Finally, the last Colossus. The ritual is nearly over...Thy wish is nearly granted, but someone now stands to get in thy way. Make haste, for time is short...

 

J'ai beau m'être évanoui, cela fait peut-être longtemps que je dors, mais je suis encore épuisé. Plus encore. Mes mains me lâchent, ma peau se fait blanche, presque transparente, ma vue s'affaiblit. Je ne sais pas pourquoi, mais je sens que je touche au but, je vais bientôt réaliser mon souhait, mais je commence à me demander, si ça en valait vraiment le coup.

Elle dort toujours cependant. Et Dormin m'a rappelé que je devais agir avec hâte. Je place deux doigts entre mes lèvres et siffle péniblement. Agro s'approche et comprend que l'on va devoir partir sous peu. Je monte sur mon compagnon, je lève mon épée et la lumière qui s'en dégage m'indique le sud. Je lui fais signe de partir en frappant difficilement son derrière et il commence à trotter. Maintenant que le sol est régulier, Agro galope avec puissance. On se dirige vers le sud. Sur notre chemin, nous passons par la faille d'un plateau, avant d'apercevoir l'immense étendue qui s'ouvre à nous. On continue vers le sud.

 


Après avoir longtemps erré dans ces plaines interminables, une énorme porte se présente. Devant elle, un socle cerclé de lumière, sur lequel je pose mes deux pieds. Je soulève la lame, et les rayons qui en sortent convergent vers le centre de cette porte. Celle-ci s'ouvre lentement, comme si cela ne s'était jamais produit auparavant. Les battants qui rencontrent les pans de la montagne révèlent un escalier. Agro et moi, nous nous y engageons, avançant petit à petit.

Un pont surplombe une vallée. Une rivière y coule. La chute serait fatale. Comme je n'ai plus la force de me déplacer, je monte sur mon destrier, qui finit par comprendre que la force de ses pattes nous permettra de traverser le pont, dont une partie s'est effondrée, et empêche le passage. Agro trotte puis galope, et saute sur le pont. L'épreuve est réussie, nous sommes vivants sur ce pont instable. Mais nous ne sommes pas au bout de nos peines. Derrière nos pas, la roche s'écroule. Mon compagnon galope de toute sa force, mais la pierre se dérobe sous sa patte. Nous tombons, le courant ne demande qu'à nous emporter. Mais Agro élance son épaule et me lance en direction de la berge. J'atterris violemment contre l'autre côté de la vallée, mais je ne vois plus mon cheval. Je comprends que je ne verrai plus jamais mon ami.

De l'eau s'écoule sur mon visage, mais je ne peux plus rien y faire. J'avance. Je grimpe le long de la paroi, traverse les tunnels qui transpercent la montagne, puis j'aperçois enfin un semblant de lumière, caché par un orage particulièrement ténébreux. Un pic rocheux s'élève depuis le longtemps sur lequel je souffle. Sa pierre est noire, brillante. D'où je regarde, le mont semble être d'obsidienne. Des bras s'en échappent avec en leur paume un coeur de lumière. Les paumes brillent de plus en plus, les coeurs de lumière se rapprochent de moi, le choc est d'une violence telle que je suis projeté contre un rocher. Je peine à me lever. Mais dès que je me stabilise sur mes deux pieds, je comprends que je vais devoir cravacher. Je cours vite, très vite en direction du Colosse face à moi, tout en prenant soin de me couvrir derrière les roches disséminées sur le plateau. Les rayons de lumière continuent de frapper le sol avec violence, puissance.

 


 

Mais je suis plus rapide malgré ma fatigue. Je me retrouve au pied du Colosse et celui-ci ne semble pas s'en rendre compte. J'entame la montée et comme la créature est immobile, grimper n'est pas une tâche particulièrement difficile. Je finis par me retrouver devant le torse du géant, dans lequel je plante mon épée, pour forcer sa réaction. Se pliant de douleur, le Monolithe approche sa main de ma position. La fourrure présente sur sa paume permet de m'y accrocher. Je monte le long de son bras, frappe son bras. Son autre main s'approche pour tenter de me déloger, mais je m'y accroche. Je remonte le long de son autre bras jusqu'à arriver sur son épaule.

Le Colosse s'énerve, remue le haut de son lourd corps de pierre, dans le but de me faire chuter. Mais je m'accroche, je grimpe jusqu'à arriver sur son crâne. La créature s'énerve d'autant plus, virevolte, se déplace avec violence, sentant le danger se rapprocher, la mort la frôler. Mais le géant finit par s'épuiser, et je profite du moment pour planter l'épée dans sa tête. Une fois, deux fois, trois fois...

 


Du sang d'une couleur sombre s'échappe des plaies béantes. Le Colosse s'effrondre sur lui-même, abandonnant la vie qui l'animait pour devenir un simple amas de roche. 

Ca y est. Le dernier Colosse est abattu, je crois. Je m'allonge sur son corps défunt. Et je sais les ombres vont finir par m'assaillir. Je ferme les yeux, sens ma poitrine se percer de part en part. Mon âme traverse de nouveau ce couloir de lumière, qui va finir par me ramener au temple, où dors cette fille sacrifiée.