Débutons par un peu de chauvinisme, voulez-vous ? Gameblog aime quand on le brosse dans le sens du poil. Ce qui est bien, c'est que je n'ai même pas besoin de mentir pour alimenter cet article.

En revanche, ne sous-estimez jamais la capacité de Subby Sama à réaliser des choses extraordinaires. Il nous l'a encore prouvé très récemment. Lui, le fervent défenseur de la Master System, à la manière des RealMyope et Rayas de l'équipe NesBlog, a révélé toute l'étendue de son talent dans la connaissance de jeux que l'on pourrait qualifier de..."difficiles".

L'idée fixe du bonhomme, Wonderboy III The Dragon's Trap. Célèbre plateformer de la première de Sega, teinté de quelques éléments tirés des jeux de rôle, cet épisode de la saga est évidemment réputé pour sa richesse, ses énigmes cryptées ainsi que pour sa maniabilité quelque peu flottante.

 

 

Néanmoins, le personnage achève le titre. Littéralement. Pour être franc, le jeu de la SMS est peu runné. Du moins, les runners qui passent du temps sur l'oeuvre ne sont pas si nombreux. En revanche, cela n'empêche pas de disposer de quelques informations sur le domaine. Les temps de référence ? On va dire qu'ils tournent autour de la cinquantaine de minutes. Dans ces eaux-là, votre run est bonne, pour ne pas dire excellente.

Pas suffisant pour Subby néanmoins. Armé de sa manette anguleuse ainsi que de son bouton Select (pour le rappel, il se situe sur la console), l'animateur de La Caz' Retro prouve au monde toute sa force, diffusant lors de leur dernier live une superbe prestation, où le timer indique 40 minutes. Véridique.

Petit tempérament, il s'agit d'une run multi-segmentée, pas tout à fait légitime donc mais dont l'intérêt pour la sphère privée à laquelle elle est adressée n'est pas à remettre en question. En effet, le multi-segment consiste à optimiser différents passages de la run situés entre deux points de sauvegarde ou entre un point de sauvegarde et le début/la fin du jeu.

Ici, il s'agit de savestates, c'est à dire de sauvegardes retenues par le logiciel d'émulation et non pas par la rom, l'image de la cartouche. Cela permet toutefois de se faire une idée théorique du temps optimisé que l'on pourrait faire en single segment, en terminant le jeu d'une traite, de son commencement jusqu'à son terme. Cet exercice bien différent et évidemment plus difficile, plus exigeant et plus pénible, n'est toutefois pas un obstacle pour notre blogger adoré. 

Sachez que ses essais lui révèlent la possibilité de terminer WonderBoy III en à peine 45 minutes, ce qui est déjà en une performance monstrueuse. En guise de comparaison, la run légitime mais pas nécessairement la plus optimisée pourrait être celle de Jack '#endgame' Kelly en 0:55:46. Mais cette dernière date de 2006 et demeure peut-être qu'une ébauche abandonnée, tant le jeu souffre du manque de compétition et d'attractivité. Sans oublier qu'il s'agit d'une version 50 hz, donc 17 % plus lente que celles américaines et japonaises.

Autre nuance, les catégories de run. L'ami Rayas joue avec des règles différentes. En effet, ce dernier n'utilise pas la Tasmanian Sword qui permet de changer à volonté de forme en usant de petites manip'. Lui, s'exerce dans les runs "goldenblocks %", usant donc d'une combinaison d'items pour créer d'autres manières de terminer le jeu. Certes, il ne s'agit pas du format de run le plus rapide mais d'une autre catégorie, chose fort fréquente dans la discipline du fait de la classification des glitchs, des modes de difficulté choisis et autres paramètres.

Je vous propose donc une chose. Militez pour que l'ami Subby étale tout son skill en direct. Si cela était possible, je serai forcément parmi les premiers à suivre ses performances. Pour vous rassurer, il semble qu'il travaille sur un enregistrement vidéo qu'il pourrait envoyer à SpeedDemosArchive. Si l'intéressé dispose du matos pour enregistrer ses runs et les expédier aux membres de l'une des deux plus grosses communautés de speedrun, chapeau.

 

 

Mais observer les runners butter sur des obstacles difficiles est toujours un bonheur, cela permet de comprendre à quel point cet exercice est difficile. Certes, on peut assimiler ceci à du voyeurisme mais rien que pour ça...