Le jeu est lancé. Dix grands moments du film sont
alors jouables.
Le premier est simple à prendre en main puisqu'il suffit de
balancer la Wiimote en bas, en haut, à gauche ou à droite en fonction des pavés
qui s'affichent à l'écran façon Dance Dance Revolution. Certaines fois, un
minijeu dans le minijeu fait son apparition pour nous demander de danser d'une
certaine façon : ceux qui aiment tricher secoueront très rapidement la Wiimote
pour atteindre le score ultime. À noter d'ailleurs que la comparaison des scores
sera totalement insupportable puisque ceux-ci sont donnés de façon très
arbitraire et absolument pas juste. Ainsi, réussir une danse jusqu'au bout fait
remporter 5000 points. Le palier du dessous est fixé à... 550 points. Très
logique, n'est-ce pas ? Ce mode de jeu reviendra trois ou quatre fois sur les
dix scènes du film choisies par les développeurs. Quelquefois, des modes un peu
différents de ce concept apparaitront
avec une zone de jeu ronde et centrale ou
un style de gameplay plus Guitar Hero. Rien de bien transcendant.

En ce qui concerne les autres moments du jeu, on
retiendra surtout des minijeux sur fond musical, avec du resserage du boulon,
de la mise en peinture et du raffistollement de taule pendant Greased Lightnin'.
C'est amusant quelques secondes, mais on n'oubliera pas que l'une des meilleures
musiques du film est ainsi indisponible à la danse en mode Histoire. La musique
revient avant le bouquet final, mais c'est surtout pour nous faire jouer à une
course de voiture assez quelconque
ou il suffit de booster au bon moment et de
tamponner l'adversaire. D'un point de vue ludique, on touche le fond. Point de
vue "originalité" on trouvera aussi de quoi satisfaire une certaine soif de
sports que je n'ai personnellement jamais, avec du Baseball, du Basket, de la
Course à Pied, du Saut de Haies le tout sur trois minutes trente de chanson.
Imaginez donc la profondeur du gameplay qui va avec !

Grease est très compliqué à juger. On a là un jeu
très classique, graphiquement à la ramasse avec des animations pratiquement
inexistantes. Néanmoins, le fan du film en aura peut-être pour son argent puisqu'en plus
du Mode Histoire, il faut ajouter l'aspect multijoueur, la compatibilité avec la
Balance Board et les Microphones. On peut donc, avec les 45 € que coute le jeu
(sans accessoire), faire des soirées Grease avec de la danse, du karaoké,
quelques minis-jeux débiles pour se moquer du voisin et se remémorer les
meilleurs moments du film. C'est un peu cher payé, mais on ne peut pas
s'empêcher de penser que l'on a vue pire comme arnaque.
Cela dit, si vous pouvez
attendre de le trouver sur le marché de l'occasion, ne vous privez pas ! Bien au
contraire. Le mieux étant, bien entendu, de cacher l'existence de ce titre à son ou sa dulciné(e). Quelque chose me dit que ça va être assez compliqué...